La prison de la Mafia avait une odeur écoeurante. Ce genre d'odeur reconnaissable entre toutes. Tous les détenus vous tiendraient le même discours. Elle était amplifiée par la mauvaise hygiène et la saleté des cellules. Tout de même, l'odeur restait plus supportable que les gémissements incessants des prisonniers. Le repas était servi tous les jours à la même heure. Le premier à midi et le second à vingt heures. Il s'agissait d'ailleurs de la seule activité possible pour les détenus, en plus des passages aux sanitaires.
Cette prison était réservée aux plus dangereux criminels, ce qui expliquait l'absence de promenade ou de toute autre activité visant à divertir les captifs.
C'est dans cette prison que Fyodor Dostoïevski avait été incarcéré. Des sangles rugueuses nouées et entrelacées autour de son corps frêle l'empêchaient de faire le moindre mouvement. La Mafia avait enfin réussi à capturer un des plus grands terroristes de tous les temps et il était hors de question de lui laisser une chance, même infime de s'échapper. Étant sans aucun doute le détenu le plus dangereux, il avait eu le droit à toutes les mesures de sécurité en attendant de se faire interroger (avec les techniques bien connues de la Mafia) .
Il va sans dire que Fyodor s'ennuyait énormément mais cela ne le dérangeait pas outre mesure. En effet, tout ce temps lui permettait de se retirer dans son esprit si tordu que personne ne comprenait jamais. Il fixait simplement le vide et réfléchissait toute la journée. A quoi ? Dieu le sait. Certainement pas à s'évader en tout cas, si c'était le cas il serait déjà loin.
Soudain, un cercle de lumière orange apparut au milieu de la cellule. Fyodor n'eut pas besoin de réfléchir pour savoir qui venait d'apparaître.
«- Mon ami ! Comme tu m'as manqué ! s'écria Nikolaï Gogol en faisant un pas vers le détenu. Tu dois drôlement t'ennuyer ici tout seul !
- C'est supportable. répondit Dostoïevski.
- Je t'ai amené une petite rose bien rouge pour décorer ta cellule. Dis moi merci ! »
Cette attention eut pour effet de déstabiliser le brun qui ne s'y attendait pas. Nikolai sortit de sa cape une rose d'un rouge sang éclatant.
«-Les fleurs poussent sur les ordures comme on dit ! sourit doucement Gogol en posant la fleur sur les genoux de Fyodor.»
Il y eut un moment de silence.
«-Est tu en train de me traiter d'ordure ? »
Nikolai éclata de rire.
« -Jamais Fedya jamais ! C'était une image. Tu ne trouves pas ça poétique? Une rose rouge dans une prison grise ? »
Fyodor esquissa un sourire pour la première fois depuis son arrivée dans cette prison. Il avait beau dire, la présence de ce clown ne lui était pas si désagréable. Mais il fallait cependant laisser là les fleurs et parler plus intelligemment.
« -Comment va Sigma ?
- Il apprend vite et il nous sera d'une aide incontestable pour le plan c'est certain. »
Fyodor hocha la tête d'un air approbateur. Comme prévu son plan ne comportait aucune faille et les pièces de puzzles commençaient à s'emboîter à la perfection. Il espérait simplement que la gentillesse de Sigma ne ferait pas tout rater.
« - Tu n'as pas à t'en faire ! sourit Nikolai comme si il avait lu dans ses pensées. Je le surveille, le plan ne peut pas rater ! Et puis j'adore ce type avec sa tête d'ahuri. »
Dostoëvskï sourit. Il savait qu'il pouvait compter sur Gogol pour mener à bien le plan tordu des anges déchus. Il releva la tête et plongea ses grands yeux dans le regard bleu de Nikolai.
« - Merci beaucoup Kolya. »
L'œil visible de Gogol affichait une expression de profonde surprise à l'entente du surnom. Il décida pour autant ne ne pas relever, de peur ne ne jamais l'entendre de nouveau. Il se contente alors de sourire.
« -À votre service ! fit Nikolai non sans une courbette exagérée avant de disparaître avant l'arrivée des gardes. »
Une fois Gogol parti, Fyodor baissa les yeux sur la rose rouge posée sur ses genoux. Et il pouvait l'admettre à présent, le contraste était vraiment poétique. Oui, il attendait avec impatience la prochaine visite de Nikolai.
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𝐎𝐒 | Une rose rouge dans une prison grise (Fyolai)
Fanfiction« - Merci beaucoup Kolya. » L'œil visible de Gogol affichait une expression de profonde surprise à l'entente du surnom. Il décida pour autant ne ne pas relever, de peur ne ne jamais l'entendre de nouveau.
