9 - Aimer ou ne pas aimer, telle est la question...

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- C'est tout ? Insista-t-il.

Le moment était venu, la troisième fois était la bonne. Je pris de l'air et me lançai. Je me sentais vagabonder dans les dédales de mes émotions sans forcément mettre des mots dessus. Perdu, j'étais perdu.

- Andrés, je voudrais te répondre oui mais ce serait te mentir. Avouai-je finalement.

Lutter m'épuisait, je me sentais vide et sans repères. Un avis extérieur pourrait m'ouvrir les yeux et m'implorer d'arrêter cette folie.

- Nous y voilà ! Tu as couché avec elle ? Demanda-t-il simplement comme on commande une baguette à la boulangerie.

- Andrés, je ... tu ... Balbutiai-je sous le choc.

- Sergio, ne fais pas l'innocent ni le gêné, je te pose un petite question, c'est tout.

J'enlevai mes lunettes et passai le dos de ma main contre mon front, j'eus chaud tout à coup. Je fermai les yeux et lui répondis d'une très faible voix.

- Oui...

- Comment ? J'ai mal entendu.

Il jouait avec mes nerfs et cela le faisait sourire. Il m'horripilait au plus haut point.

- Oui. Articulai-je.

- Bien !! Enfin tu n'es plus puceau !Rit-il.

- Tu sais très bien que j'ai déjà eu des relations avant, Andrés. Je ne suis pas un gamin... Le repris-je.

- Cela reste à prouver mais je suis content pour toi !

Il arborait un air moqueur mais fier. Comment pouvait-il l'être bon sang ? Je levai les yeux au ciel.

- Je ne sais pas si tu réalises mais on parle de l'inspectrice en charge de l'affaire ?! Lui rappelai-je.

- Et ?! Chacun trouve chaussure à son pied, même dans la police... L'amour ne se contrôle pas, Sergio. Combien de fois je vais devoir te l'expliquer ?! Profite de la vie enfin !

- On est au milieu du plus grand braquage de l'histoire. Ce n'est pas forcément le bon moment ni les bonnes circonstances. Soufflai-je.

- L'amour nous ouvre ses ailes au moment où on ne s'y attend pas, mon cher. Répliqua-t-il d'une voix poétique.

- D'ailleurs, qui te parle d'amour ? Assenai-je.

-Toi-même, à l'instant.

Je ris jaune.

- C'est faux. Pour quelle raison penses-tu que... je suis... amoureux ?

Rien que prononcer ce mot me faisait mal.

- Peut-être que tu ne l'es pas encore... Ce que je sais, c'est que la première règle que tu as édictée était « pas de relations personnelles » et qu'il y a trois ans, tu n'as pas arrêté de me rappeler qu'on ne peut pas risquer un plan pour une femme. A quoi joues-tu, là ?

Touché, je piquais un fard. Il avait raison.

- Sergio, continua-t-il, ne me dis pas que tu fais tout cela juste pour avoir des informations, je ne te croirai pas. Tu es un homme intelligent, un joueur d'échec mais quand l'amour nous tombe dessus, on ne peut pas combattre ce que l'on ressent.

Je méditais ses paroles silencieusement.

- Tu vas la revoir ? Reprit-t-il.

- Non... enfin oui... Je dois aller la chercher à l'hôpital et la ramener avec sa fille, dans mon hangar. Enfin, l'autre. Si je n'appelle pas cette nuit, tu sauras pourquoi.

La casa de papel // Et si... (Serquel)Where stories live. Discover now