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Qui est là quand la raison me quitte ?

Qui reste,

ou plutôt quoi ?

Elle,
Cette solution temporaire et douloureuse qui me permet d'échapper à mes peurs.

Cette addiction,
obsession,
démangeaison,
qui ne quitte pas ma peau.

Elle qui est là quand personne n'y est,
qui m'aide le temps de l'insouciance,
de l'indifférence,
et cætera.

« Arrête » disent-ils.
Est-ce possible de comprendre cette nuée d'ombre meurtries présente au fond de nos esprits,
Celle qui nous pousse à passer à l'acte,
Celle qui nous fait oublier l'absurdité de ce geste.

« Prends la lame »
Lâche la je t'en prie.

« Pose la ici »
Tu le regretteras.

« Pousse »
ARRÊTE.

« Tu n'es pas forcé à le faire tu sais », qu'ils disent.
Si,
Si je suis forcée par les voix hurlantes du néant de mon âme.

Alors je cède,
Je donne,
J'offre à mon addiction ce qu'elle attend de moi.

Puis je suis satisfaite,
Comme heureuse de ce péché,

Fière de mes bêtises ,

Contente de ce que j'ai accompli.

Mon corps marqué à jamais par la douleur ressentie,
Je laisse mes traces.

Pour me prouver que j'existe,
Montrer que ma douleur est réelle,
Ne pas oublier cette obsession du tartare de mon cœur.

Que j'aimerais atteindre l'ataraxie.

Que j'aimerai que tu sois là pour m'aider.

Mais même ça,
C'est trop demandé.

Nuée d'Ombres MeurtriesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant