Une inconnue

Voilà une autre journée terminée, je me retrouve seule encore. Je me décide à sortir ce soir à me changer les idées... évacuer cette pression, ce mal être qui me bouffe... envie de changer d'air... De vivre simplement.

Je m'habille de circonstance en cette chaude soirée d'été de juin, un débardeur classe et une jupe relever avec des escarpins pas trop hauts. J'ai envie de plaire et de ne penser à rien, surtout pas au lendemain.

Je marche sans savoir ou je vais... je vois des hommes se retourner sous mon passage et même des femmes apparemment je me plais toujours... est-ce que ça me rassure... je ne sais pas au fond de moi.

J'entre dans un bar, je ne le connais pas et qu'importe je veux simplement boire un verre. L'ambiance est tamisée avec une musique jazz, ça me plait. Je m'assoie à une petite table au fond, je peux observer les gens. J'aime voir les autres, leurs tranches de vies ce qui aurait pu être la mienne finalement. Beaucoup de couple sont là, normal pour un vendredi soir.

La serveuse arrive, je commande un cocktail maison qui a l'air délicieux sur papier on verra bien à la dégustation. En attendant son retour, je reprends mon observation. Voir des couples qui s'embrassent, ça me coupe l'envie de continuer cette sortie imprévue, mais je me force à rester il faut que je me sorte de ce cercle infernal, de cette culpabilité qui me ronge depuis cette séparation.

J'aperçois une femme au comptoir, seule comme moi et qui respire la joie de vivre. Je la détaille, une grande brune, des jambes à couper le souffle, une robe qui épouse ses formes et un léger maquillage, bref une très belle femme.

La serveuse revient avec mon fameux cocktail, je rougis d'avoir été pris en flag de voyeurisme. Je me secoue la tête pour penser à autre chose. Je goutte ce breuvage, pas mauvais je vais être vite alcoolisé avec ça. J'essaie de penser à autre chose, d'écouter la musique. Mais je sens un regard perçant depuis quelques minutes, c'est elle.

Elle aussi m'observe depuis quelques minutes et sans gêne. Je pique un fard quand je rencontre ses yeux, j'en détourne le regard. Mais mes yeux ne peuvent s'empêcher de la regarder à nouveau. Au lieu de la retrouver au comptoir, elle est face à moi.

-la place est libre, me demande-t-elle

-oui, j'arrive à bafouiller, elle dégage un tel charisme que s'en ai troublant.

-bonsoir je me permets de venir vu que vous êtes seule et moi aussi. Cela ne vous dérange pas, me dit-elle d'une voix suave.

-non, bien sur, répondis-je .

Et la débute une conversation sans fin et sans tabou avec une inconnue. Enfin avec Christine, Chris pour les intimes. Elle est commerciale, le contact facile, divorcée et des enfants grands, bref elle profite de la vie. Elle m'explique qu'elle a eu une vie un peu trop bien rangée et elle veut profiter de chaque moment de sa liberté. Je suis complément envouté par ces paroles et intimidé par elle tout simplement. La soirée passe à une vitesse folle en sa compagnie. Ça fait 4h qu'on discute et sirote des cocktails, je me sens légère je lui raconte mes malheurs qu'elle transforme en rigolade tout en douceur.

Je suis bien avec elle je me pose aucune question, tout vient naturellement. Il est 1h du matin elle me propose d'aller danser un peu « se défoncer » comme elle me dit.

Elle me prend la main et m'entraine à l'extérieur. On prend un taxi et on file vers un club qu'elle connait. On rigole comme des folles à l'intérieur de la voiture, je pense que l'alcool aide beaucoup.

Arrivé à destination, elle me reprend la main et m'entraine à l'intérieur du temple de la musique selon elle. Effectivement l'ambiance est pas mal, il y a du beau monde. On se commande deux consommations et on parle encore mais on se rapproche pour s'entendre. Sa bouche est près de mon oreille j'en ai des frissons. Nos corps commencent à se balancer au son de la musique.