La détresse Partie I

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Ne vous méprenez pas mais ma carrière est la plus belle chose qui me soit arrivée jusqu'à ce que je rencontre cette jolie jeune fille aux allures de rebelle.
Au lycée ensemble avec quelques années qui nous séparaient puis à l'université où nous avions commencé à se lier d'amitié. Je ne sais pourquoi, alors que je parle généralement très facilement aux filles, elle, je n'ai jamais réellement osé lui parler, encore moins lui avouer mes sentiments. Heureusement qu'elle fit le premier pas en m'adressant la parole.
Moi je me suis contenté de la contempler et d'être un très bon ami.

Je suis Max Ducantel et je vais vous raconter mon histoire.

**

~chapitre I~ la détresse

Minuit ! A cette heure-ci je tremble, il fait froid, mais je dois y aller... Alors je fonce, je claque la porte derrière moi, la pluie bientôt se fait sentir.
"Mathilde"... Elle a besoin de moi. Mon téléphone sonne, son nom sur l'écran, un texto: "aide-moi !"
J'ai froid, la pluie tombe mais je cours, je me laisse porter par son visage, sa détresse, je me dois de la sauver.

Pourquoi ne m'a-t-elle pas écouté ? Je lui avais pourtant dit, je l'avais prévenue, je lui avais proposé mon aide... Trop de questions restent sans réponses.

Nouveau message: "Max où es-tu ? C'est Maman, je m'inquiète", que dois-je faire ? Je lui réponds, je continue ? Si je réponds je risque de perdre trop de temps et sa vie est en jeu.

Un panneau: "commune de Draxville, tourner à gauche". Ce nom me parle mais j'avais trop bu ce jour-là, le festival avait trop duré. Je prends le risque... Je tourne à gauche...

Sans véhicule très difficile d'avancer par ce froid, dans le noir pourtant j'avance à grand pas. Au loin j'aperçois une fine lumière, sans doute une voiture... Elle se rapproche, puis arrive à mon niveau. Une fourgonnette noire, deux hommes étranges... Ils me jettent un long regard glacial, j'en perds mon souffle. Par chance ils ne s'arrêtent pas et disparaissent dans la pénombre.

Quel froid, je peux voir mon souffle. Je ne peux faire demi-tour, alors j'avance en espérant rencontrer un autre véhicule, quand soudain...
Un clocher, il me rappelle quelque chose, oui ça y est, je me souviens, nous étions venu Mathilde et moi pour les rencontrer ce jour-là tous les trois.
Après ce clocher se trouve une auberge je pourrai m'y abriter quelques instants. Je vais essayé de l'appeler...
Je sors mon téléphone de ma poche, j'espère qu'elle pourra me dire où elle se trouve. Du bruit, des branches craquent, le vent souffle, j'ai peur...
Ça sonne, une fois, deux fois, elle décroche.
- Mathilde ?
Je n'entends pas, le réseau est très faible, une voix crépite.
- Ma...xxx, Max !
Un cri, plus rien, aucun son, le contact est rompu !
La panique est palpable. Autour de moi des gravats, des briques cassées, de vieux meubles, une ambiance angoissante. Je cherche... Elle avait laissé des notes dans le tiroir de ce bureau, là, devant moi. Je tire, il peine à s'ouvrir malgré tout je finis par pouvoir y introduire ma main. Je m'éclaire avec mon téléphone, un papier froissé, je le tends vers moi... Ce sont ses notes ! Mon cœur s'emballe, je le sens cogné contre ma poitrine, une liste:
-Draxville
-chambre 304
-20 000€
-valise
Un autre mot difficilement lisible.
-Mo...ter s... le clo..her

Je réfléchis... Je me souviens enfin, elle avait caché une clé sur le toit du clocher. Comment vais-je monter ?
Je sors pour m'y rendre, je pénètre lentement à l'intérieur, regarde autour de moi, en haut, en bas. Un couloir, je marche, le planché craque sous le poids de mon corps j'espère qu'il tiendra... Je me rapproche d'un escalier, il doit donner sur le clocher... Enfin j'y accède, la pluie tombe de plus en plus fort, le sol doit glisser, VIGILANCE, voilà le mot d'ordre.
- Mathilde tiens bon je t'en supplie.
Je marche, je suppose que la boite contenant la clé doit se trouver derrière la structure du clocher. Sinon où aurait-elle pu la mettre ?
J'avance, je suis presque au niveau de la cloche puis tout à coup... Le toit craque ! Et là... Je chute violemment sur les escaliers du bâtiment, en sombrant dans le noir total.

