Colocation sous tension

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Marine

Alors lui à droite, blond, aux yeux bleus, le bras autour de l'épaule de la fille et qui fait un grand sourire c'est Hugo mon petit ami, celui à gauche, teint caramel , qui n'a pas l'air content, les mains dans les poches et qui semble crever de froid c'est Harry son meilleur pote. Et enfin la fille brune avec un mignon sourire et qui fait « le salut du motard » avec le large manteau qui ne semble ne pas lui appartenir c'est moi, Marine (ps: je porte le manteau de Harry car il faisait extrêmement froid). Et sur cette photo Harry me détestait déjà...
Pour savoir pourquoi, il faut remonter 4mois plutôt.

4mois plutôt

Mathilde ma meilleure amie m'a trimbalé à une soirée et je suis plus ou moins mal à l'aise quand il y a du monde puis je ne connais absolument personne. Les gens vont et reviennent et ne se gênent pas de te bousculer. Debout, adossée contre le mur à l'entrée du couloir, je cause avec mon petit ami par message tout en sirotant mon cocktail qui m'a été remis tantôt par un gars en me tapant un cinq malgré mes refus, il devait être bourré. Mon petit ami a attrapé une méchante grippe qui l'a cloué au lit. Lorsqu'il me demande ce que je fais je lui mens que je fais mes devoirs, je ne sais pas pourquoi mais c'était sorti comme ça et je ne peux plus revenir en arrière. Un mensonge bête qui n'aurait pas dû avoir lieu. Je survole du regard le monde qui est dans la pièce , des couples hétéros, homos se bécotent ici par là, un gars fait le fou sur la table en montrant sa kékette et un gars qui semble être l'organisateur de la fête lui crie de descendre, un groupe discutait , d'autres dansent ou fument, un gars parle tout seul et Mathilde introuvable. Je lui envoie une enieme fois un message pour lui demander où elle est passée.
Je relève ma tête et croise le regard d'un mec en face , ça fait plus de 10 minutes qu'il me fixe avec un sourire charmeur , il est la raison pour laquelle je regarde dans tous les sens gênée, il est grand , habillé d'un survêtement gris, la fermeture éclaire mi-ouverte et d'un jean. Il a les cheveux lâchés touffus avec des boucles. J'évite une fois de plus son regard et le ramène dans mon gobelet que je porte à la bouche , soudain une épaule me bouscule et le contenu du gobelet se renverse sur mon débardeur. Je soupire
— Vous ne pouvez pas faire attention? Grogné-je
Le gars me jette un œil ahuri comme s'il se demandait pourquoi celle-là grogne, il ne s'excuse pas et continue son chemin mine de rien.
— Triple idiot, dis-je
Je tiens mon débardeur et me cambre le dos pour éviter qu'il me colle à la peau, je sens le liquide couler entre mes seins et je soupire. Les yeux baissés je vois deux pieds qui s'arrêtent à mon niveau , lorsque je lève les yeux c'est le mec qui me fixe depuis tout à l'heure. Je lui adresse un sourire mitigé.
— Pas de bol, dit-il
Je soupire et hausse les épaules
— Il fallait que ça tombe sur moi
— Je peux te prêter mon pull
Il me l'a proposé si gentiment , je ne le connais pas n'est-ce pas un bizarre que j'emprunte son pull ? J'hésite
— C'est juste un pull détends toi
Comme s'il avait lu dans mes pensées

