Justiciers spéciaux [TERMINE]

23. Le Soleil et la succube sous la lune

Après ce début de soirée assez houleuse, Melania avait prit une décision. Elle avait prit un taxi pour l'emmener dans la forêt des esprits. Elle voulait parler à Tina, même si c'est pour quelques minutes. La succube pouvait sentir l'atmosphère de la forêt l'entourer, l'air était pur et un calme apaisant l'enlevait de ses pensées. Cependant, la succube ignorait comment procéder. Des lucioles volaient un peu partout autour d'elle.

-Tina ? Est-ce que tu es là ? 

Aucune réponse. Melania commençait à désespérer sur l'existence de cette sorcière. Peut-être qu'elle se faisait une nouvelle fois embobiner et que c'était une façon pour qu'elle retourne en Enfer. La succube soupira et s'asseye par terre faisant s'envoler quelques lucioles. Ne sachant quoi faire, elle se mit à prier le Roi des Enfers. La lune se tinta de rouge alors que Melania entendit les esprits de ses frères et sœurs lui parvenir à ses oreilles. 

-Je ne sais pas quoi faire, majesté... Je ne comprends pas ce qu'il se passe, je suis totalement perdue... Je...je veux rentrer... Commença t'elle à pleurer. 

Elle sentit une légère caresse sur la joue alors que des larmes coulèrent sur son doux visage. 

-Alors mon enfant, ne te laisse pas dépasser par les événements. Il y a eu des problèmes dans ton invocation et la sorcière en est morte ce qui signifie que tu es la seule à pouvoir réparer cette erreur. Tu aurais dû retrouver ta mémoire il y a bien longtemps, cela doit être à cause de cette erreur que tu es encore amnésique. Informa une grave voix qui lui était réconfortante.

-Je n'y arriverai pas... Je ne sais pas par quoi commencer...

-Commence par celui qui a osé commettre cette erreur mais il va te falloir du courage et de l'adresse même si je n'ai pas à m'inquiéter pour ça, Melania.

La succube arrêta sa prière et se releva en remettant ses cheveux en ordre tandis que tout l'atmosphère redevint normal quand son portable se mit à sonner. Melania répondit en essuyant des larmes qui perlèrent aux coins de ses yeux.

-Oui ? 

-Salut, c'est Jake. Tu es chez toi ? 

-On peut dire ça, oui. Comment c'est passé la soirée ? 

-C'était parfait, dans deux semaines le mariage aura lieu et tu y es invité. Annonça t'il.

-C'est génial ! Je suis très heureuse pour vous deux, toutes mes félicitations... Du coup, cela signifie que tu es amoureux de Juliette ? 

-Oui... Bien sûr. Bon, on se voit demain au bureau ?

-Oui.

Ils raccrochèrent tout les deux avec un lourd poids de culpabilité et de mensonges sur leurs épaules. Melania allait rentrer chez elle à pied quand un hennissement la stoppa sur sa lancée. Elle reconnu les yeux violet de son meilleur ami sous une forme équine qui vint jusqu'à elle.  

-Oscar sait que tu es partit ?

Il baissa ses oreilles et sa tête signifiant la réponse qui était négatif. La succube rigola et lui caressa l'encolure avant de monter sur son dos.

-Allez, rentrons.

***

Melania regardait l'écran de son ordinateur dans le vide quand Rebecca lui parla.

-Avec Vicki, on va aller acheté nos robes pour le mariage de Jake. Tu veux venir avec nous ? Ce sera en fin de semaine.

-Non, merci. J'ai déjà ma robe. Mentit-elle naturellement. 

Rebecca hocha de la tête et s'asseye devant elle avant de se mettre au travail. En ce moment, Melania se mettait à mentir pour un tout et un rien. Elle avait une idée en tête mais il fallait qu'elle en parle au patron. La succube prit son courage à deux mains et se rendit à l'ascenseur pour descendre à l'étage où se trouvait le bureau de Hervé. Elle devait lui parler, elle voulait l'entendre dire que c'est une bonne idée. Elle arriva devant son bureau et y toqua avant d'y être invité à entrer. La momie tourna son regard vert en direction de son officier.

-Melania, que puis-je faire pour toi ?

-Nous savons que la Zêta Industrie est derrière cette drogue mais nous n'avons aucune preuve à part les cartons. Il faut passer à l'étape supérieur et je souhaite en être l'actrice.

-Développe.

-Yvan pense que je crois à son mensonge, qui est, qu'il est mon créateur. Il faut en jouer. J'entre dans son laboratoire et je mène mon enquête. 

-Tu seras seule sur le terrain et tu devras te débrouiller toute seule.

-J'y ai beaucoup réfléchi mais si c'est pour stopper ce fou alors je ferai tout ce qui est possible. 

-Bien, cependant, tu devras attendre. Le matos est déjà occupé dans une autre mission alors tu devras patienter.

Elle affirma et retourna au 100e étage pour prendre un bol d'air frais. Elle retrouva Jake, cigarette à la main et en train de regarder le paysage urbain.

-Salut. 

-Salut. 

Melania se mit à ses côtés alors que Jake entama la conversation.

-Tu étais où hier soir ? 

-Chez moi, je te l'ai dit. 

-Tu mens, tu le fais très bien mais je commence à mieux te connaître. Tu avais quelque chose de prévu mais cela c'est annulé à cause de mon invitation du coup, quand tu es partit tu en as profité pour te rendre à ton rendez-vous. D'où ma question, où étais-tu ? Et ne me mens pas.

-Tu veux qu'on joue carte sur table ? Très bien, tu l'aurais voulu. Tu es toujours amoureux de Juliette ? 

-Bien sûr-

-Faux. Tu veux te prouver le contraire. Tu n'es plus amoureux d'elle il y a un petit moment. Tu te forces à te marier avec elle et c'es pour ça que tu fûmes. Tu fûmes pour stopper en vain ta nervosité mais cela ne fonctionne pas. 

Elle riva son regard dans le sien avant de voir un éclat dans les iris verts du lycanthrope. La succube connaissait que trop bien se regard.

-Ne me regarde pas comme ça. Maugréa Melania. 

Tout deux commençaient à être franc l'un envers l'autre comprenant que tout cela les dépassaient complètement en plus de cette enquête.

-Je n'y peux rien. Je suis tombé sous ton charme. Répondit Jake.

La succube fit un pas en arrière alors que le lycanthrope comprenait son erreur.

-Je ne voulais pas le dire aussi méchamment. Désolé mais depuis que je te connais, tu m'obsèdes et...

-Tu ne dois pas tomber amoureux de moi, tu es fait pour être auprès de Juliette. Je ne suis qu'une succube, je ne t'apporterai rien de bon.

Sur ces mots, elle s'en alla laissant le brun seul sur le balcon qui lançait rageusement sa cigarette sous l'œil affûté de Ambroise dans sa forme de corbeau.