Spider-man- Fluorescent Adolescent

Chapitre 1: Le garçon le plus ennuyeux de New York

Le soleil se couchait sur le Queens Village. Les derniers rayons se dilataient doucement sur les blocs de villas résidentiels. Et le fils Thompson ne semblait pas avoir eu la patience d'attendre que la lune apparaisse pour faire raisonner les basses de sa musique électronique dans le quartier paisible et embourgeoisé. En voyant le couple charger les valises à l'arrière de leur coupé sport, le voisinage l'avait comprit, bientôt leur paisible banlieue newyorkaise, serait en proie a un bruyant et dérangeant rassemblement d'adolescents. On entendait déjà la musique tambouriner à trois blocs, faisant fuir les chats du quartier et soupirer les voisins. Et comme le couple Thompson aimait visiblement beaucoup dilapider leur fortune en week-end romantique à travers le globe, chaque deux semaines, le voisinage avait droit aux mêmes genres de rassemblements alcoolisés de lycéens bruyants.

Des gens bien pourtant les Thompson, monsieur était un entrepreneur fortuné, la cinquantaine d'années mais bien conservé grâce a une petite carrière de sportif derrière lui, certains auraient même dit que l'âge lui allait bien. La maturité lui donnait du caractère. Madame était une femme que d'autres auraient dit trop jeune. La deuxième femme de monsieur il semblait. Une belle blonde aux yeux bleus, pas même la trentaine et bien formé en plus de ça, de quoi rendre jalouse toutes les dames mariés du quartier. Petite starlette qui avait eu une brève carrière à la télévision, une dizaine d'années plus tôt. Une vedette de téléréalité, qui avait fait quelques temps la une des magazines de mode avant d'être oubliée par le public et d'épouser monsieur Thompson. Un vrai couple de cinéma les Thompson. Des gens beaux, des gens riches, des gens de magasine, d'écrans, de publicité.

Quand au fils Thompson, le voisinage le connaissait surtout pour l'avoir croisé régulièrement pendant ses footings matinaux, toujours bien appliqué à son exercice, sérieux dans sa discipline. Il fallait dire que le jeune Flash Thompson était très investi dans ses matchs de football avec l'équipe du lycée Midtown. Un grand quaterback à en devenir. Les épaules larges comme un bœuf, il avait tout d'un joueur de première ligue. Et il avait hérité de la tignasse blonde et du sourire charmeur de son père.

Flash Thompson, ne semblait donc pas beaucoup détonner de l'image que les gens pouvaient s'en faire. Quinze ans et déjà plein de succès, grand, beau, charmeur, arrogant et surtout fêtard.

Le vieux voisinage bourgeois des Thompson pensait connaitre sur le bout des doigts le procédé qu'engendraient les soirées privées du jeune Flash. Des parents soucieux viendraient déposer leurs adolescents en espérant les retrouver sobre avant minuit et quelques insolents auraient empruntés la voiture du papa et viendraient faire reluire leurs carrosseries sous leurs fenêtres. Non, le quartier de Queens Village ne croyait ne plus s'étonner de rien, même les railleries sous les basses électrisantes étaient devenues ennuyeuses, monotones, monnaie courante. Mais ce soir là, quelque chose vint redonner de la forme aux quelques curieux bavards, tapis derrière les stries de leurs volets tirés.

Une limousine, d'un noir reluisant, aux vitres fumées, au capot allongé et fier de prétention qui s'avançait maintenant dans l'allé de maisons cubiques, comme un mannequin aurait traversé le tapis rouge.

- Vous pouvez me déposer là Nelson ?

- Mais je croyais que la demeure de monsieur Thompson n'était qu'au bout de la rue ?

Le majordome, une main sur le volant, se retourna vers le jeune Harry, qui rougissait déjà à l'idée d'arriver en limousine devant ses camarades de classe. Harry envoya un sourire gêné et complice à Nelson qui dans un ricanement compatissant, hocha la tête et se rangea près du trottoir.

Quelques mois seulement qu'Harry Osborn avait intégré le Midtown College. Et Nelson pouvait parfaitement envisager que pour quelqu'un comme Harry Osborn, il faisait bon ton de ne pas étaler sa fortune devant ses petits camarades. La Rolls et les tenues du dimanche sur-mesure faisaient tache dans les cours d'école du lycée public. Mais si le majordome de la famille pouvait le concevoir, ce n'était certainement pas le cas de monsieur Osborn, qui était déjà suffisamment furieux qu'Harry se soit fait exclure de toutes les écoles les plus prestigieuses de l'état. Déjà que le Midtown College n'imposait pas l'uniforme, si en plus il fallait que son fils se déplace en métro...