BIRTHDAY BLACKOUT

Chapitre 20

Putain de belle connerie.

La belle connerie d'avoir fumé un joint avec Isaac.

Ça devait faire près de trois semaines qu'il n'avait rien fumé, et l'effet avait eu quelques conséquences qu'il n'avait pas bien considéré sur le moment. Car à présent, Isaac en savait un peu trop sur la le truc insensé qu'il était en train de vivre malgré tout ce que ça impliquait...

Et  Isaac n'allait surement rien oublier de sa confession. Pas comme à son anniversaire... Non. Et ça embêtait Forest au plus haut point.

À noter : Ne pas fumer un joint quand on se traîne un secret comme ça.

Tout particulièrement quand il retrouva le groupe le lendemain matin dans la chambre aménagée pour contenir le maquillage, coiffure et essayages. Assis sur le lit il observa chaques personne dans la pièce. Thaddeus était assit à côté de Lela, son appareil en main, Isaac par terre à côté de la baie vitrée, Phil en train de se faire coiffer et Neil en train de choisir ses vêtements avec Tanya. Soit une majorité de personnes en parfaite connaissance du passage post-gage et plus... Et c'est en prenant conscience des autres et en entendant Neil et Isaac parler de Jessie et Kristie qui devait arriver dans la soirée, qu'il se sentit plus exclu que jamais.

Mais le vrai problème n'était pas uniquement que là.

Ca faisait également trois jours depuis la soirée avec Thaddeus et la tentation était là. L'envie de profiter de ce qu'il y avait pendant que c'était là, parce que si il y avait bien une chose que Forest avait appris ces dernières semaines c'était que tout pouvait changer du jour au lendemain sans s'y attendre.

Pourtant Forest n'osait plus rien faire du tout. Pas un seul geste en sa direction par peur que l'un de Phil, Isaac, Lela ou même Neil puisse porter un jugement désagréable sur quelque chose qui, en plus d'être normalement inhabituel, était dans son cas carrément insolite et malhonnête.

La première partie de la journée, il fut dans l'impossibilité totale de profiter, de se laisser aller, de donner aux caméras et aux médias son Lui habituel joueur et détaché.
Un véritable blocage. Blocage vis à vis des autres, vis à vis de sa conscience, vis à vis de sa situation loin de sa copine sans qu'elle sache la vérité. Bref, bloqué par à peu près tout.

Seul petit problème : Thaddeus. Thaddeus assis devant lui pendant une grande partie de la journée, Thaddeus heureux, Thaddeus joueur et Thaddeus tactile. Pas que ce soit déplaisant en soi, mais dans les circonstances présentes, ça l'était.

À 10h17, Thaddeus lui murmurait à l'oreille une remarque sur les chaussettes du journaliste en face d'eux. Et se retenir de rire avait été très compliqué quand il vit les jolies chaussettes style bas résilles du Monsieur en question.

À 11h45, alors que Forest se servait un café dans le couloir, Thaddeus vint gentiment se coller contre lui mais rien qu'à l'idée que l'un des garçons entraperçoive ce simple contact - qui d'ordinaire n'aurait eu aucune connotation - le fit se décaler.

À 12h58, alors qu'il entretenait une conversation avec une des assistantes de plateau, Thaddeus s'incrusta gentiment à côté d'eux. Et visiblement sa présence la liquéfia presque. Ça n'empêcha pourtant pas le brun de venir poser sa main sur sa nuque puis d'ébouriffer ses cheveux comme il avait fait la veille. Pas vraiment le geste auquel il s'attendait, et encore moins un geste qu'il appréciait en face des autres...

À 14h36, la disposition avait changé. A présent ils étaient sur un canapé trop petit pour tous donc Thaddeus et Phil étaient installés derrière eux sur des chaises. Et bien entendu le brun ne trouva rien de mieux que de jouer discrètement avec quelques points sensibles dans son cou et le faire se tortiller sur le canapé à multiple reprises. Ce qui pour le coup énerva Forest un peu plus que d'habitude. Il finit par se retourner pour lui lancer un regard de tueur en séries et... c'était un peu vexant pour Thaddeus. Qu'il ne réponde pas à ses gestes était déjà peu agréable, mais de là à le menacer du regard en pleine interview, ce n'était pas nécessaire. Leurs attachés de presse leur rabâchait de ne pas être trop expressif l'un avec l'autre durant les apparences publiques, et bien pour le coup, il fallait remercier Forest pour ne même pas faire état de la caméra qui les enregistrait.

À 16h Forest se faisait recoiffer par Tanya à cause de Neil qui s'était attaqué à ses cheveux après une question sur leurs habitudes capillaires. Et c'est ce moment que Thaddeus choisi pour arriver subtilement derrière lui. Il demanda doucement à Tanya de parler deux secondes avec Forest. Ce dernier leva les yeux au ciel avant de se lever.

- Je peux te demander si ça va ? demanda Thaddeus timidement.
- Ouais ça va, se hâta-t-il pour fuir au plus vite ce petit tête à tête.

Ce n'était ni le moment ni l'endroit.

- J'ai.... mal dormi, et la journée me saoule, ajouta-t-il.
- J'ai cru remarquer.

Il marqua une pause, mais en voyant le visage de Forest se décomposer, il se demanda s'il n'y avait pas autre chose qui n'allait pas ce jour là. Malgré ses questions, il préféra ne pas aller plus loin dans la confrontation.

- Allez, on doit tenir, on leur doit bien ça.

Il n'eut pas à rajouter qu'il parlait des fans, c'était évident.

- Ouais je sais.

Et même si le cœur n'y était pas, un soudain regain de vitalité plus pour fuir la conversation qu'autre chose le poussa à donner un coup dans l'épaule de Thaddeus. Possiblement trop amicalement.

Mais qu'est ce qui lui prend ? pensa Thaddeus.

- T'es sur que ça va ?

Forest força un sourire qui se voulait le plus naturel possible. Ou le moins forcé plutôt.

- Oui. Juste mal dormi, c'est tout. Comme tu dis : allons y ! On a pas fini, dit-il en évitant de le regarder dans les yeux.

Il le contourna et retourna près des autres gars et du staff.

Thaddeus continua de l'observer un long moment après ça. Toute la fin de journée en fait, pour essayer d'y déceler la chose qui n'allait pas. L'envie de régler les choses et de tout mettre au claire était tout aussi fort que sa crainte de devoir crever l'abcès qui dérangeait Forest.

Seulement une fois le défilé de média achevé, Garry et l'équipe de manager ne leur laissa pas le temps de souffler et se remettre du lavage de cerveau qu'étaient les interviews. 
L'équipe de manager s'assura qu'ils remplissent bien leurs obligations avant de penser à la soirée à venir dans l'une des plus belles boîtes de nuit de Miami. Ils devaient aller dîner avec un délégué américain de ELTA Entertainment, la production de Ellis Chapman. Un de ces dîners ennuyeux à devoir faire bonne figure et discuter contrats, alors que l'idée de se lâcher dans un endroit bruyant et sombre était bien plus alléchant.

Pendant tout le dîner, Forest ne prêta pas du tout attention à Thaddeus qui s'était résigné à ne pas pouvoir lui parler avant qu'il ne s'éclipser à cause d'engagements auprès de sa business-partner à Miami. Il savait qu'il ne pourrait pas sortir de sa tête toute la soirée l'attitude de Forest, mais obligations professionnelles avant tout, donc ça devrait attendre.

Et sans même savoir que Forest était sur le même cheminement de pensées, Thaddeus se rendit compte que c'était en effet, pas si facile de gérer une situation personnelle comme celle ci avec leur situation professionnelle. Non pas qu'il ne s'en doutait pas mais cette situation leur donnait un bon exemple.

___

Le club était bien l'un des plus beau de Miami. C'est le directeur du club en personne qui les installa dans le carré VIP, avec piste privée pour eux et quelques personnes assez fortunées pour s'offrir des bouteilles de champagnes à 5000$. Le DJ n'était pas mauvais, voir même assez bon puisqu'il réussit à faire danser Forest sur la piste de danse, un verre en main.

Verre qu'il ne multiplia pas indéfiniment pour ne pas terminer dans un état si lamentable que la suite de sa vie pourrait en pâtir.