 Je chute violemment sur les escaliers du bâtiment, en sombrant dans le noir total

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L'heure tourne, le temps passe. Endormi dans mon obscurité j'entends parler. Les sons restent lointains, résonnants. De forts échos, la langue semble étrangère, du moins je ne comprends pas ce qu'il se dit, je reviens à moi progressivement... Trop tard, un sac sur la tête je me retrouve embarqué dans un véhicule.
- Da... Vy roll
Ça ressemble à une langue russe ou bosniaque, qui sont-ils ? Ont-ils un rapport avec ma Mathilde ? La route semble longue, ils ralentissent, s'arrêtent, continuent de parler dans cette langue que je ne comprends pas. Ils ouvrent la porte, m'attrapent et me trainent par les pieds. Une porte grince, on entre, et là... Je commence à recevoir des coups.
- Qui es-tu ? Que viens-tu faire ici ? Parle, govoriti !
Un accent bien prononcé...
Je protège ma tête mais les coups sont trop violents, je replonge dans le noir, je m'évanouis...

Un silence lourd et pesant, une musique lointaine puis de plus en plus forte... Mon téléphone ! Un texto: "Salut Max, nous devons commencer à répéter pour ton prochain concert. Tu dois être prêt, les fans n'attendent pas, bises beau brun" signé Chloé. Je n'arrive pas à bouger, les douleurs sont horribles, il faut que je puisse contacter les secours. Je me sens faible, très faible, sur mon crâne coule du sang, si je reste ici je ne tiendrais pas. Il fait froid, l'obscurité me rappelle, je m'endors.

Un jour passe... On me jette de l'eau glacée  sur le visage. Les hommes reviennent me parler et me menacer, ils parlent à peine ma langue. Difficile de les comprendre, ils sont trois, l'un parle, les deux autres en retraits, tournent en rond. Leurs visages ne laissent paraitre aucune émotion, aucune expression. Ils finissent par sortir de la pièce je ne sais pour quelle raison. Je me retrouve seul avec l'autre qui ne cesse de parler, de crier. Je me sens mieux, j'aperçois un bout de bois assez gros, si j'arrive à le saisir je pourrais tenter de l'assommer avec toutefois lui aussi finit par sortir de la pièce.
Il faut que je me lève, juste un effort, je force, les douleurs sont encore présentes, je me lève malgré tout.

Je me rapproche de la porte afin de sortir de cette pièce discrètement pour fuir ces hommes. Je marche, ma main se pose sur la poignée, aussitôt posée, la porte s'ouvre brusquement, l'un des hommes entre dans la pièce. Plaqué derrière la porte, je me jette sur lui et le cogne de toutes mes forces avec le bout de bois. Il tombe raide sur le sol, je ne sais pas si mon coup l'a tué ou assommé. Qu'importe je ne peux me permettre de rester alors je cours aussi vite que possible, les deux autres hommes étant toujours là. L'un d'eux me voit, se met à me courir derrière en criant.
- Prevariti, prevariti...
Mais je cours, ma jambe me fait atrocement souffrir.
- Zaustaviti ili pucam !
Une détonation retentit... je suis touché à l'épaule. Je comprends alors qu'il me disait de m'arrêter.  Malgré la douleur je continue sur ma lancée. Bientôt j'aperçois une route, je m'éloigne de plus en plus de lui, une voiture... J'arrête un automobiliste en me mettant au milieu de la route.
- Aidez-moi je vous en prie.
- Montez, montez !

   On roule, je suis effrayé, je tremble, je souffre de douleur, et je m'éloigne de ces hommes et c'est tout ce qui compte pour l'instant.

La fille de l'ombreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant