Prince et Dragon - Tome 1 : Ixen [EN COURS - publication réécriture]

Amira - partie 2 (VERSION 2)

Bon... j'ai essayé de couper le chapitre en trois parties, mais celle-ci est plus longue que les deux autres (2800 mots)

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Le lendemain matin, Erich était déjà levé et absent quand je gagnai sa chambre aux premières lueurs du jour. Aussi inquiet que curieux, je m'empressai de descendre au rez-de-chaussée. Nardan déjeunait paisiblement en compagnie de son apprentie et de Kad. Mais leur instant paisible fut tourmenté alors que je leur annonçai la disparition de mon protégé.

— Je vous accompagne, déclara le régisseur alors que je sortais de la demeure de Nardan.

La place du village était vide de monde à cette heure. Nous n'avions malheureusement personne à interroger concernant le jeune homme... Fort heureusement, Graniz était un petit village dont nous fîmes rapidement le tour.

J'échangeai un sourire amusé avec Kad alors que nous dénichâmes Erich au sommet de Graniz, aux côtés des dresseurs de vouivres. Nous nous inquiétions pour rien. Mon jeune ami était simplement friand d'apprendre de nouvelles techniques de dressage.

— Il ne t'a pas fallu longtemps pour t'habituer à ces dangereux reptiles volants, le taquinai-je en m'approchant.

La hutte des dresseurs se trouvait au sommet de Graniz, perchée au bout d'un long pont qui s'enroulait tel un serpent autour du pic rocheux.

— Il faudrait être fou pour ne pas s'inquiéter en découvrant une vouivre, sourit-il en flattant le col de la femelle qui le reniflait avec curiosité. D'accord, elles n'ont pas de pattes avant, mais elles ressemblent vraiment à des dragons. D'autant plus qu'elles crachent du feu, ou un liquide corrosif pour certaines femelles ! Je n'arrive toujours pas à comprendre comment les premiers hommes d'Askaz ont réussi à dresser de pareilles bêtes de guerre.

— Cela m'emplit de fierté d'entendre un étranger louer notre savoir, le remercia Kad avec sincérité.

Piètre diplomate, Erich bafoua quelques mots avant d'en revenir aux vouivres. Sa curiosité était plus forte que sa crainte de l'inconnu. Perdu suite à un naufrage, l'attention du jeune homme allait entièrement à ces créatures écailleuses plutôt qu'à sa survie. Kad finit d'ailleurs par mettre le doigt sur ce point.

— Qu'allez-vous faire dorénavant, jeune homme ? s'enquit-il en me coulant un regard perplexe. Votre équipage est mort, disparu dans le meilleur des cas. Vous aurez bien du mal à revenir sur Dorsük. Je pourrais vous trouver une place eu sein de notre village, mais je doute que vous et votre... compagnon de voyage ne vous satisfassiez de notre petite vie.

À ces mots, le regard du jeune homme s'assombrit.

— Votre offre est généreuse, lui assura Erich. Mais nous devons gagner le nord d'Askaz.

Dans un long soupir, Kad croisa les bras sur son torse.

— C'est bien ce que je craignais. Vous étiez des renforts envoyés de Dorsük pour ce fou de Roux.

— Détrompez-vous ! Nous n'étions qu'une poignée. J'avais simplement pour ordre d'emmener la future épouse d'Aimeric jusqu'à son camp.

Le regard sombre, Kad nous jaugea tour à tour.

— Vous n'êtes donc pas des ennemis, à proprement parler. Cette idée me laissait perplexe.

— Pourquoi donc ?

— À cause de votre compagnon.

Erich m'observa, dérouté. Je lui offris un sourire et m'empressai de détourner la conversation qui tournait clairement autour de mon identité draconique.