Prologue

18 2 14
                                    


Moi c'est Eleyne, 16 ans et 364 jours. Demain c'est le 17 juillet, mon anniversaire. Il y aura tout le monde, les grands-parents, les tantes et oncles avec leurs enfants très très sages. Tellement sages qu'ils ont besoin de verres en plastique pour ne blesser personne en les lançant à travers la pièce.

Bienvenue dans mon monde. Enfin MON monde est un bien grand mot, je ne m'y suis jamais sentie à ma place. Comme si je n'étais pas chez moi.

Bref, ce soir il y a une ambiance d'enterrement à table, j'ai osé dire que cette année je voulais mon anniversaire sobre. En effet, mon petit ami sera là et je ne veux pas qu'ils en fassent trop. Sauf que mes parents ne sont pas de cet avis, ils veulent au contraire l'impressionner, lui en mettre plein les yeux.

En conclusion personne ne parle et le repas ressemble à une torture mentale pour tout le monde. J'aime mes parents, mais ils en font souvent trop, je suis leur seule fille et je sais qu'ils ont perdu un enfant avant moi alors ils compensent, mais quelquefois j'aimerais mieux des moments simples, sans chichis, où on est juste nous.

Je débarrasse la table à la fin du repas et monte dans ma chambre. J'appelle Gwenaëlle, ma meilleure amie.

Gwenaëlle : Hey, comment ça va ?

Moi : Hey, c'est pas la forme et toi ?

Gwenaëlle : Moi ça va, raconte moi tout.

Moi : Je sais pas, j'ai pas envie d'être demain, Robin va avoir peur, il n'a jamais vu mes parents...

Gwenaëlle : C'est normal d'avoir peur mais t'es sûre qu'il n'y a que ça ? C'est la majorité dans un an qui t'effraie ?

Moi : Non pas tellement, j'ai même plutôt hâte d'y être, pour partir vite.

Gwenaëlle : Je vois, je suis là moi hein. Même si mes études vont me prendre un peu de temps je serai toujours là.

Moi : Je sais merci. Je vais devoir te laisser, je vais aller me doucher.

Gwenaëlle : Bonne soirée ma belle.

Moi : Toi aussi.

Je raccroche et vais me doucher, je fais couler un moment l'eau chaude sur moi, je profite et me détends avant la journée de demain qui s'annonce pleine de rebondissements.

Je me glisse dans mon lit, j'envoie un message à Robin pour lui dire que je vais dormir et lui souhaite une bonne nuit.

Je m'endors dans un sommeil sans rêves assez rapidement.

Quand mon réveil sonne, je me lève avec du mal, je me prépare mon petit-déjeuner dans la cuisine et mange seule, mes parents travaillent aujourd'hui, ils reviennent ce soir pour le repas. J'ai dit à Robin de venir plus tôt pour qu'on passe du temps ensemble.

Ce matin, je lave la vaisselle et une lessive pour avancer mes parents. Je passe l'aspirateur et commence à préparer à manger en attendant Robin. Il arrive vers midi. Il m'embrasse et m'aide à mettre la table. On se met devant un film et on mange tranquillement.

Robin : Tu crois que tes parents vont m'apprécier ?

Moi : Mais oui ne t'inquiète pas.

Il me prend dans ses bras et m'embrasse le front. Je me prépare l'après-midi, j'enfile une robe noire avec les manches bouffantes. Je fais un chignon et me maquille sobrement, un trait d'eye-liner et un peu de mascara. Robin me complimente et on se pose dans le salon en attendant mes parents, ils rentrent vers 17h. Je les présente à Robin qui leur sourit poliment, je vois qu'il est stressé. On met la table tous ensemble dans la bonne humeur. Ma grand-mère arrive la première, elle pose son cadeau à côté de celui de Robin et de mes parents.

On discute tranquillement de tout et de rien, des études... Quand mes oncles et tantes arrivent, mes cousins ne tiennent pas en place, des véritables garnements.

Lorsque tout le monde est assis à table on commence à prendre le repas. La discussion va bon train. L'alcool aussi, heureusement qu'ils ont loué un appart à côté de chez nous. Robin dort ici lui. J'ouvre tous mes cadeaux, je remercie tout le monde. Une de mes tantes s'apprête à partir, elle nous dit au revoir et me reluque de haut en bas.

Suzy : On voit bien qu'elle n'a pas notre sang, jamais une Johnson ne se serait habillée telle une prostituée.

Et elle est partie, elle est sortie de la maison sans rien dire d'autre. Un silence de mort régnait dans l'entrée de la maison. Je regardai mes parents sans savoir quoi dire. Ma mère avait les larmes aux yeux, et mon père ne me regardait plus. Les autres se sont tous trouvés une formidable admiration pour le sol et les murs.

Mère : On va tout t'expliquer.

Moi : Je ne veux rien entendre.

Je pris ma veste et mon téléphone et sorti de la maison, j'ai marché jusqu'au parc et me suis assise sur un banc. Les larmes coulaient seules sur mes joues, tout le monde a essayé de m'appeler mais je n'ai répondu à personne, pas même Robin. J'avais besoin d'être seule.

Je ne sais combien de temps je suis restée comme ça, dans la nuit mais les étoiles étaient de très bonne compagnie.

Je contemplais le ciel quand j'entendis un bruissement d'herbe avec des chuchotements, je n'osais plus bouger. Je perçus une voix féminine et une masculine. Ils se rapprochaient rapidement.

Je me levai dans le but de m'enfuir quand elle m'appela.

??: Non ne t'en va pas, on ne te veut pas de mal.

Moi : Vous voulez quoi ?

??: Je m'appelle Hémilly, et là c'est Natanaël, mon frère.

Moi : Ça ne me dit pas ce que vous voulez.

Natanaël : Tu ne devrais pas nous voir, on n'existe pas dans ton monde.

Moi : De quoi tu parles ?

Hémilly : Nous venons d'Orphélia, nous sommes des elfes.

Natanaël posa sa main sur l'épaule de sa sœur.

Natanaël : Tu ne devrais pas.

Hémilly : Elle nous voit et nous entend, elle est forcément de notre monde aussi.

Il s'effaça derrière sa sœur pour ne pas prendre part à la discussion.

Hémilly : Comme je le disais, nous sommes des elfes. En l'occurrence nous avons la charge de garder le portail qui mène à notre monde pendant la nuit.

Moi : Je ne comprends rien.

Hémilly : C'est normal, mais il faut que tu viennes avec nous

Moi : Hein ? Non, sans façon.

Hémilly : Si parce que tu es en danger, si tu nous vois c'est que tu as un lien avec notre monde, tu n'es peut-être pas ce que tu crois.

OrphéliaWhere stories live. Discover now