On m'a fait le coup une fois, pas deux.

Au troisième verre, il s'interdit volontairement d'en reprendre un autre. L'alcool se sentait déjà  assez pour qu'il tombe dans un espèce de bad trip où le seul sentiment qu'il pouvait ressentir était un profond désarroi. Désarroi face à ce qu'il avait devant les yeux. C'est à dire d'un côté Jessie collée à Isaac, jambe croisée, dos cambré, et main sur sa cuisse ; et de l'autre, Neil en train de danser un verre à la main, l'autre sur les reins de Kristie. Depuis le début de la soirée, Forest fit tout pour ne pas se sentir seul. Il avait accaparé Isaac avant d'aller taper la discussion avec un barman, s'était laissé gentiment draguer par quelques filles tout ça pour se retrouver assis au bar, perdu dans ses pensées qui l'amenait tout droit au fond d'un trou. L'alcool s'infiltra dans les régions mélancolies de son cerveau et Dieu qu'il aurait aimé être dans la situation stable de ses deux amis. Lui avec sa petite amie sans que rien d'autre sauf leur bonheur ne soit une préoccupation. Sans que leur célébrité, leur métier, leur amitié ou leur sexe soit un problème.

Choses qui ne l'était pas avec Kara.

Choses qui l'était avec Thaddeus.

Il pouvait tout se permettre avec Kara, tout était simple, agréable, il pouvait la prendre dans ses bras et la câliner en public, même devant les fans. Tout l'inverse de la journée qui venait de se dérouler. Il n'avait pu penser qu'au fait de ne pas être démonstratif. Ne pas montrer d'attachement, ne pas avoir de gestes impliquants. Lorsque leurs attachés de presse leur avaient fait remarquer d'éviter trop de contacts devant les caméras aux début du groupe, ils l'avaient mal pris puis s'en étaient accommodés. A présent, ça devenait une réelle contraire.

Par ailleurs, comment faire de mal à personne ? A Kara, à ses fans, mais aussi au groupe. Et à Thaddeus ?

Ils étaient des meilleurs amis avant tous. Ils étaient leurs quotidiens, amant ou non.
Le problème faisait même partie de cette amitié trop forte. Comment faire de leur relation quelque chose de platonique ? Surtout après ces dernières semaines.
Où croyait-il que ça allait mener ? Dans une impasse ? Un endroit où tout ce qu'il gagnerait était l'impossibilité d'agir comme il le voulait, à ne plus savoir exactement ce qu'il était.

Pathétique.

Et comme le hasard faisait toujours bien les choses, c'était à ce moment précis que Kristie et Jessie choisirent pour faire leur apparition. Finalement, elles avaient réussi à se décoller de leurs princes charmants.

- Alors mon chou, tu te sens pas trop seul sans ta dulcinée ?
- Si tu me demandes si lécher la glotte de ma copine ou se tripoter sur une banquette de boîte de nuit me manque, alors non... Ça peut aller.
- Mmmh, Très charmant.
- Ne le suis-je pas toujours ?
- Forest et le sarcasme... Une grande histoire d'amour.
- Ah oui ? 

Jessie hocha de la tête de droite à gauche désespérée par son cas.

- Plus sérieusement, pourquoi Kara est pas là ? Même Isaac n'a pas réussit à me dire.
- Parce que tu vas me faire croire que vous lui ne lui avez pas déjà demandé directement ?

Les deux filles se lancèrent un rapide regard avant de lui adresser un sourire timide.

- Elle a été assez vague et nous a justement dit de te demander, donc..., dit Kristie craintivement.

Vraiment ?! Wouah, quel courage. 

- Y'a rien à dire. Les choses font qu'elle est pas venue, mais je la retrouve dimanche, se hâta-t-il de répondre pour ne pas trop éveiller leurs soupçons.
Ça suffisait déjà comme ça.
- Rien d'autre ? demanda Kristie.

Forest fronça les sourcils et la fusilla du regard.

- Pourquoi toutes ces questions tout à coup ?
- Bah, on se pose quelques questions... C'est notre amie et elle est pas là.

Forest se releva du tabouret, termina la dernière gorgée de son verre.

- C'est bon, les discours moralisateurs c'est pas pour maintenant. Vous pouvez retourner ventouser votre mec, moi je vais faire un tour.
- Mais c'est pas un discours morali...

Jessie n'eut pas le temps de finir qu'il était déjà loin.

Et ce qu'il fit par la suite était peut être bien la seule chose à ne pas faire : prendre des décisions

Il sortit de la boîte sans même prévenir Garry où les garçons. Il héla un taxi et sortit son portable de sa poche. Ainsi il prit la première décision.

SMS de Forest à Kara
Att moi chez moi Dimanche xx

Une fois dans l'habitacle de la voiture il indiqua l'adresse au chauffeur, et de facto, prit sa seconde décision. Il lui fallut à peine vingt minutes pour arriver là où il souhaitait aller.  Là où il pourrait faire les choses comme elles devaient être faites. C'est à dire avec présence physique, explication verbale, et fin sans suite.

C'était le plan tout du moins.

SMS de Forest à Thad
T'es où ?

SMS de Thad à Forest
Encore avec Anna, t ou ?

SMS de Forest à Thad
Chez toi.

SMS de Thad à Forest
Att, t pas chez moi là ??

SMS de Forest à Thad
Si

Le cœur de Thaddeus loupa un battement. Assis dans son fauteuil en velour au fond d'un bar restaurant hype de Los Angeles, il ne s'attendait pas à recevoir ce message. Forest n'était pas du tout censé être chez lui. Bien entendu, et malgré la froideur dont il avait fait preuve toute la journée, Thaddeus avait eu l'espoir impossible de le voir le rejoindre après la boîte, mais de là à ce qu'il le fasse, et aussi tôt, c'était.... inquiétant.

- Je dois y aller.

Anna, sa partenaire en business était en train de discuter avec leur invité, quand il vint lui glisser à l'oreille son information.

- Tu rentres déjà ?
- Oui je... désolé je dois... rentrer, on se capte plus tard ?

Il en avait du mal à penser, à parler.
Qu'est ce que Forest foutait déjà chez lui ? Enfin devant chez lui puisqu'il avait même pas le code de sécurité pour rentrer.
Thaddeus gratifia la jeune femme et l'homme avant de rejoindre un taxi.

Assis à l'arrière du Range Rover garé devant chez Thaddeus, le cœur de Forest battait bien trop vite. Il était là pour mettre les points sur les i, il ne savait pas sur lesquels, mais il voulait tenter d'éclaircir tout ça à la source de ses problèmes.

S'il considérait Thaddeus comme un problème.

Thaddeus tendit la monnaie avec extra pourboire au chauffeur et sortie du véhicule. Il y avait une berline noire garée à une cinquantaine de mètres de l'entrée de sa résidence, et ne fut pas surpris de voir Forest en sortir alors qu'il l'attendait déjà devant le portail fermé.

Forest, les mains dans les poches, jeta un coup d'œil autour de lui et trottina jusqu'à Thaddeus. Il se posta à quelques centimètres de l'ouverture du portail sans même le regarder. Le brun tapa le code sur l'interphone et tous deux rentrèrent et marchèrent jusqu'à la porte d'entrée de la résidence. Aucun ne prononça un seul petit mot. Ils attendirent en silence l'ascenseur, le prirent en silence, Forest légèrement sur les talons mais rien d'anormal pensa Thaddeus. Il tourna la clef dans sa porte et rentra. Arrivé au milieu de son salon, il n'entendit pas la porte se claquer derrière lui. Il se retourna et Forest était toujours sur le pas de la porte, les deux mains plus enfoncées que jamais dans son jean, le regard rivé au sol et le visage crispé.

Crispé parce que Forest comprit que ça n'allait pas être aussi simple que ce qu'il avait imaginé. Juste l'idée de savoir qu'ils n'étaient plus que tous les deux, sans le regard des autres, de ses amis, et juste des autres, le libéra d'un poids, et son attraction pour Thaddeus redevint plus forte que rationnelle.

Mais tout de même. L'oppression de la journée toute entière ne s'était pas envolée si rapidement. La réalité restait la même, à la petite différence que si il le voulait, à cet instant précis personne le jugerait pour faire de cette soirée, une soirée hors du temps.

Mais non.

- Forest.

La voix grave de Thaddeus le coupa dans ses tourments internes.

Il ne réussit même pas à relever ses yeux ou décrocher un semblant de sourire. Tout ce qu'il se sentait capable de faire c'était pivoter sa tête de droite à gauche lentement, doucement.

Et merde,  Thaddeus s'attendait pas à ça. Son cœur battait de plus en plus fort, parce qu'il y avait bien une chose qu'il ne voulait pas faire, c'était voir l'évidence. L'évidence de leur situation, de ce que ça entraînait, et de comment ça devait se résoudre. Il avait tenté durant la journée par quelques gestes de trouver cette nouvelle complicité entre eux, mais il n'était pas si dupe que ça. Bien sur que lui aussi savait que cette liberté n'irait pas bien loin. Et bien sur qu'il savait que Forest allait remettre tout ça en question encore une fois. Encore et toujours.

Il ne voulait pas faire de cette réalité là, la plus importante. Il voulait croire aux dires de Joris. Que peut-être, il y en avait une autre réalité. En espérant que Forest la voit aussi. Même si pour le moment c'était mal parti.

- Forest, s'il-te-plait. Entre.

Sa voix était hésitante. Parce que normalement il n'aurait pas eu à demander.

- ...il faut pas..., murmura Forest en retour.
- Pourquoi ? demanda-t-il froidement, beaucoup moins hésitant.
- Parce que c'est absurde, lâcha-t-il un peu plus fort en le regardant.

Thaddeus comprit parfaitement qu'il ne parlait pas de rentrer dans la maison, mais bien de la situation. De leur condition.

Et il ne répondit rien parce qu'une vague de colère commençait à s'emparer de chacun de ses muscles et la laisser éclater serait surement une mauvaise idée. Thaddeus n'était pas bien souvent en colère, mais quand il l'était, ça faisait quelques dégâts. Il resta là, face à lui, dans l'entrée de son majestueux appartement, à le regarder. Forest finit enfin par relever la tête et osa timidement le regarder.

- J'en suis pas si sûr.

Aucun sentiment ne transparaissait dans sa voix.

- Ça l'est Thaddeus. Pour trop de raisons.
- Sauf la plus importante, lâcha-t-il précipitamment et un violent frisson parcourra tout le corps de l'aîné.

Et rien qu'avoir une telle réaction pour une simple phrase comme celle ci, ce n'était pas normal.

Non, Thaddeus. Non.

- Il y a pas de raison plus importante, dit-il faiblement, hésitant.
- T'es sûr ? demanda le brun en se rapprochant, à la limite entre l'intérieur et l'extérieur. Même si cette raison sont tes propres envies, tes propres choix ?

Et impossible de dire quoi que ce soit, impossible de répondre. De toutes façons, avec Thaddeus en face de lui c'était compliqué de lui répondre affirmativement ou négativement.

Alors il préféra ne rien dire, gardant ses yeux dans le vague face à lui.

La manque de dires de Forest énerva Thaddeus encore plus que si il lui avait dit ce qu'il pensait vraiment. Alors il le laissa là. Comme ça, sans même lui fermer la porte au nez. Sur le pas de sa porte pendant qu'il se dirigeait vers sa cuisine. Il pouvait faire ce qu'il voulait. Partir si il trouvait cette situation absurde, ou bien rester si il voulait bien penser à lui quelques secondes avant de penser aux autres. Qu'il assume une fois pour toute au lieu de changer de point de vue tous les jours. Ou alors qu'il s'exprime et qu'il ne le laisse pas comme ça à tomber de haut à chaque fois qu'ils se voyaient.

Il avala un grand verre d'eau au dessus de son évier pour essayer de se calmer. Sans même penser à Forest laissé devant sa porte. Il rangea son verre dans le lave vaisselle, et sortie de la cuisine en atteignant la lumière. Dans l'entrée, il soupira voyant la porte ouverte, sans aucune trace de vie de son aîné. Il devait surement être parti, sans rien faire ni dire.