Am I About To Ruin Everything ?

164 13 4
                                    

- C'est qui ? demanda Simon, les sourcils légèrement froncés.

- Personne, ne t'inquiète pas, souffla Wille en posant un baiser sur son front.

Envahi par une gigantesque impression de déjà-vu, Simon ferma les yeux et se laissa aller contre son oreiller, sachant à son côté l'homme refuser l'appel. Cela faisait maintenant deux semaines, deux semaines et demi peut-être, que l'autre homme se comportait comme ça. Il cachait le contenu de son téléphone, recevait des appels étranges, des messages auxquels il répondait tout sourire, parfois en pouffant, mais lorsque Simon lui demandait ce qui était si drôle : Wille improvisait une excuse, qu'il concluait toujours par "ne t'inquiète pas mon ange", ponctué d'un baiser. Et à ce moment-là, à la seconde où les lèvres effleuraient les siennes, à l'instant même où la distance était réduite à néant; Simon n'était même plus capable de s'inquiéter. Comment douter de Wille ? Cela faisait maintenant sept mois qu'ils avaient emménagé ensemble... Mais ce matin était différent. Le téléphone sonna à nouveau, et les angoisses de Simon reprirent le dessus. Il dirigea son regard sur Wille, sur cet homme qu'il ne connaissait que trop bien - et, il le sentait, qui lui cachait quelque chose. Et ce quelque chose ne devait pas être anodin, s'il nécessitait que Wille le dissimule à Simon. "A moins que..." le brun secoua sa tête, cherchant à chasser de son esprit le doute qui s'infiltrait chaque jour un peu plus. Ses yeux suivirent le geste de l'homme, se retournant pour vérifier le nom, prenant garde à ce que Simon ne puisse d'aucune façon le voir. Avec un froncement de sourcils, il rejeta l'appel, reposa l'appareil, et se détendit lorsqu'il posa les yeux sur le visage de Simon. Il avait toujours paru moins inquiet, moins énervé, plus heureux lorsqu'il était près de Simon. En sécurité. À la maison. Sauf que le deuxième appel avait renforcé le pli entre les sourcils du brun, et maintenant, il fixait Wille d'un air insistant.

- C'était qui ?

- Personne, ne t'en fais pas, soupira Wille.

Ne pas s'inquiéter, ne pas s'en faire, ne pas angoisser. Simon en avait sa claque, ça faisait des semaines que ce petit schéma durait. Il repoussa alors Wille lorsque celui-ci tenta de l'embrasser : il avait besoin d'avoir les idées claires. L'autre ne sembla pas comprendre la réaction de Simon, d'ordinaire jamais réticent à un baiser, mais s'agaça devant sa mine sérieuse.

- Justement, je m'inquiète. Qui appellerait aussi tôt un dimanche matin ? En insistant autant ? questionna Simon, boudeur.

Wille se redressa sur un bras et passa une main dans ses cheveux, visiblement à la recherche d'une excuse quelconque...

- C'était pour le travail.

...qui de toute façon ne tiendrait pas debout.

- Un dimanche ???

L'homme assis se tordait visiblement les mains, conscient de la haute improbabilité de la chose, mais décida de s'embourber dans son mensonge :

- Oui, pour euh... Un client de mes parents qui cherche à voir un ami à nous, balbutia-t-il.

Il se rendait bien compte qu'en face de lui, Simon n'était pas dupe, et qu'à un moment où à un autre, il aurait à répondre de ce mensonge. Il n'imaginait seulement pas que Simon se sentirait aussi... Blessé ? En voyant son regard fuyant, Wille se demanda s'il ne venait pas de commettre une faute grave.

- Et tu sais tout ça sans avoir décroché ?

Le ton de Simon était énervé, presque provocateur.

- Simme... fit l'autre, en ramenant d'une main ses cheveux en arrière, les yeux fixés au sol. Tu te montes la tête pour rien. C'était juste professionnel.

VF : Am I about to ruin everything ? - OS Young RoyalsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant