La reader, une jeune femme dont l'allure et le style captivent les regards, aimée par plus d'un et détestée par plus d'une, est la cible de plusieurs rumeurs et moqueries. Celles-ci la poussent à arborer un air hautain, replaçant son visage scintil...
L'université. . . on vous avait longtemps décrit cette étape d'une vie comme étant l'une des meilleures, on commence à être indépendant, on est libre, on peut s'amuser en intégrant une sororité, ou fraternité. . . Les gens y sont plus sympa, les professeurs moins laxistes, la vie est plus cool dans ce genre de communauté. . .
Tout ça n'était que foutaise, c'était même, sans exagérer, le plus gros mensonges que l'on vous ai jamais dit. Depuis que vous aviez intégrée cette prestigieuse université qu'est Berkeley, vous n'aviez connu que des problèmes.
Dès vôtre arrivée dans l'établissement, quelques jours avant la rentrée officielle, vous vous étiez retrouvée en colocation avec deux garçons, à cause d'un problème de dossier, et l'impossibilité de changer d'appartement avant l'année suivante. . .
Deux semaines plus tard commençait un cauchemar sans nom; vous étiez acculée par une tonne de devoirs, les élèves de vôtre promotion ne faisaient preuve d'aucune solidarité, aucuns n'étaient capables de vous expliquer ou vous prêter ses notes, quelques garçons n'avaient d'yeux que pour vôtre physique et venaient à parler de façon salace de vous, quelques filles jalouses de cette attention crachaient sur vous, vous étiez mise à rude épreuve par les professeurs, qui ne se gênaient pas pour vous mettre la pression.
À cause de cette surcharge émotionnelle, vous aviez souvent eu le malheur de rentrer chez vous en pleurs, et, malgré les blagues douteuses de l'un de vos colocataire, Joseph, vous vous sentiez toujours mal. L'université, un lieu où l'on peut être libre? Mensonge, on ne pouvait se sentir libre dans un tel environnement à condition d'être je-m'en-foutiste, un fils à papa, ou un génie. En d'autres termes, on ne pouvait être libre que si on ne travaillait pas pour mériter un bel avenir.
Il n'était pas difficile pour vous de comprendre le pourquoi du comment, toute cette pression qui pesait sur les épaules de chacun poussait les uns et les autres à apaiser la tension générale, que ce soit en se moquant et crachant sur autrui, ou venant à traiter les gens comme de simples objets. . .
Vous détestiez ce climat qui avait rapidement été instauré, et appliqué par vos camarades, et accepté par la plupart des professeurs, qui ne semblaient pas y voir d'inconvénients. C'était une horreur, et l'idée de prendre part à cette loi du plus fort était loin de vous.