Le temps d'un Noël

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Il était une fois,

Un soir comme aucun autre. Pour les uns une fête de rires et de joie autour d'un repas qu'on ne peut apprécier que parmi les siens, pour les autres une nuit magique où l'on vient découvrir à l'aurore le jouet dont on avait tant rêvé le temps d'un mois. Au diable la symbolique et la tradition, les disputes et les déceptions, on parlait d'une fête qui ravivait le temps d'un soir d'hiver une flamme chaleureuse et accueillante.

La flamme de Noël.

Cette histoire, se passe un 24 décembre, à l'aube de cette nuit tant attendue. Dans une grande ville de l'Est de la France vit un garçon. Agé de 12 ans tout au plus, il s'apprête pourtant à vivre un Noël... particulier. Les premiers flocons commencent à tomber dehors, préparant le manteau blanc dont le paysage s'habillera, trop frileux pour rester à nu en cet hiver rude.

Et pourtant il marche. Chaussé d'une simple paire de botte et emmitouflé dans un épais manteau gris, le petit garçon marche dans les rues vide et silencieuses de sa ville, pourtant si vivantes le reste de l'année. Son souffle laisse planer de petits nuages translucides sous son nez, qu'il ne peut s'empêcher de fixer machinalement. Il est certainement l'une des seules traces de vie de ces allées ce soir, tous préfèrent rester au chaud à rire et manger ensemble. Mais ce petit garçon, il ne veut pas passer Noël comme ça, il l'a déjà trop fait. Cette année il trouvera un autre moyen, même si le froid lui brûle les yeux et les joues, même s'il n'a qu'un sac à dos pour passer la nuit. Mais au fond, il a la sensation d'avoir fait le bon choix, qu'importe comment ça va finir.

Ses pas sont de plus en plus lents, s'enfonçant progressivement dans cette neige qui n'en finit plus. Il ne sourit pas mais ne semble pas triste non plus. Il a juste envie de se laisser porter par le vent froid et solitaire de l'hiver. Solitaire... c'est certainement de cette manière qu'il va passer la soirée. Tant pis.

Son chemin hasardeux fini par l'emmener devant l'un des immenses pont qui traverse le fleuve de la ville. Lui aussi commence à se couvrir de blanc, figé comme tout le reste dans cet hiver imperturbable. Mais le jeune garçon y voit aussi une occasion de se mettre à l'abri, la neige tombant de plus en plus à gros flocon. Il descend donc quelques marches jusqu'à se retrouver sous l'arche, avançant sur l'allée qui borde le cours d'eau. Mais... dès qu'il atteint enfin l'ombre du pont, il discerne une forme appuyée contre la culée. D'abord surpris, il essaye de s'en approcher à pas de loup. Mais un petit mouvement lui fait tout de suite comprendre que la « forme » est vivante, et humaine qui plus est à en croire le nez et à la bouche qui dépasse de la couverture rapiécée qui l'abrite. Peut-être un sdf ? En tout cas il ne bouge pas, il reste de marbre et ne semble pas avoir entendu le jeune garçon.

« Est-ce que je dois lui parler ? » se demande-t-il. Sa mère lui a toujours interdit de parler aux inconnus, et celui-ci semble d'autant plus louche. Il se résout donc à trouver un autre abri pour poursuivre cette soirée qui commence à s'assombrir, quand soudain...

- Excuse-moi !

Cette voix... le garçon s'arrête net, complétement perturbé. Ça n'est pas un homme d'âge mur ou même un homme qui lui parle, mais bien une fille. Ses paroles sont douces mais empruntent d'une certaines panique. Sa couverture chute délicatement au sol, du moins c'est ce que peux entendre le petit garçon qui n'ose pas se retourner. Mais il finit par le faire, prêt à s'excuser pour partir le plus vite possible de cette situation ambiguë. Mais il se retrouve à nouveau... sans voix.

Celle qui lui fait face, n'est pas une prostituée ou une quelconque sans abri, nan elle... elle n'est pas humaine.

Ses bras sont deux grandes ailes de plumes rouges, qui finissent par des serres jaunâtres qui semblent lui faire office de mains. Ses jambes sont aussi les mêmes que celles d'un oiseau. Quant à son visage, c'est bien celui d'une humaine. Ses cheveux mi-long et ébouriffés recouvre son visage sale et humide. Ses yeux sont verts comme des émeraudes, et ses oreilles sont touffus, comme recouvertes d'un duvet blanchâtre, avec des teintes de rouges rappelées par ses cheveux, aussi vifs que ses ailes. Elle n'est habillée que d'un T-shirt noir déchiré qui descend jusqu'à ses genoux, sûrement un vêtement trouvé dans la rue avec la couverture.

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⏰ Last updated: Jan 06, 2021 ⏰

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Le temps d'un Noël [One Shot]Where stories live. Discover now