CHAPITRE SEPT

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𝐉𝐎𝐄


          L'odeur des pages vieillis par le temps flottait parmi les étagères chargées de livres. J'aimais déambuler entre les rayonnages, inhalant de profondes bouffées d'air, les doigts défilant avec légèreté le long des tranches. Il n'y avait pas de soleil, ce jour-là. Aucun rayon lumineux pour éclairer les poussières qui virevoltaient comme des fées au-dessus de toutes ces histoires, mais de la pluie d'automne s'écoulant contre les larges vitres.

J'attrapai un exemplaire et l'ouvris, le papier jauni glissant sous mes doigts et cette sensation me semblait précieuse. Je lis la première phrase qui défila sous mes yeux comme j'aimais tellement le faire, refermait le livre et partit à la recherche d'une autre histoire. J'aimais l'impression que cela me soufflait ; comme voguer entre différents mondes. De la poésie, du théâtre, des romans. Chaque exemplaire avait quelque chose à offrir, chacune des phrases qui les composaient. Certaines étaient banales, d'autres une poésie en débordait. C'était ce de quoi toutes ces histoires étaient faites ; de mots. Je trouvais cela merveilleux, comme des lettres assemblées entre elles formaient des mots, et comme avec tous ces mots une infinité d'histoires pouvait être racontées, et écoutées.

Ce fut à l'angle d'une étagère que l'une d'entre elles se poursuivit ; je percutai le garçon aux yeux d'encre, et lorsque mon regard croisa le sien, je ressentis l'émotion qui m'avait transpercé le jour où je l'avais vu pour la première fois.

Adel me détailla de ses iris plus profondes que l'océan. Un sourire naquit naturellement sur mes lèvres. Depuis ce jour-là sur le toit, je ne l'avais pas revu. Je réalisai qu'il m'avait manqué.

— Joe, lâcha-t-il l'air surpris.

La façon qu'il avait de dire mon prénom me faisait toujours sourire. Sa voix avait ce timbre vibrant ; je l'aimais bien. J'appuyai mon épaule contre le rayon de bibliothèque et enfoui mes mains dans les poches en jean de ma veste, mes yeux détaillant la silhouette d'Adel.

— Tu cherches un livre ? lui demandai-je après un silence.

Il haussa simplement les épaules et me retourna la question d'un geste furtif de la tête.

— Pas vraiment, lui dis-je. J'ai juste besoin de m'entourer de livres, parfois.

— Je comprends.

Il me regarda encore, puis :

— Il y a un livre que tu dois lire.

Il ne me laissa pas le temps de répondre qu'il s'engagea dans une des allées parallèles à celle contre laquelle j'étais épaulé. Je le suivis.

Adel s'était arrêté, la tête levée, le doigt parcourant avec délicatesse les livres et je me surpris à l'observer un instant de trop. Je replantai mon regard immédiatement dans ses yeux lorsqu'il se tourna vers moi, un livre entre les mains. Je reconnu la couverture.

— C'est ce livre que tu relis toujours ?

Il pencha la tête, un haussement de sourcils, et :

— Parce que tu l'avais remarqué ?

Je me sentis presque rougir face à son regard sombre sur moi.

— Naturellement, marmonnai-je.

Il me sembla même voir un sourire sur ses lèvres lorsqu'il me tandis le roman. Je l'attrapai, hésitant.

Desiderium.

Le titre ne me disait rien. Je retournai le livre et mes yeux parcoururent le résumé ; alors, quelque chose remua au fond de moi et un goût d'amertume s'imprégna de ma bouche. Je relavai les yeux pour croiser ceux d'Adel.

Hai finito le parti pubblicate.

⏰ Ultimo aggiornamento: Dec 13, 2023 ⏰

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