Il marchait dans une rue sombre, un soir d'hiver, regardant le sol d'un air triste, la pipe à la main. Il se rendait chez l'hypnotiseur où il avait rendez-vous à 20h, pour tenter enfin d'arrêter de fumer et de vaincre son anxiété. Il arriva chez le Dr. Maupassant.
- Bonjour M. George, comment allez-vous ? demanda le docteur.
- Mal, je fume de moins en moins et cela me manque énormément, s'exclama t-il.
- On va commencer la séance d'hypnose...
M. George s'installa sur le divan rouge, fixant le docteur et s'endormit progressivement.
La séance d'hypnose commença, Dr Maupassant dicta des actions au patient :
- Vous allez vous rendre chez M. Conrad (un riche homme d'affaire) demeurant 12, rue des Peupliers, prendre le couteau que je viens de mettre dans votre poche droite et le poignarder.
M. George sous hypnose, se leva et sortit de la pièce. Il marcha pendant une dizaine de minutes, arriva devant la villa de M. Conrad. Il cassa une vitre, pénétra dans la cuisine, prit le couteau caché dans sa poche, monta à l'étage, trouva la chambre de M. Conrad... et le tua d'un coup de couteau dans le coeur, voyant le sang dégouliner sur les draps et le sol. Il sortit de la maison et retourna chez l'hypnotiseur, celui ci le réveilla, il paya et repartit sans aucun souvenir... Il rentra chez lui, sans se douter de rien et alla se coucher.
Le lendemain matin, à l'aube, Mme Conrad rentra de chez son amie et monta voir son mari dans leur chambre. Elle le vit couché sur le lit, un couteau dans le cœur avec une flaque de sang, et se mit à hurler et à pleurer à chaudes larmes. La veuve appela les policiers, ils arrivèrent rapidement.
Le commandant Trafir monta dans la chambre, vit l'arme planté dans le coeur, les flaques de sang au sol, son équipe et la police scientifique arrivèrent également et commencèrent les investigations.
- Bonjour Madame, je suis le commandant Trafir, je vous présente mes condoléances...
- Trouvez qui a fait ça, je vous en prie, suppliait-elle.
Ils retirèrent l'arme du crime du corps, firent une dactyloscopie( recherche d'empruntes), un prélèvement sanguin en raison d'un léger filament de sang sur l'arme. Il y avait également des cheveux dans les draps, ils les prirent pour faire un prélèvement de l'ADN pour les comparer.
Deux heures après les expertises, la police scientifique reçut les résultats. - Commandant, commandant, venez vite disait un technicien.
- Que se passe t-il demanda le commandant Trafir.
- On a les résultats.
- Et alors ça donne quoi?
- Le sang appartient a un certain Jean George, l'ADN a un dénommé Christophe Decker, et les cheveux sont difficiles à exploiter mais nos experts vont faire au mieux.
- Convoquez les 2 suspects, je veux les interroger sur le champ.
- Je m'en occupe.
Le premier arriva, M. Decker.
- Bonjour, savez-vous pourquoi vous êtes ici ?
- Non, je n'en ai aucune idée ...répondit M. Decker.
Le commandant expliqua que M. Decker était suspecté du meurtre de M. Conrad.
-Il est mort !
- Oui, tué cette nuit, où étiez-vous hier soir entre 19h et 23h ? Demanda le commandant Trafir.
- J'étais chez moi, seul et regardais la télé répliqua M. Decker mais j'ai commandé une pizza aux 3 fromages vers 20h, ils pourront le confirmer.
- Très bien, nous allons vérifier.
- Reconnaissez-vous ce couteau ?
- oui bien sûr, je l'ai trouvé dans une ruelle en me rendant chez mon hypnotiseur et j'ai du l'oublier là-bas !
- Ok, j'espère pour vous que vous ne nous mentez pas.
- Vous allez me mettre en garde à vue?
- Au fait du manque de preuves non, mais restez à la disposition de la police et ne quittez pas le pays.
- Très bien, aucun soucis je n'ai rien à me reprocher.
Le commandant Trafir alla voir un de ses collègue en lui annonçant que ce n'était sans doute pas lui car il a un alibi. Son collègue lui fit signe que M. George, le second suspect venait d'arriver.
- Bonjour commandant, que se passe t-il?
- Bonjour, je vais être bref, où étiez vous hier soir?
- J'étais chez mon hypnotiseur, il pourra vous le confirmer. - Très bien on va se renseigner.
M. George rentra chez lui dans la foulée, choqué que l'on le soupçonne d'un tel acte.
Le commandant Trafir se renseigna, et apprit que le Dr. Maupassant était le praticien des deux suspects. Il apprit également que le docteur avait déjà tenté de tuer M. Conrad. Il comprit de suite ce qui s'était passé. Il le convoqua et le plaça immédiatement en garde à vue. Il fallut presque 24h au commandant pour faire avouer le crime au docteur mais il réussit, celui-ci avait de la haine, de la violence dans ses propos, dans ses gestes. La raison pour laquelle le docteur voulait tuer M. Conrad, était un harcèlement moral et physique subit durant toute sa scolarité. Deux ans plus tard, au bout de trois longues semaines de procès, il fut condamné à quinze ans de prison ferme dont dix ans de sûreté, car il avait des circonstances atténuantes.
