le vent qui chante sur la falaise

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ce one-shot contient des spoilers implicites à l'histoire (officielle, pas du lore) de kaeya.

je vous invite à écouter la playlist ci-dessus durant votre lecture :)










il marchait d'un pas lent, savourant la douceur de la brise contre son visage, les mains croisées derrière la tête. son regard couleur nuit était perdu dans le vague ; ce même vague qu'il avait à l'âme. c'était une belle après-midi de printemps.


durant son temps libre, il arrivait à kaeya d'aller se promener près de la falaise arrachétoile, lorsque le cadeau de l'ange était fermé, ou qu'il ne se sentait tout simplement pas d'humeur à boire (étonnamment, cela arrivait de temps en temps). 


c'était une drôle de sensation que celle qui fleurissait dans sa cage thoracique. comme si un rosier écarlate avait fleuri dans sa gorge ; que ses racines venaient perforer son estomac tandis que ses épines transperçaient son cœur sur le passage. mais malgré ce douloureux fleurissement, c'était au contraire comme si un vide profond s'était installé en lui, ne laissant qu'une enveloppe corporelle inanimée et inutile - ce qu'il était, au final. 


il avait l'habitude, ce n'est pas comme si c'était la première fois. à vrai dire, il aurait été mentir que d'oser dire qu'il ne pensait jamais à la mort de son père adoptif. après tout, il n'avait pas perdu un, mais bien deux pères. il n'était en rien responsable de ce tragique évènement, mais l'homme qui l'avait si chaleureusement recueilli lui manquait profondément. 


ce n'était d'ailleurs pas la seule personne à la chevelure flamboyante qui lui manquait.


à cette pensée précise, il a senti les épines du rosier se planter un peu plus fermement dans son cœur meurtri. 


quand ils étaient plus jeunes, diluc et lui avait l'habitude de venir ici. des heures durant, ils pouvaient jouer ensemble, s'imaginant déjà chevaliers de l'ordre de favonius. parfois, ils cueillaient des cécilias pour les ramener chez eux et les placer dans un vase au centre de l'immense table de bois poli qui trônait dans la pièce principale du manoir. une nuit, tous deux avaient même fait le mur pour venir observer la pluie d'étoiles filantes depuis la pointe de la falaise, leurs yeux brillants encore d'une candeur qu'ils regretteraient plus tard, en y repensant amèrement. 


en y réfléchissant, ils avaient été si indissociables pendant des années, que le vide que ressentait kaeya était tout naturellement bien plus grand que son égo ne lui permettrait jamais de l'avouer. 


sa vie n'avait toujours été constituée que des mensonges qu'il avait brodé habilement, usant de son hypocrisie pour peindre sur son visage les masques hétéroclites que requéraient son quotidien. pourtant, pourtant... ; son affection   n'avait, elle, jamais été feinte. le sourire de son frère, la fierté de le voir obtenir un œil divin et un rang important dans l'ordre si jeune, le plaisir de pouvoir travailler à ses côtés, d'être son ombre - de le protéger ; tant de choses dont la simple évocation au sein du fil de pensées du jeune homme aux cheveux bleu royal suffisaient à faire pousser dans sa cage thoracique de nouvelles roses épineuses. 


son œil unique (?) s'est posé sur la mer agitée en bas de la falaise. le vent soufflait particulièrement fort aujourd'hui, poussant les nuages à toute vitesse à travers le ciel d'azur ; c'était comme si le zéphyr tentait de chasser ses tristes songes. un demi-sourire est venu relever le coin des lèvres de kaeya. si barbatos était de son côté, qu'avait-il à craindre ? 


s'il le fallait, il prierait tous les dieux de ce stupide monde, pardonnerait leurs péchés pourtant impardonnables, abandonnerait sa nation d'origine et la mission qu'il s'était vu confier. car, tout ce qu'il espérait, c'était voir flétrir les rosiers de son âme ; et voir revenir le soleil et les cécilias, riant de bon cœur sur cette falaise pleine de souvenirs en compagnie de la seule famille qui ait de la valeur à ses yeux. 


le vent a balayé son visage, séchant quelques les gouttes salées qui avaient marbré ses joues. 



« est-ce qu'un jour, les choses pourront être comme elles étaient avant ? »


il savait que non, mais espérait que oui.

de tout son cœur, aussi marqué d'ecchymoses qu'il soit.








bien le bonjour/bonsoir,

j'espère que vous vous portez bien :)

honnêtement, j'ignore ce que vous pensez de ce texte, il ne s'y passe pas grand chose (rien, pour être franc) mais reste concentré sur le fil de pensées de kaeya.

c'est un personnage que j'affectionne beaucoup et auquel je m'identifie un peu trop, alors écrire sur lui m'a paru logique. 

j'espère que vous avez un minimum apprécié, n'hésitez pas à me donner votre avis en commentaire, ça me ferait très plaisir ;)

à la revoyure (car qui sait quand je posterai à nouveau) <3


- liam

CAN WE GO BACK ?Where stories live. Discover now