Hellspace - Tome 1 [édité]

Chapitre 1

Et on se retrouve donc pour une histoire de romance... Cette fois-ci dans l'espace ! On pourrait la qualifier de "mafia" story avec notre protagoniste masculin, mais je ne vous en dis pas plus pour ne pas vous spoiler ;)

C'est un roman que j'ai commencé il y a longtemps et que j'ai décidé de réécrire parce que ça change un peu de la fantasy que j'ai pu écrire jusque là, et puis j'avais déjà des mots en avance et la moitié du plot préparé, donc c'est tout bénef !

* * *

Kora toussota quand le vaisseau spatial qui l'avait déposée sur cette planète aride se décida à regagner l'espace. Son décollage provoqua un tourbillon de sable qui s'engouffra dans ses vêtements et dans ses poumons. L'équipage du Saturna, un des vaisseaux de sa famille, ne l'accompagnait jamais dans ses recherches. Son capitaine se contentait de la déposer là où elle devait se rendre, puis d'attendre quelques kilomètres plus haut qu'elle les rappelle après avoir obtenu les renseignements qu'elle cherchait.

Elle se trouvait sur Arion, la planète d'origine d'un peuple de sur-hommes nommés Sidhes et désertée suite à sa destruction par la Confédération il y avait de cela quelques siècles. La raison de son annihilation était très simple : les Sidhes étaient un peuple redoutable, des guerriers surpuissants aux pulsions agressives et meurtrières. Ce n'était pas rare qu'on les payait comme des mercenaires pour mener les guerres à la place de leurs clients. Leur présence dans un camp ou dans l'autre était toujours décisive, leur force incroyable permettait à un seul combattant Sidhe d'en tuer une centaine d'autres. Il avait été finalement décidé que leur existence même encourageait les différentes planètes à continuer leurs conquêtes absurdes de pouvoir. Ils devaient disparaître.

Pourtant, la destruction de la planète n'engendra pas le génocide tant attendu. Les Sidhes, avec leur constitution robuste, n'acceptèrent pas aussi simplement que leur race soit rayée de la galaxie. Bien que la plupart des individus trouvèrent en effet la mort, quelques familles subsistèrent tout de même, en plus de celles qui avaient quitté leur planète natale. Leur nombre restant avait été estimé à environ mille hommes et femmes. Un nombre à peine suffisant pour permettre à leur race de retrouver leur grandeur d'antan, surtout quand ils avaient perdu la planète qu'ils appelaient « chez eux ».

Kora tournoya sur elle-même pour observer les alentours. Elle raffermit sa prise sur son foulard qu'elle enroula autour de sa tête afin de recouvrir sa bouche et son nez. Le sol et l'air étaient secs, poussiéreux, et reflétaient assez bien l'état d'abandon de la planète, si les ruines se dessinant devant ses yeux n'étaient pas un indicateur suffisant.

Quel trou paumé... se dit-elle alors que ses oreilles ne captaient aucun bruit à l'exception du vent qui sifflait parfois suffisamment pour faire vibrer son foulard.

Les informateurs de son père lui avaient parlé de cette planète qui, selon eux, abriterait du Navita en son sein. Sur cette indication, Kora avait mené ses recherches de son côté. Actuellement, Arion était déserte, seulement habitée par une créature effroyable nommée Veruki, un gigantesque ver des sables qui avalait les voyageurs inattentifs. C'était une sorte de gardien redoutable qui défendait corps et âme les restes de la planète.

Kora avait découvert qu'une femme surnommée « Maître d'Arion » avait vécu ici pendant de nombreuses décennies après la destruction de sa planète, seule. Elle serait descendante des quelques Sidhes ayant préféré rester sur leur planète, malgré son annihilation. Les rumeurs racontaient qu'elle aurait eu une longévité extraordinaire, et certains chuchotaient même que ce serait dû à une énergie contenue dans la terre, énergie que Kora devina aisément être du Navita. Selon son hypothèse, les propriétés curatives de la ressource avaient allongé sa longévité de manière significative, expliquant ainsi comment elle avait pu survivre sur cette planète vide de tout être vivant pendant si longtemps. C'était compliqué d'imaginer qu'elle ait pu réussir à se nourrir sur ce vieux caillou désertique, mais celui-ci n'était peut-être pas si dénué de vie après tout.