Chapitre 1

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   Je me réveillai doucement, j'ouvrai les rideaux pourpres. Je contemplai par la fenêtre Paris, capitale de l'amour. Amour, un mot que je n'osais plus prononcer depuis trois ans. Trois ans qu'il n'était plus là. Trois ans que je vivais seule dans cet appartement. Amour, un sentiment rempli de joie. Pourtant, pour moi, ce mot avait changé de définition.

 
Je me dirigeai en direction de la cuisine pour boire un thé vert. Je m'installai sur le canapé en rêvassant, tasse en main. J'allumai la télé.
"Un jeune homme de seize ans a été tué dans une altercation entre deux gangs dans Paris."
Le journal télévisé était lancé sur France 2. Les mauvaises nouvelles affluaient en ce moment. A cause de cela, ma mère m'appelait quatre fois par jour en me demandant de prendre soin de moi. Ma mère, Nathalie, habitait dans la jolie campagne française avec mon père. Il y avait environ quatre heures de trajet en voiture à faire pour rejoindre Paris. Ils ne me rendaient donc pas visite très souvent.
 Je me levai pour aller déposer ma tasse dans le lave vaisselle. Je regardai ensuite l'heure, il ne fallait pas que je sois en retard pour me rendre à mon travail. J'avais mes petits repères, je savais exactement quand passait le métro et combien de temps je mettais à pieds entre l'arrivée de ce dernier et mon bureau.                                                                                                                                         

Je me dirigeai vers ma chambre, j'enfilai une robe en laine et un collant noir. Je pris mon PC puis je le mis dans mon sac à main. En retournant dans le salon, je pris ma veste et mon écharpe au passage. Il me restait encore une vingtaine de minutes devant moi. Je décidai donc de partir plus tôt pour prendre l'air dans ma ville.

Je sortis du bâtiment, je fermai ensuite la porte délicatement. Ma voisine de la maison d'à côté faisait son jardin, elle releva la tête avant de m'apercevoir. Elle me salua donc chaleureusement. Cette dame était à la retraite depuis plus de cinq ans, sa famille vivant dans le sud de la France ne venait la voir qu'une fois par an, pour Noël. Elle me portait donc une tendresse toute particulière, que je lui portais aussi. J'allais souvent boire le thé chez elle, je lui racontais comment se passaient mes journées et elle en faisait de même. 

"-Bonjour madame Mercier!
-Comment vas-tu ma petite?
-Bien et vous?

-Comme une vieille personne écoutes! Passe une bonne journée.

-Vous aussi!"

Je lui souris avant de partir. Il ne me restait plus que quinze minutes avant le passage du métro. Je me dirigeai vers le petit square qui se trouvait à deux rues d'ici. Je m'assis sur un banc et je regardai le ciel. Je me perdis dans mes pensées un long moment avant de revenir à la réalité. Je partis donc prendre mon métro.

En arrivant dans le sous sol, j'entendis une douce mélodie qui me berçait doucement. Un saxophoniste jouait là, sur le côté. Je lui souris avant de continuer ma route. J'attendais sur le quai bondé. Le métro arriva. Des personnes sortaient de la rame pendant que d'autres se bousculaient pour rentrer à tout prix. J'attendis que tout le monde soit sorti avant de me faufiler dans la masse qui remplissait le métro. Evidemment les places assises se faisaient rares, alors je restai debout. Je sentis soudain des vibrations sous mes pieds, le métro commençait à avancer dans les souterrains de Paris. Un brouhaha incessant remplissait la rame du métro. Les bruits étaient tous différents allant des rires des voyageurs aux pleurs d'enfants tout en passant par les divers appels téléphoniques.

Je descendis après six arrêts. Je me fis quelque peu bousculer comme chaque matin. Je montai les escaliers pour rejoindre l'avenue. Des voitures de police et un tas de journalistes se tenaient devant moi, le trottoir en face. Ne comprenant pas ce qu'il se passait je décidai de continuer mon chemin, ne voulant pas être en retard. Je regarderai les infos régionales sur mon téléphone. Mais un agent de police m'arrêta en me demandant de ne pas passer par ici, la zone était surveillée, un tueur en fuite avait été réparé dans cette zone. Je lui obéis sans broncher quand soudain une journaliste m'aborda.

"-Madame, que pensez vous de tout ces meurtres se produisant ici, à Paris?                 -Euh.. Excusez moi, mais je n'ai rien à dire à ce sujet, j'essayai de la contourner pour prendre un autre chemin pour me rendre à mon bureau.                                                   
-Si, vous devez certainement avoir des choses à dire! Vous habitez ici, non?
-La seule chose que j'ai à vous dire c'est d'arrêter de me coller aux basques et de laisser les     forces de l'ordre s'occuper de la situation sans que vous ne les déconcentriez... Au revoir."

Je me mis à marcher rapidement, la journaliste me huant. Les passants se retourner sur leur chemin pour essayer de comprendre ce qui se passait. Je baissai la tête et je marchai vite.

*****

En arrivant au bureau, je saluai mes collègues avant de me diriger vers le bureau de mon patron. Je toquai avant d'entrer.

"-Bonjour Greg.                                                   

 -Ah, Héléna! Tu as vu l'heure?                        

-Oui excuses-moi, j'ai eu des petits problèmes durant mon trajet...       

-Comme?                                           

-Un criminel à la sortie du métro, des journalistes horribles, etc.                                                  

-Oh merde, et ça va?                                            

-Oui oui, la police avait fermée la zone.          

-Ok, tu peux aller travailler, à plus tard."

Je sortis de son bureau puis je partis m'installer à mon poste. Je pris mon sac à main avant d'en sortir mon ordinateur. Je l'ouvris et j'entrai mon mot de passe: 28061993. Je regardai mon ordinateur, les yeux perdus dans le vide, entrain de repenser à cette date. La personne la plus chère à mon cœur était née ce jour-ci...

Ma collègue et amie Lucie, me secoua l'épaule doucement pour me faire sortir de mes pensées.

"-Ca fait depuis cinq minutes que tu fixes ton ordinateur Héléna... Ce soir on sort en boîte, et tu n'as pas la choix! Me dit-elle en soupirant.                                                               

-Oh non je t'en pris, j'aime vraiment pas sortir.                                                                        

-Tu n'es pas sortie depuis plus de trois ans! La seule chose que tu fais c'est aller chez ta voisine boire le thé, tu n'as pas soixante ans non plus. Alors ce soir tu viens avec moi, je t'invite.                   
-J'ai le choix?                                                         

-Non."

Elle partie sur ces mots, se rassoir sur le bureau d'en face. Je soupirai doucement avant de me mettre à travailler.

*****

La fin de journée venait d'arriver. Mon amie m'avait laissé un petit mot avant de partir:

Je viens te chercher chez toi à 21h, j'ai réservé un petit resto et après on sort ;)

Lucie

Je me dirigeai donc vers la sortie du bâtiment en saluant mes quelques collègues qui travaillaient de nuit puis je sortis. Je marchai en direction de la bouche de métro par la déviation de ce matin, pour éviter de recroiser à nouveau les policiers ou ce fou furieux.
J'arrivai donc à l'heure pour monter dans la rame et je rentrai chez moi.

[Nda]:  Hey! Me revoici pour une nouvelle histoire avec notre chère Héléna, vous suivrez donc sa petite vie :) J'espère que ça vous plaira ;) Bise <3

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⏰ Last updated: Apr 18, 2021 ⏰

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