Le retour aux sources

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- Comment ça, vous ne voulez pas m'accompagner ? Mais je vais être toute seule ! Clorinde, dites-lui ! 

Sa protestation s'évapora dans l'air telle une traînée de poudre. Excédée, elle souffla bruyamment en posant ses mains sur la table.

Le soleil brillait haut dans le ciel en cette douce matinée et même le plus chantant des oiseaux de parviendrait pas à couvrir les cris de protestation de Lady Furina, qui avait décidé de commencer la semaine en embêtant Neuvillette.

Ce dernier ne relevait pas la tête, mais peinait à rester concentré dans ces conditions. Parfois, l'Archon hydro lui faisait penser à une adolescente en pleine crise. Et pourtant, il savait à quel point elle chérissait son peuple. Simplement, il était lundi matin et l'iudex avait trop peu dormi.

- Pour la dernière fois, Lady Furina, non je ne viendrai pas avec vous à la forteresse de Méropides pour demander à Sigewinne qu'elle vous donne du maquillage. À présent, veuillez sortir de mon bureau.

Furina le fusilla du regard et croisa ses bras sur sa poitrine, l'air boudeur, mais elle ne dit rien. Cependant, elle ne bougea pas d'un poil.

Le dernier espoir du juge suprême restait donc Clorinde, qui le salua d'un rapide hochement de la tête. Peu bavarde, loyale et efficace. Il l'appréciait beaucoup.

Mais la déesse hydro ne semblait pas en avoir terminé là et reprit la parole, les yeux brillants de malice.

- Clorinde s'il te plaît sort l'argument de la mort qui tue !
- Monsieur Neuvillette, non seulement Sigewinne veut vous voir pour un bilan de santé, mais en plus monsieur le duc souhaitait vous parler d'une affaire sur laquelle il voulait votre avis autour d'un thé et d'une eau chaude.

Il se retint de sourire à ces derniers mots, se crispant à la mention du directeur de la forteresse. Oui, ça ressemblait bien à quelque chose qu'il aurait pu dire. Cela faisait si longtemps qu'ils ne s'étaient pas vus en face à face. En réalité, sa dernière réelle visite à Méropides remontait. Il n'y était plus allé mise à part pour retenir l'eau primordiale depuis que...

Enfin bref, ils ne communiquaient généralement que par lettres pour des affaires... et cela faisait bien longtemps qu'il n'en avait pas reçu une de Wriothesley. Il ne l'avait pas non plus relancé, mais c'était mieux comme ça après tout. En réalité, il n'avait pas répondu à la dernière, mais ce n'était qu'un détail.

Neuvillette leva finalement ses yeux clairs de la feuille pour voir l'air fier de Furina et de soupirer, déjà épuisé. Cette dernière sembla croire qu'elle avait eu l'argument du siècle.

- Alors ?
- Non.
- Oooh mais ! s'exclama t'elle, déçue sans pour autant se démonter. Mon cher Neuvillette vous savez que vous ne pourrez pas fuir le duc Wriothesley éternellement !

Il savait. Se raclant la gorge, il la regarda fixement.

- Je ne le fuis pas.
- HAHA et moi je suis un hydroblob.
- Lady Furina.
- Mais quoi ! s'indigna l'Archon en mettant ses mains sur ses hanches. Pourquoi vous ne voudriez pas venir, si ce n'est pour l'éviter ? Avouez-le, c'est louche !

Il était déjà fatigué de l'écouter en à peine quelques minutes, et le pire était qu'il savait qu'elle ne le lâcherait pas tant qu'elle n'aurait pas obtenu ce qu'elle voulait. Comme toujours, Foçalors jouait à l'enfant gâtée... et Neuvillette jouait le rôle du père qui ne pouvait rien lui refuser.

En soufflant il se leva, faisant pousser un cri de joie à son interlocutrice.

- Très bien. Mais c'est uniquement pour garantir votre sécurité . Je ne parlerais pas au duc. Sinon, je n'aurais pas le temps de travailler.

: ̗̀➛ 𔘓 the dragon's rainy tears ( 𝙬𝙧𝙞𝙤𝙡𝙚𝙩𝙩𝙚 ) Where stories live. Discover now