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GISELLE
La tête contre l'épaule d'Idriss, on regarde un film, un peu nul, j'avoue. Mais j'ai besoin de profiter de cette soirée avec mon meilleur ami. Elle me permet d'oublier que mon frère est toujours dans le coma, que Ken est toujours avec Rachelle.
J'ai trop cru en ses belles paroles, qu'il allait la quitter, qu'il allait nous laisser une chance.
Je me retrouve une nouvelle fois déçu à cause d'un homme.
- ça va pas ? me demande Idriss.
- Si pourquoi ?
- T'es aps comme d'hab, t'es complètement ailleurs. C'est ton reuf qui te rend comme aç ?
- Je vais bien Idriss.
- Pourquoi tu me mens comme aç ?
Je souffle en retirant ma joue de son épaule, je me mets à fixer le plafond.
Je me suis bien rendu compte que je m'étais attaché plus de raison à Ken. Je n'aurais pas dû, je savais qu'il était en couple et j'ai malgré tout foncé dans le mur en connaissance de cause.
Je n'aurais jamais dû l'écouter après la première fois qu'on ait couché ensemble. Je sais que je me suis bien trop vite attaché à lui. Surtout après ma dernière relation sérieuse, à croire que je n'apprends pas de mes erreurs.
- Giselle ?
- Je crois que je suis amoureuse, il fait de gros yeux alors que je me tourne vers lui. Mais la cerise sur le gâteau, je suis une salope.
Il me met une petite tape dans le front.
- Pourquoi tu dis aç ? Parce que sérieusement, si c'est ton plan cul qui te dit aç et que tu le crois, je vais le trouver et le défoncer.
Je souffle avant de me remettre à fixer le plafond.
- Il est en couple, j'avoue. Je le savais avant de coucher avec lui, mais la première fois, j'étais bourré, lui aussi. Quand je me suis réveillé contre lui, je me suis senti tellement sale et mal, je me considérais comme une salope, une moins que rien. J'ai vécu ce qu'est en train de vivre cette femme. Je suis resté trois ans avec un mec pour apprendre qu'il avait une double vie, je lui explique. Je voulais plus qu'on se voit, qu'on recommence, je voulais juste oublier. Mais j'ai fini par céder, je regarde Idriss, les larmes aux yeux. J'ai vraiment souffert quand j'ai appris la vérité, pendant des jours, je suis resté dans ma chambre. J'ai laissé Raph se débrouiller tout seul alors qu'il avait à peine onze ans. Je suis quel genre de sœur pour faire ça ?
Il me prend contre lui tandis que je sanglote. Je crois que j'avais besoin de parler, de pleurer et j'ai juste trouvé un prétexte à la con pour pleurer.
- T'es une sœur géniale Giselle. Tu le vois aps, mais c'est ouf comme tu prends soin de ton frère, comme tu l'aimes. Et c'est normal d'avoir des coups de mou par moment.
