C'était toi, depuis le début.

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Je fais tourner la clé dans le neiman de ma petite coccinelle à plusieurs reprises. Le moteur hurle, sans s'enclencher pour autant. J'insiste une dernière fois et abandonne. La voiture que je traîne depuis mes dix-huit ans vient officiellement de rendre l'âme. Je soupire, retire les clés que je balance dans mon sac à main et récupère mon téléphone au passage. Je slide quelques secondes dans mon répertoire et appuie sur « Livaï ❤️ » lorsque son prénom apparaît. Ça sonne une fois, il répond aussitôt.

« Bonjour, Patron ! »

« Arrête de m'appeler comme ça, petite grosse. Tu veux quoi ? »

Je lève les yeux au ciel. Il me surnomme comme ça depuis la primaire, sombre époque où j'étais la petite fille en surpoids que personne n'aimait. À part Livaï, bien évidemment.

« Ma voiture m'a lâchée, tu pourrais passer me prendre ? »

Il soupire et je vois presque ses orbites rouler sous ses paupières.

« Je suis déjà en route pour le resto', tu me fais faire un détour là. »

« Bon, d'accord, je vais prendre le bus alors... »

J'utilise ma voix boudeuse, celle à qui il ne peut refuser quoique ce soit.

« C'est bon, j'arrive. Je suis là dans dix minutes. »

« Merci, a toute' ! »

En réalité, il est arrivé cinq minutes plus tard seulement, et je le soupçonne même d'avoir eut l'intention de venir me chercher depuis le début. Je grimpe dans son imposante classe G et boucle ma ceinture lorsque je suis assise confortablement. Je dépose un baiser sur sa joue alors qu'il se remet lentement en route. Il porte un pantalon en lin gris, une chemise blanche qu'il a délicatement rentré à l'intérieur et une montre, dont le coût dépasse largement le montant qui se trouve actuellement sur mon compte en banque, trône fièrement autour de son poignet. Livaï est élégant en toutes circonstances, et je ne peux m'empêcher de l'admirer quelques secondes, alors que son regard bleu est vissé sur la route.

- Bon, pourquoi tu voulais me voir ? Je lui lance en trifouillant l'autoradio pour trouver une musique qui me convient.
- Je préfère t'en parler quand on sera posés.

Il dépose une petite claque sur le dos de ma main.

- Aie !
- Arrête, tu vas tout dérégler ! Si tu tentes de mettre ton vieux Justin Bieber c'est mort, j'ai brûlé ton CD.

Je fais les gros yeux, outrée par ce qu'il vient de m'apprendre. Je suis fan de ce mec depuis aussi longtemps que je m'en souvienne, et je l'avais toujours soulé avec ça. Mais il ne s'en était jamais pris à mes albums. Du moins, pas jusqu'à aujourd'hui.

- T'as fais quoi ?! M'insurgé-je.
- Tu me casses les couilles avec ce putain de chanteur, j'en pouvais plus.

Son ton est neutre, comme toujours et ça a le don de m'énerver encore plus que je ne le suis déjà.

- Je te déteste, Livaï Ackerman. Je te jure que tu m'en payeras un autre.
- Tu peux crever pour ça, petit grosse.
- Arrête de m'appeler comme ça ! Je t'en donne plus la permission.

Je croise les bras sur ma poitrine tandis qu'il se gare devant le restaurant. Il coupe le contact et emprisonne mes joues entre ses doigts pour m'obliger à le regarder.

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⏰ Last updated: Apr 27, 2022 ⏰

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