Prologue - Child Of Misery

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 Londres, une ville sur le chemin de son apogée. Elle devenait une cité de richesse et d'opportunité. Les esprits les plus fous imaginaient et réalisaient des technologies d'avenir. Londres devenait la capitale du progrès. Mais cette avancée technologique et scientifique... était-elle aussi brillante qu'elle en avait l'air ? N'était-ce pas un pacte avec le Diable ? Était-ce avec un ciel assombri par la fumée noire, que les machines des usines et les trains crachaient, que l'avenir serait brillant ? Était-ce en tuant les ouvriers à la tâche, gagnant une misère pour survivre, que l'on construisait un monde meilleur ? Un monde juste ? Londres devenait peut-être la capitale du monde, elle oppressait les plus pauvres, vivants dans la misère.

Cette dernière était ignorée par la plupart des familles plus aisées, de la classe moyennes à la plus hautes. Pour beaucoup, il était normal d'épuiser les ouvriers pour que la ville puisse briller. Ils avaient beau lire les malheurs et l'oppression qui pouvaient être décrites dans les journaux, la plupart s'en fichait. Tout ce qui les intéressait, c'était leur éditions du jour, qu'ils payaient pour quelques sous. Sans même faire plus attention à ceux qui les distribuaient. Les enfants ne travaillaient pas seulement en usine, ils travaillaient un peu partout malgré les lois. La main d'œuvres étaient moins chers, pour les usines ils étaient des outils, et pour les journaux, ils étaient un moyen d'attirer la clientèle avec leurs visages d'anges malgré la saleté de la pauvreté.

 À Whitechapel, l'un de ces enfants vendait ses journaux sur un vieil établi, depuis trois ans maintenant. Brandissant des deux mains un exemplaire de l'édition du jour, elle les distribuait pour quelques pennies, elle criait les titres du London World News. La gare était le parfait endroit pour écouler son stock pour la journée. Tout le monde ne prenait pas son journal, mais elle arrivait tout de même à avoir les poches assez remplies à la fin de la journée.

 Le travail terminé, elle prit la route pour retourner chez elle, à pieds. Elle croisait beaucoup de personnes qui la connaissait. Certains adultes, qui pouvaient se le permettre, donnaient quelques pennies pour la brune de douze ans. Beaucoup eurent le sourire en la voyant sautiller de temps à autre sur les trottoirs. Car malgré la misère, elle restait souriante et enjouée. Malgré le travail et la vie rude, elle avait su garder son âme d'enfant. Sa joie de vivre était contagieuse ou faisait appel à la nostalgie chez quelques individus qu'elle voyait passer sur sa route. Puis une voie héla la brune, qui s'arrêta net, les yeux dans la direction de la voix qui l'avait appelé.

– Tu viens jouer avec nous ? demanda le garçon avec un ballon dans les mains.

 La jeune fille sourit encore plus, heureuse qu'on lui propose de se joindre à lui et les autres enfants derrière lui.

– J'arrive tout d'suite, Ernest !

 Le jeune brun, du même âge qu'elle, fut ravie de voir la petite vendeuse de journal traverser la rue pour le rejoindre. Ils s'enfoncèrent tous les deux dans le cul-de-sac d'où Ernest venait, avec les autres qui criait avec joie le nom de l'arrivante. Dans leur coin de jeu, ils jonglèrent avec la balle avant de faire des passes entre eux. Certains frimaient sur leur capacité puis furent déçus et moqués lorsqu'ils échouaient. C'était des rires de camaraderies qui pouvaient réchauffer chaque cœur qui passaient à proximité. Puis les jeux reprirent. Mais avec la journée que venait de passer la brune, elle finit par signaler qu'elle voulait faire une pause. En s'asseyant à terre, dos contre le mur, elle suggéra aux autre de continuer, et qu'elle les regarderait. Ne voulant pas la laisser seule, Ernest décida lui aussi de s'arrêter quelques instants, il la rejoignit, les fesses sur la terre. Mais les autres, deux à trois ans plus jeune que les deux têtes brunes voulurent faire comme eux, mais le chef de la bande de gamins refusa et insista pour qu'ils continuent de jouer.

Assassin's Creed: Join the RooksDonde viven las historias. Descúbrelo ahora