05.Finding

14.6K 974 1.5K
                                    





˚ L'indifférence, est un fléau silencieux qui gangrène   Notre société. ˚




IFE.




— N'oubliez pas, on reste courtois dans nos échanges. Dit notre prof de philosophie en s'asseyant sur son bureau.

Je déteste vraiment cette matière, surtout à cause de M. Johns qui, au lieu de se concentrer sur son enseignement, préfère s'adonner à des activités extraconjugales dans la salle des professeurs.

Deux adultes mariés se livrant au plaisir charnel qu'est l'adultère , les conséquences ne pourront être que désastreuses.

En conséquence, il crée des débats inutiles pour dissimuler son manque de compétence pédagogique.

Cette fois-ci, il a eu l'idée absurde de mettre en cause l'avortement.

Chacun donne son avis sans apporter de contribution constructive.

Pour ma part, je suis affalée sur mon pupitre, trop occupée à lutter contre le sommeil, parce que je ne me suis pas encore remis de la soirée de vendredi.

— Bref, pas d'utérus, pas d'opinion, crache Cataleya

— Si le simple fait d'avoir un utérus suffit pour parler, eh bien, je suis contre, déclare Jennifer. Car je pars du principe que lorsque tu as choisi d'ouvrir tes jambes, tu as pris en considération les risques associés. La contraception existe, alors pourquoi prendre la vie de quelqu'un?

— T'es pas un peu conne toi ? Moi je pense que t'es super conne espèce de grosse conne. Tu ne connais pas le déni de grossesse, le viol ? Et même si j'ai envie d'avorter sans justification, qui a son mot à dire ? Vous allez camper devant le bloc opératoire pour me supplier de ne pas le faire ? Non, mais je rêve.

— On sait que tu as déjà eu recours à ça, ricane Archibald. C'est pourquoi tu défends tes sœurs les meurtriers.

— En effet, je passe ma vie au centre d'avortement de la ville, j'ai même pris un abonnement car ils offrent des réductions. Un avortement à moins de 30% et le fœtus est offert en collier comme souvenir.

Voyant qu'il a complètement perdu main sur la
classe, le prof griffe le tableau de ses ongles dans une tentative désespérée de capter notre attention.

Un grincement strident résonne aussitôt, déchirant le silence et suscitant des grognements de mécontentement parmi les élèves.

— Du calme les enfants, dit il. ... s'il vous plaît.

Cataleya trépigne d'agacement à côté de moi, tapant du pied. Je pose ma main sur sa cuisse pour tenter de la calmer.

Ça ne sert absolument à rien qu'elle perde son sang froid pour des débiles pareils.

— À chaque fois qu'une femme perd un débat, elle insulte, ça en dit long sur leur nature. Surenchérit Archibald alors que le débat était clos. En plus, c'est tout à fait logique. Si tu as des relations sexuelles, il ne faut pas s'étonner de tomber enceinte, c'est comme quand tu portes des tenues courtes...

— Tu dis donc que la tenue justifie le viol ? Demandé-je en me tournant vers lui.

— Non, mais elle y contribue. Une femme en jean a moins de chances de subir une agression...

— Tu sors d'où ces statistiques ? Du fond du cul de ta mère ? demande Cataleya. Ferme-la !

— Insulte-moi autant que tu veux, mais c'est tout à fait logique... Si j'ai envie de violer quelqu'un, pourquoi me compliquerais-je la tâche avec un jean alors qu'il suffit de soulever un bout de tissu pour faciliter la pénétration ?

CARELESSWo Geschichten leben. Entdecke jetzt