Partie 17

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Salem Aleykoum Bismillah

Partie 17.

MOI : mais Badro, ...

Il enleva sa casquette et la jeta violemment. Je pouvais voir dans son regard une haine immense, ça se voyait il voulait me mettre une tatepa. Badro il a beau se calmer ou se poser, mais il restait le mec nerveux, son côté ghetto youth était toujours là.

BADRO ; redis jamais ce zebla Soraya... t'es personne pour m'appeler Badro et maintenant casse-toi !

Il descendu...

Moi, j'étais toujours là à le regarder, les bras croisés, zerma j'étais za3af (énervée). Sah, je ne devais pas en abuser et faire ma meuf, sinon il me monte en l'air.

Il se retourna, s'arrêta et fronça les sourcils

BADRO : monte, non ?
MOI : ...nan

Et je m'assis sur une marche, j'étais vla la gamine pour de vrai.

Il remonta en despi, son regard faisait pire que peur, il se mit devant moi en croisant les bras lui aussi.

BADRO : tu deuh Soraya !

Je ne répondis pas, je baissai le regard en fixant mes baskets.

BADRO : lève-toi ! Debout wesh
MOI : ...nan
BADRO : zebi cette racli me rend guedin. Si c'était une autre je lui dégommerais sa race

Je répondis toujours pas

BADRO : oh la putain de ta race ! ... Je parle à qui là ?

Je levai le regard et je le fixais droit dans les yeux. Ouaah ! Le truc était archi-troublant, ses grands yeux et son regard perçant ...heeeen j'en pouvais plus, je pouvais dead.

Dans ces yeux, je lisais mon futur, je me voyais comme sa halal, sa moitié, ... heeeen je suis folle

MOI : je veux pas monter. Je suis libre nan ?
BADRO, me montra son poing : tema, fais pas la meuf !
MOI, je rebaissai la tête : j'ai pas envie de monter

Il me prit par le poignet, me le serra grave fort

BADRO : j'ai pas le time pour ses gamineries Soraya

J'essayais de sortir mon poignet, mais il le serrait super bien. Il se pencha à mon niveau.

BADRO : et si je te démonte ?
MOI : hein ? t'es sérieux ?

En vrai, j'avais peur. Le mec était stock, j'étais toute petite devant lui.

BADRO : pourquoi tu m'as suivi ?
MOI : pour walou (rien)
BADRO : merde, tu me rends ouf toi là

Il me lâcha le poignet et descendus rapidement.

Je comprenais que tchi de toutes ces histoires. Je l'aime, ça c'est sûr et il me fait tellement galérer, il était pas capable de deviner mes sentiments. Bref, j'avais le cœur lourd, j'en pouvais plus de ce sentiment, je voulais à tout prix le faire sortir de mon cœur, mais ça n'avait pas l'air si facile.

Je remontai chez Sabrina. Mouhssine et les gars me regardaient les grands yeux.

MOUHSSINE : ya quoi entre vous ?
MOI : qui ?
MOUHSSINE : toi et Gibra wesh
MOI : ya foye
MOUHSSINE : oué, prenez-moi pour un narvalo

Oh ! Il m'a tapé la honte, c'était cramé de ouf.

MOI : elles sont où les filles ?
MOUH : dans la chambre

Je me cassai dans l'autre chambre, j'étais gênée, je voulais pas que Mouhssine capte mon faible pour Badro.

Dans la chambre, Sabrina était calée dans son grand lit, Rima devant un ordi portable, je me calai à côté de Sabrina alors.

J'étais très pensive, je repensais à lui bien sûr, c'était devenu une évidence. Je l'aimais atrocement, mais c'était non-réciproque, c'était sans retour, ça n'avait rien de beau, au contraire c'était sombre comme sentiment.

Sabrina me pinça

MOI : aieeeeuuuuuh
SAB : oh mais t'as quoi toi ?
MOI : rien
SAB : c'est à cause de Gibra ça

Je la regardais, les larmes aux yeux, je m'empêchais de pleure. J'avais une grosse fierté qui accepte jamais que je lâche mes larmes devant tout le monde.

Sabrina fit les grands yeux, elle se redressa

SAB : heeen Soso, t'es love de lui ?

