Il faut sauver Elizabeth !

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Les brigands étaient partis. Personne ne nous avait découvert. Le soleil était déjà haut dans le ciel.

Nous étions toujours caches dans notre ruelle, ou personne ne semblait nous remarquer, ce qui n'était pas pour me déplaire. J'avais veillé toute la nuit pour prendre soin de mon frère, si bien que mes yeux peinaient a rester ouverts, et que le poids de la fatigue devenait insupportable.

Son visage était toujours aussi impassible, plongé dans une profonde léthargie. Chaque seconde qui passait, je priais le ciel pour que Will se réveille, et qu'il n'aille bien. Mais rien n'y faisait, il restait pale et immobile comme la mort, et lutter contre le désespoir devenait impossible.

Soudain, ses paupières se mirent à trembloter, puis s'entrouvrirent très légèrement, avec beaucoup de difficultés. Et enfin, ses deux iris d'un bleu profond m'apparurent nettement, parfaitement lucides. Une vague de soulagement gonfla mon cœur, tandis que mes joues s'humidifièrent de larmes de joies. Je ne pus alors retenir mon cri de bonheur :

"Dieu merci ! Will, tu es réveillé !" m'exclamai-je en lui sautant au cou. Je n'avais jamais eu aussi peur de toute ma vie.

Mais réalisant dans quel état il était, je me retirai aussitôt. La peur me repris soudainement a l'idée qu'il puisse être blesse.

"Est-ce que tout va bien ?" lui demandai-je.

"Oui je vais bien, ne t'inquiète pas." me rassura-t-il en se massant les tempes. "J'ai juste une horrible migraine. Qu'est-ce qu'il s'est passé ?"

« Tu ne peux pas savoir à quel point j'ai eu peur !" soufflai-je en refoulant de mon mieux les larmes qui coulait sans interruptions. "Pendant que tu combattais, un des pirates est arrivé derrière toi et t'a assommé avec une masse ! J'ai essayé de te prévenir mais je l'ai vu trop tard ! Tu t'es écroulé au sol, tu ne bougeais plus, j'ai cru que tu étais..."

Je ne pus finir ma phrase, dont le débit était déjà bien trop rapide. Je sentais mon corps trembler en évoquant ce terrible souvenir, et j'enfouis ma tête dans mes mains. Ce fut Will qui réussit à me calmer, me prenant contre lui et me berçant un moment.

Puis d'un coup, son corps se tendit, et il me détacha de lui, planta ses prunelles bleues dans les miennes. Sa voix était tendue, en colère, et effrayée :

"Mary, je m'en souviens maintenant ! Les pirates, ils ont enlevé Elizabeth !"

"Quoi ?!" m'écriai-je. Non c'était impossible... Pas Elizabeth... Dites-moi que c'est juste une hallucination de mon frère à cause de sa blessure...

"Je t'expliquerais en chemin. Viens, il faut qu'on aille prévenir la garde !" me pressa-t-il.

Je l'aidai à se relever. Dieu merci, il avait la tête dure, et en moins de quelques secondes, il courrait comme s'il n'avait jamais été blesse.

Il m'expliqua brièvement qu'il avait vu des pirates retenir Elizabeth prisonnière, et l'entrainer de force vers leur bateau. Il avait voulu s'élancer vers elle, mais c'est à ce moment qu'il a été assommé. 

J'etais abasourdie. Non, c'etait impossible, pas elle... Je ne pouvais pas imaginer mon amie entre les mains de ses monstres ! Il fallait que nous la retrouvions au plus vite...

Nous débarquâmes en trombe au milieu d'un groupe de soldats qui montaient la garde autour d'une table, qui croulait sous des dizaines de papiers et de plans. Le Commodore Norrington ainsi que le Gouverneur Swann étaient penchés sur ces derniers, concentres. Will ne s'embrassa pas de formules de politesse :

"Ils l'ont enlevé ! Ils ont enlevé Elizabeth !" cria-t-il, sa panique ne l'ayant toujours pas lâchée.

"Mr. Murtogg, emmenez ces importuns." ordonna Norrington d'une voix plate, ne semblant pas déranger le moins du monde par ce que nous venions de lui dire.

Et si William Turner avait une soeur ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant