Première partie

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Je suis le blanc et le noir. Je suis certitude et doute.

Je me trompe régulièrement.

Je change d'avis. Je suis inconstant.

Je fais des choix influencés par mes peurs.

Je manque parfois de détermination. Je suis une éternelle remise en question.

Je manque parfois de fiabilité.

Je suis éparpillé. Je suis rêveur. Je suis utopiste. Je suis poète. Je suis grossier. Je suis entier.

Je suis souvent en colère. J'ai régulièrement peur.

Je suis enthousiasme, joie et bonheur.

Je suis un tourbillon aux mille et une saveurs.

Je suis indécis.

Mais ce que je sais par-dessus tout, c'est que je suis avant tout profondément humain et que, même si je le fais maladroitement, ma plus belle constance, c'est d'aimer les gens inconditionnellement.


Bonjour, je m'appelle Quentin. Laissez-moi vous planter le décor de cette histoire. À l'heure où je vous la raconte, nous sommes en 2008, sous la chaleur de plomb de ce magnifique mois d'août.

Il est fort possible que je sois vraiment nul en plantage de décor d'histoire. Je ne suis pas hyper doué pour décrire l'environnement, les situations, les corps, le physique : Natacha portait un habillé noir, presque transparent qui laissait apparaitre les courbes de sa poitrine voluptueuse. Ses magnifiques cheveux ondulés lui arrivaient aux épaules, elle était blonde comme les blés. Oh, qu'est-ce qu'elle était gentille ! À l'extrémité de ses fins poignets se trouvaient des mains...

Alors convaincu sur ma capacité à planter du décor ?

Je compte donc sur vous, pour vous imaginer ces décors, ces lieux, ces personnes, ces situations... Il n'y a pas que moi qui dois me taper tout le travail, et puis, on ne fait plus assez marcher son imagination. C'est une situation win-win. Tout cela, donc, ne m'empêchera pas de vous raconter une histoire. Mon histoire.


J'ai 24 ans et je termine mes études de sciences sociales à la haute école de la province de Liège... Liège vous connaissez ? La Cité Ardente. Une petite république, que dis-je, une principauté au Nord-Est de la Wallonie.

La Wallonie... Comment dire... Comme l'avait si subtilement décrite l'humoriste François Pirette dans un de ses sketchs, à l'instar de la Roumanie ou la Bulgarie, la Wallonie est un pays pauvre (région dans notre cas) en voie de développement. Liège est certainement un endroit qui représente assez bien la pensée de l'artiste.

Ah oui, si jamais un Américain venait à me lire, ce qui est fort peu probable, mais sait-on jamais, la Wallonie c'est en Belgique et la Belgique c'est en Europe et non, la France n'est pas la capitale de l'Europe. Fin de l'aparté.

Dans l'histoire plus ou moins récente, Liège est une cité ouvrière qui tente de retrouver un second souffle après l'âge d'or de la sidérurgie. Liège a souffert de la délocalisation et de la main d'œuvre bon marché des pays de l'Est. Bastion socialiste, Liège est Rouge, voire Rouche (on en reparlera plus tard) tout comme la plupart de la Wallonie, ce qui donne cette impression de petit village gaulois, la dernière région d'Europe qui vote encore à gauche et qui résiste encore et toujours à l'ogre capitaliste.

Liège c'est sale, moche et malfamé. Quand tu passes une journée à Liège, la première chose que tu as envie de faire en rentrant chez toi, c'est te laver. À Liège, tous les vingt mètres, tu te fais accoster par un toxicomane ou un sans-abri qui te demande de lui refourguer une petite pièce. Bref, un paradis pour étudier.

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⏰ Last updated: Jan 07 ⏰

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Des adieux, à jamaisWhere stories live. Discover now