Je baissai le regard. Elle a deviné que c'était le cas, obligé.

RIMA : moi je le sentais venir. Pourtant je t'ai prévenu, t'as vu ? J'ai jamais tort moi
SAB : ta bouche Rima !... Bon Dieu, comment ça se fait ?
MOI : de quoi comment ça se fait ?
SAB : putain Soso, tu vas galérer, je te le dis

Je soupirai, c'était vraiment pas assurant ce qu'elle me sortait, ça m'avait chamboulé

J'ai finit par tout lui raconter. Finalement, y'avait qu'elle pour me comprendre, elle était casée avec le sosie de Badro, lui et Mouhssine c'était pas des potes seulement, mais des jumeaux.

RIMA : hassilou Soraya, t'es dans la merde
SAB : ta gueule toi ! ...Nan sah, je peux pas être sûr mais Gibra était jamais comme ça avec une autre fille, même Nacera
MOI : ça veut dire quoi ?
SAB : ouah ! Cher pas, il est zarb le keum
MOI : ça veut dire il m'aime ?
SAB : je peux pas te dire, mais il est chelou avec toi... Tous ce que je peux te dire, c'est que tu le laisses pas tranquille dans son cerveau. Regarde So, Avec ce genre de raclo, tu peux pas être sûr de leurs sentiments, sois patiente ! On a que notre patience pour vivre ce genre d'histoire. Sah, ils ont beau faire les thugs, au final sont des bébés tout hnine (tendre)

Nous la regardions parler, ça sentait le vécu, malgré ses 21 ans.

SAB : j'ai trooop galérer et je veux pas vous voir tomber dans le merde comme moi... Ce connard m'a fait la zermi.

Elle a dit ça en rigolant et en pleurant en même temps. Finalement, moi aussi je me suis lâchée, je commençais à pleurer, à sangloter. J'essuyais mes larmes, mais elles coulaient toutes seules. Je cachais mon visage entre les deux oreillers. Sabrina me caressa les cheveux.

SAB : pleure hbiba pleure. Ça va te vider le cœur
RIMA : nhal chétane, tout ça pour un raclo ?
SAB : Rima, la tête de mamie je vais te marave

Je me levai, j'essuyai mes larmes et arrangeai mes cheveux.

MOI : je pleure pas pour lui wesh, s'juste j'en peux plus, je vis tellement de choses en ce moment. Laissez tomber wallah
RIMA : dahka j'imagine tes gosses toi et Gibra, papa renoi, maman blanche ça fait des bébés café au lait.

Nous explosâmes de rire, Rima c'était une bolosse la meuf, cherchez pas.

Quelques minutes après, Mouhssine entra dans la chambre, il avait vla le smile.

MOUH : les gars sont rentrés chez eux
SAB : s'bien, et ban soir ce tu dors sur le canapé
MOUH : hein ? Quoi ? s'pas possible wesh ha zebi
SAB : pourquoi s'pas possible ?

Elle se mit debout, elle avait les mains sur les hanches

MOUH : vazi Sab, fais pas la ouf
SAB : je fais pas la ouf mon chéri, t'avais qu'à dormir avec tes gars
MOUH : comment t'es nhal chétane !
SAB : et tu ranges tout le zbeul (bordel) dans le salon
MOUH : on le range demain
SAB : je range rien du tout, s'toi qui va ranger ah oué
MOUH : pffff
SAB : et cette chicha soit tu le téje de chez moi, soit je la téje de la fenêtre
MOUH, rigola :...ok
SAB : j'en ai marre de tes potes, c'est une maison de famille ça, s'pas une cave
MOUH : zeeeeh, c'est quoi cette vie ? J'ai du rester zoufri

Je rigolai toute seule. J'étais marocaine comme Mouhssine et justement, la seule qui avait compris ce mot : Zoufri = célibataire ... c'est un mot on l'utilise au Maroc rarement, zerma chez les anciens.

Il me regarda en souriant

MOUH : et toi, t'as pleuré ?
MOI : ...non, non
MOUH : c'est à cause de Gibra là ? Vous me cassez la tête wallah ...aller mettez vous à deux nan ?

"Entre les bloc de ciment, l'amour ne choisit pas ses couleur"Where stories live. Discover now