Chapitre 13 - Celle qui assistait à une babyshower

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Summer, 25 ans
(Présent)

Il est un sentiment que je ne souhaite pas à ma pire ennemie, celui de se sentir exclue du bonheur irradiant de nos proches.

Après tant d'années à chercher sa place, il semblerait que Fall l'ait finalement trouvée aux côtés du plus insupportable de tous et de la bande d'amis qui l'accompagne.

Vêtue d'une robe crème complimentant l'arrondi de son ventre, elle interrompt sa discussion avec Lily, la petite amie de Maël Gellman, quarterback de l'équipe des Giants, dès qu'elle me repère.

Je me crispe quand elle m'invite à les rejoindre sur le canapé d'angle, mais puisque Alaric raffole de ces petites sauteries, j'ai perdu mon soutien émotionnel à l'instant où il a foncé dans les bras de Max.

Les hommes discutent ensemble autour de l'îlot central. Parmi eux, mon mari, Max O'Donnel, Ted Greyson, Maël Gellman et Chris Stanford, tous joueurs ou ex-joueurs de l'équipe new-yorkaise.

Assise sur l'îlot, les jambes pendantes dans le vide, May-Lee, la fille adoptive d'Ashley et de Ted. Les bras enroulés autour de la taille de son papa, elle refuse de le lâcher, ce qui ne semble pas déranger l'immense Giant aux airs de gangster, habitué au côté pot de colle de la petite. De nature réservée, il change totalement de comportement en présence des femmes de sa vie.

– Tu as pu venir ! s'enthousiasme Fall en m'enlaçant rapidement, certainement parce qu'elle a conscience que je ne raffole pas des démonstrations d'affection.

Ses cheveux auburn mettent en valeur la clarté de ses yeux bleus-verts que son mari qualifie de multicolores, un sourire illumine son visage.

Elle est plus rayonnante que jamais et ne cesse de vouloir me faire une place dans son univers. Sauf que je n'en fais jamais vraiment partie, qu'importe ses efforts. Je me sens toujours comme l'astre qui gravite autour d'elle et ça me va, d'être en orbite, c'est juste que parfois, je m'y sens un peu seule.

– J'ai pu venir. Tiens, c'est pour ton... truc, expliquai-je en lui tendant le petit paquet rose bonbon.

Intriguée, ma petite sœur hausse les sourcils et se dépêche de déchirer l'emballage pour découvrir la peluche qu'il renferme. C'est un ourson tout simple, avec un petit cœur rouge brodé au niveau du nombril. Rien de très original, mais quand j'ai demandé à ma sœur si elle n'avait pas besoin de quelque chose de plus utile qu'une babiole, elle m'a répondu que son mari était plein aux as et qu'elle ne voulait rien.

– C'est parfait, merci. Mon "truc" sera heureux de découvrir que sa tata a pensé à lui.

– Il trouve surtout que ça manque de recherche. Pourquoi tu n'aimes pas mon bébé, Sumsum ? crie Max, depuis l'autre bout du salon.

J'ignore ses provocations, un petit sourire sur les lèvres que je fais disparaître derrière mon verre de jus d'orange. L'année passée, Max a admis qu'il avait un problème avec l'alcool.
Fall n'a jamais cessé de le soutenir et, en conséquence, nous a interdit d'en consommer devant lui, pour éviter qu'il ne soit tenté.

C'est prévenant de sa part, mais je sais que Max ne boira plus jamais une goutte du poison qui l'a rendu malade.

– C'est un garçon alors ?! Je le savais, s'extasie Lily !

– Je suis persuadée que c'est une fille, comme moi, ajoute May-Lee, qui s'invite sur mes genoux comme un foutu koala.

Je ne sais pas ce que cette petite voit en moi, contrairement à sa mère qui est génétiquement programmée pour me détester. Je suis trop pick-me, pas toujours girl's girl, et j'ai endossé le rôle de la méchante grande sœur il y a trop longtemps pour pouvoir me débarrasser de cette étiquette. Comme si Ashley ne possédait pas suffisamment de raisons pour me détester, elle est aussi la meilleure amie de Liam, qui, j'en suis sûre, lui a parlé de moi en de charmants termes.

As Cold As Summer  (sous contrat d'édition chez PDW) Where stories live. Discover now