Je le suis jusqu'à une chambre, les deux autres qu'on a ouvert avant sont occupées par des couples en pleine action, mêmes les toilettes sont prises . On a pu trouvé une chambre inoccupée.
— Ah génial! Enfin une chambre dispo, dit-il en allumant la lumière
Un vite coup d'œil, la chambre est super bien rangée et propre, le cadre photo sur la table de chevet laisse comprendre que c'est la chambre des parents.
— Je crois qu'on ne devrait pas être ici
Je prends la photo et je lui montre en pointant les personnes qui y figurent
— On ne fait rien de mal juste le temps que tu te changes ou bien je me trompe? dit-il en me prenant la photo de la main
Sa voix a pris un ton un peu trop sensuel, il se rapproche de moi, on se regarde dans le blanc des yeux pendant un bref moment
— Hum je vais aller me changer , dis-je en le contournant
Je n'aime pas cette ambiance, dans les films ça finit toujours par le sexe ou des bisous, je me change vite et je me tire d'ici. J'espère qu'il n'est pas un psychopathe violeur. S'il m'agresse ici personne n'entendra mes cris , je rentre dans la douche , j'enlève mon débardeur et me rappelle qu'il ne m'a toujours pas passé son pull, je ressors
— Euh ton pull, dis-je à la porte de la douche
Il se retourne vers moi et se fige , il me regarde intensément
— Quoi?
Je regarde ma poitrine et me rend compte que je suis en soutien-gorge . J'ai totalement zappé. Je rentre vite dans la douche, je l'entends rigoler.
— Détends toi tu vas souvent à la plage non?
C'est différent. Je laisse la porte légèrement ouverte et il me passe son pull. Il est très grand sur moi, je ne vois même pas mes mains , je le porte au nez, il sent super bon.
— Ça te va mieux qu'à moi, dit-il en me regardant avec le sourire lorsque je sors
— Je confirme. Et sinon c'est bon on peut y aller . Encore merci pour le pull
J'avance vers la porte et il me prend la main puis entremêle ses doigts aux miens. Je regarde nos mains et le regarde
— Ou on peut rester et apprendre à se connaître , c'est trop bruyant en bas tu ne trouves pas ?
— Je dois rejoindre mon amie. Elle doit se demander où je suis passée , dis-je en retirant ma main
— Le coup de l'amie, je n'ai vu que toi pourtant toute la soirée. Tu n'étais pas accompagnée
— Elle est quelque part dans cette maison, nous sommes arrivées ensemble, dis-je
Je suis grave tendue en ce moment, pourquoi il m'empêche de sortir ? Dois-je téléphoner à Hugo?
— Détends-toi , je ne vais rien te faire , dit-il en rigolant.
Sa phrase préférée c'est détends toi ? Moi ça me fait plus flipper. Il s'assoit au bord du lit, se penche en arrière en se soutenant à l'aide de ses bras et relève le menton au plafond
— La soirée est nulle sans mon meilleur pote, se plaint-il. Y a que des tocards ici
Je reste debout et le regarde. Essaye t-il de lancer une conversation ? Que dois-je répondre à ça. Je veux me barrer d'ici mec. Cette ambiance là je ne la sens pas
— Pourquoi tu ne l'appelles pas ? Vous êtes en froid ?
— Non, il dit être malade mais je suis sûr qu'il est en train de traîner avec sa nouvelle meuf
Il soupire et s'allonge
— Voilà que je me plains comme une gonzesse relou, dit-il
Je crois vraiment qu'il n'a pas le droit de faire ça , c'est un lit conjugal
— Tu as l'air de détester sa copine et y a rien de relou à faire ça
Je suis touchée dans mon amour propre de fille là
— Ha! ha! Non ce n'est pas ça. Il semble beaucoup l'aimer, il m'a raconté que de bonnes choses sur elle et c'est cool pour lui. Il semble amoureux aussi mais bon depuis qu'il l'a rencontré il a changé. Il veut se stabiliser. On ne fait même plus nos 4 coups
— Hum je vois. Essaye d'en discuter avec lui ou trouve toi une copine aussi , dis-je pour le faire rire un peu
Il rigole et se redresse et me tend la main. Dois-je le prendre ? Si je lui lâche un vent serait-ce impoli? Arrh qu'en pensera Hugo? Pour l'instant on ne fait rien de mal. Pourquoi dis-je pour l'instant ? Je l'arrête automatiquement s'il tente quelque chose
— Je risque d'avoir une crampe , dit-il
Je rigole et lui prend la main. Il se décale pour que je m'asseye à côté
— Assez parler de cette enflure et de sa copine. Parle moi de toi
— Ah! Qu'est-ce que tu veux savoir ?
— Comment s'appelle cette jolie dame ?
— Mar... Mathilde et toi?
J'ai cette manie de montrer un faux nom à un inconnu qui me pose la question. C'est automatique
— Harry, dit-il en souriant
On continue à discuter ainsi. J'apprends qu'il a 19ans , et que son goût musical préféré le reggae, il m'a parlé de son amour pour le basket. Le fait qu'il n'est jamais tombé amoureux et qu'il ne pense pas l'être un jour mais il rêve de celle qui l'aimera sincèrement malgré son mauvais comportement. Il a insisté sur « mauvais comportement », s'il en a conscience c'est déjà un chemin vers la guérison. Il m'a parlé de sa mère décédée l'été dernier. Il a pleuré, inconsciemment j'ai levé ma main et j'ai essuyé ses larmes. Il a déposé sa main sur la mienne et m'a dit
— Je crois que ma mère t'aurait adoré
Je lui ai souri. Il m'a fait promettre de venir le voir jouer un jour. Mais je sais que je ne viendrai jamais. Ça ne plairait pas à Hugo. Il m'a parlé de son meilleur pote qui est comme son frère. Il m'a dit combien il déteste la neige car c'est dans la neige que sa mère s'est évanouie pour la première fois à cause de sa maladie donc pour lui la neige lui évoque le malheur. J'ai découvert qu'il est allergique aux fruits de mer, à tous? Et qu'il a peur des chats, mais comment est-ce possible ? Il adore la pastèque. Il m'a dit qu'à 10ans il a été sexuellement abusé par une femme et c'est pour cette raison qu'il prend les femmes pour des machines à sexe. Et il en a tellement honte qu'il ne l'a jamais dit à personne. Mec tu ne me connais pas, tu ne sais pas ce que je peux faire avec ton secret là. Il n'aime pas qu'une femme soit au dessus pendant le rapport sexuel , il a l'impression de se faire abuser une nouvelle fois alors le fait qu'il domine c'est comme s'il reprenait le contrôle de ce qu'on lui a volé. Je lui ai raconté des choses sur moi et j'en ai omis beaucoup comme le fait que j'ai un petit ami. Sans arrière pensée.

Je n'ai pas vu l'heure passée mais on a parlé pendant plus d'1h. Il me ramène une mèche de cheveux derrière l'oreille.
— Tu es très belle Mathilde , dit-il
Il s'appuie sur le lit et se rapproche de moi puis se penche vers moi et m'embrasse. Je suis figée, nous nous regardons et il m'embrasse à nouveau , c'est doux et tendre. Je suis supposée le repousser mais je le laisse continuer et je réponds à son baiser. Je m'allonge et il monte sur moi. On continue à s'embrasser puis il retire son t-shirt et soulève son pull que je porte et me dépose des baisers sur le ventre, il finit par le retirer complètement.
Les bras entourés autour de ses épaules , sa tête dans mon cou, il me fait des suçons et bouge en même temps en moi. Il se redresse sur ses bras et me fixe
— Tu veux être au-dessus? Demande t-il
— Mais tu as dit...
— Je sens qu'avec toi je peux te laisser diriger , dit-il en me coupant
Nous changeons de position et c'est moi qui dirige dorénavant la cadence. A un moment je vois qu'il est gêné, il cille des yeux.
— Ne te force pas si tu n'arrives pas, dis-je
— Non continue
Ses mains me caressent partout où elles peuvent atteindre. Je le fixe , il me regarde avec un regard tendre et pleins de désirs mais j'aperçois aussi de la crainte dans ses beaux iris marrons. Je penche sur lui en entremêlant nos doigts, nos mains de chaque côté de sa tête. Il sourit
— Je ne suis pas cette femme, oublie la et concentre toi sur moi
Je lui souris et on s'embrasse. Il fait de sorte à durer le plaisir, à chaque fois qu'il se sent venir il ralentit ou m'immobilise les reins. Il est extrêmement avenant et doux. Il gémit tout le long et me murmure combien c'est bon.
Je suis couchée sur lui et il me caresse les cheveux , je n'arrive pas à croire qu'on l'a fait.Je repense à Hugo et je me sens tellement mal. Qu'est ce que j'ai foutu et je me redresse aussitôt
— On n'aurait pas dû, dis-je
— Qu'est ce qu'il y a ? Dit-il en me caressant le dos
Je lui retire la main et me prend la tête dans les miennes
— Ça à l'instant. On n'aurait pas dû. Je n'ai jamais eu un coup d'un soir et j'ai.. On aurait vraiment pas dû
Il se redresse à son tour et me caresse la joue
— Qui a parlé d'un coup d'un soir? Tu m'as conseillé tout à l'heure de me trouver une copine alors si tu ressens la même chose que moi, si tu as ressenti la même chose que moi alors on peut..
Lorsqu'il parlait ainsi , la poignée de la porte bouge, il saute du lit et la bloque. Je panique
— Cache toi dans la douche
Je me lève et ramasse mes affaires et je rentre dans la douche , j'enfile son pull. Je l'entends discuter avec un gars.
— T'es sérieux mec ? C'est la chambre de mes parents et puis met un truc
— Ah ouais, désolé je ne savais pas
— Tu veux me faire croire que tu n'as pas vu les photos ? Je vais devoir refaire leur lit
J'enfile mon pantalon et ouvre la fenêtre. Le gars lui demande où est la fille avec qui il était, il lui répond qu'elle était déjà partie et qu'il lui laisse du temps pour se rhabiller. Je regarde par la fenêtre , ce n'est pas si haut si je saute d'ici je survivrai. En fait le gars s'est pointé au bon moment, je dois en profiter pour me barrer, espérons que je ne le croise plus jamais. Je saute et je tombe sur leur pelouse
— Ô putain , ça fait un mal de chien
Je cours en boitant et en me tenant le coude