Chapitre 31

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- Et maintenant ?

Jaden conduit rapidement, je ne sais pas où il nous emmène.

- Maintenant, quoi ?

- On retourne à l'auberge de l'autre fois, elle est bien placée, si on nous retrouve, nous pourrons facilement nous volatiliser comme nous venons de le faire.

- Tu es certain qu'on ne va se faire dénoncer.

- Je ne pense pas que Laurent ait officiellement dit que tu avais disparu, en tout cas pas pour le moment.

- Donc ?

- On a au moins jusqu'à demain matin, ensuite j'aviserai.

Je le contemple, il a changé, où était-il toujours comme ça, et m'avait-il juste caché sa véritable personnalité ?

Nous stoppons la voiture dans le parking extérieur de l'auberge, bien assez loin pour qu'elle ne soit pas repérée. Il camoufle l'arme sous le siège arrière, puis il descend, et sans m'attendre se dirige vers l'entrée. Lorsque j'arrive à sa suite, il a déjà demandé à la responsable, une chambre. C'est bizarre de se retrouver ici dans de telles circonstances. Je n'interviens pas, il est charmeur et embobine littéralement la femme qui est devant lui. Puis elle lui tend une clé, une fois dans la chambre, il retire ses vêtements et je contemple ses formes sublimes, ses fesses musclées et appétissantes. J'ai un besoin de lui immédiat, aussi je me déshabille également, sans aucune pudeur. Et lorsqu'il pénètre dans la salle de bain, je le vois sourire dans le miroir, car je suis bel et bien derrière lui, nue tout en le dévisageant.

Je referme la porte, et comme il ne bouge pas, je pose délicatement mes paumes sur son torse et me colle dans son dos. Il est encore une fois brulant, mais je ne m'en formalise pas. Je veux qu'il me fasse l'amour, j'embrasse son épiderme, et ses muscles se tendent sous les caresses que je lui donne. Il ne se retourne pas, il place néanmoins ses mains sur le rebord du lavabo, sa peau m'appelle, elle frissonne. Je continue mon exploration de mes lèvres et descends le long de ses hanches, je le lèche, le goute, j'adore sentir son odeur brute et virile. Sa respiration change, ma langue laisse un sillon humide sur lui qui s'évapore aussitôt par la chaleur de son corps. Puis je me recule lentement dans la douche et tourne le robinet. L'eau jaillit et j'apprécie son contact, je clos mes yeux lorsque je profite d'elle sur mon visage, je commence à me cambrer, à le chercher, car je sais qu'il me regarde. Mais je veux mettre à mal son éternel contrôle, ce fameux contrôle, alors je deviens plus directe et entame par moi-même les gestes qu'il devrait me faire. Je saisis ma poitrine, et plus particulièrement ses boutons qui me font terriblement souffrir, tant j'ai envie de lui. J'ouvre la bouche, et rapidement, je laisse glisser mes doigts plus bas. Quand ils arrivent à mon intimité, je l'écarte avec lenteur pour délivrer l'objet de mon plaisir. Je le veux si fort que je ne comprends toujours pas pourquoi il ne vient pas à moi. Lorsque j'entame mes caresses en pensant à lui, je déplie mes paupières pour le contempler. Il a les deux mains posées de chaque côté de la douche et l'eau qui tombe sur lui bouillonne sur sa peau, puis s'efface presque au même instant. Son visage est baissé, je n'arrive pas à voir ses yeux, mais il tremble de me savoir offerte à lui, et sert si fort les bords en aluminium qu'il pourrait les vriller. Je me recule contre la faïence lui libérant la place pour me rejoindre, je veux qu'il me touche enfin, mais encore une fois, il ne bouge pas. Aussi, j'emmène mes doigts plus loin et explore mon corps tout en appréciant son désir qui ne cesse de se tendre vers moi. Une brume épaisse se forme dans cette salle de bain, les murs saignent de l'eau, s'il ne souhaite pas venir, tant pis, je ne compte pas m'arrêter. Je caresse toutes mes courbes, je plonge plus volontiers en moi, et je perçois toujours plus ses tressaillements, sa respiration ne décélère pas et quand je sens le plaisir monter en moi, je ne peux m'empêcher de gémir et de couper mon souffle.

Mais d'un coup, il redresse son visage ! Et mon cœur s'affole, qu'a-t-il aux yeux ?

Je quitte par la stupeur mon écrin charnel et recule totalement contre la paroi. Mais il me saisit déjà mes hanches et me soulève comme une plume. Il s'appuie contre moi, tout en me faisant glisser sur lui. Je m'accroche à son cou et lâche un cri d'extase qu'il réceptionne d'un mouvement de rein. C'est délirant, je brule comme lui sous l'eau et me laisse totalement aller dans ses bras. Mon plaisir est décuplé, c'est inimaginable... Alors je marque les assauts de son corps par des « Jaden ». Je frémis, j'ai l'impression d'oublier le monde réel, il façonne un univers pour nous qui ne serait fait que de jouissance extrême. Ses mains sculptent ma peau, s'aventurent sous elle, animent mes cellules. Mes bras relâchent sa nuque pour pendre le long de mes hanches, il opère en moi, il déverrouille toutes barrières de mon âme.

- Jaden...

Mais pour me faire taire, il écrase violemment ma bouche avec la sienne et la pénètre autant que mon sexe. Je suis assaillie par mille émotions, sensations, je suis contrainte par sa terrible autorité charnelle et j'aime ça. Puis il ralentit, il amène doucement mon orgasme pour qu'il atteigne un paroxysme, tout en libérant le sien. Je le sens bouillir maintenant en moi, et atténuer ses gestes pourtant délibérément profonds tout en appréciant les contractions de mon ventre. Et dans un dernier mouvement d'amour, nous nous abandonnons aux cris de nos extases mutuelles.

L'eau coule, seules nos respirations saccadées marquent l'instant. Jaden est toujours en moi, mais il place son front sur le mur. Les yeux fermés, il reprend son souffle qu'il vient de perdre de la plus divine façon possible. Puis lentement, je glisse contre son corps, s'il n'était pas là pour me soutenir, je m'effondrerais au sol.

Sans changer de position, il coupe le robinet et stoppe l'eau. À cet instant, je me rends compte qu'il a encore une fois retrouvé une température normale. Alors je me souviens de ses pupilles rouges comme des rubis, et je saisis sa tête pour qu'il se tourne vers moi. Ce qu'il fait un peu surpris, mais rien, ses iris sont tels qu'on les connait, bien noir, juste étincelants par l'amour. Ses cheveux sont collés à son visage, il est délirant et nous restons un temps à nous fixer avant qu'il ne parle.

- Danaé ? Qu'est-ce qu'il y a ?

- Jaden, j'ai eu l'impression que tes yeux étaient devenus rouges.

Il se retire doucement et prend une serviette qui est à peine sèche.

- L'impression ?

- Oui, mais maintenant, plus rien.

- Alors, tout va bien...

Puis il me tend une autre serviette que je réceptionne un peu hagard.

MB MORGANE - Mémoire T.1 [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant