Chapitre 1: Le dur retour à la réalité

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    David venait de partir en direction de la prison où il devait être incarcéré.

J'avais réussi à retenir mes larmes jusqu'à ce qu'il parte, mais je me retrouvais désormais seule au milieu du salon. Je m'écroulais sur le tapis à côté de la télé et je pleurais à chaudes larmes. Mon amour venait de s'en aller et je ressentais déjà un manque énorme. C'était comme si une partie de moi-même venait de m'abandonner, mais la meilleure partie de moi-même.

Je mis instinctivement la main sur mon ventre comme pour trouver le courage d'avancer, de me battre. David n'était pas mort, il était en prison, ça n'était pas la fin du monde. Nous allions nous en sortir et surtout je devais être forte pour le bébé. Je n'étais plus toute seule, maintenant je devais penser pour deux. Il ne fallait pas que je m'apitoie sur mon sort.

La vie voulait jouer avec mes nerfs, mais il fallait tenir bon coûte que coûte et d'ici quelques années tout cela ne serait plus qu'un mauvais souvenir, enfin j'espère. Mon corps subissait de violents spasmes, et je dus faire un effort surhumain pour me relever. Je m'allongeais sur le canapé et je scrutais le plafond comme lorsque j'étais petite fille et que j'aimais imaginer qu'une pluie d'étoiles se dispersait au-dessus de ma tête.

Je posais mes mains sur mon ventre et je tentais de sentir ce petit être qui grandissait et qui était déjà en train de bouleverser ma vie. Comment un être qui n'était même pas encore né pouvait réussir à changer mon quotidien et ma manière de penser. Moi qui étais d'habitude très pessimiste, je me mis à essayer de changer ma manière de voir les choses. Je devais m'efforcer de penser positivement, c'était mon devoir. Je voulais que ce petit bout de moi-même ne subisse pas la moitié de ce que j'avais enduré et qu'il soit protégé de toutes ces choses négatives et de tous ces êtres qui m'avaient littéralement intoxiquée.

Je m'endormis en pensant à David et à mon bébé.

***

Je me réveillais le lendemain matin, j'avais l'impression qu'une douleur indicible avait pris possession de mon corps. Un millier d'émotions se bousculaient dans ma tête. Mais alors que mon moral laissait à désirer, une délicieuse odeur de café vint titiller mes narines. Je pris le temps de respirer ce merveilleux effluve et je pensais immédiatement à David et à ses excellents cappuccino, auxquels je m'étais un peu trop habituée d'ailleurs. Comment allais-je survivre sans lui ?J'étais dépendante de cet homme et ce à tous les niveaux. C'était désespérant et fou de voir la manière dont cet homme avait réussi à me troubler et à se rendre indispensable à mes yeux.

J'étais toujours vêtue de la même tenue que la veille au soir et que le jour du départ de David. Je ne voulais pas ôter ces derniers par peur de perdre son odeur, celle qu'il avait laissée sur moi avant son départ. J'agissais comme une maniaque désespérée et je ne me reconnaissais plus. Dire qu'il y quelques mois de cela je m'étais moquée de lui lorsqu'il avait gardé mon écharpe et avait humé mon odeur sur celle-ci devant moi.

Je devenais pire que lui. Bon sang, l'amour rend fou ! Je scrutais alors ma tenue et je vis que mon sweat noir moulant était à moitié trempé et que mon bas de legging rose ne ressemblait plus à rien. J'avais opté ce soir-là pour une tenue assez sportive car David m'avait rendue accro au sport et à ses bénéfices sur la santé. Pour le rendre dingue, j'avais fait un effort et j'avais choisi un haut assez moulant pour ne pas dire très moulant et j'avais retenu l'idée du restaurant le premier soir en sa compagnie. J'avais de ce fait pris une taille de moins que ma taille habituelle. Je crois que ma respiration avait été mise en péril à cause de mon idée saugrenue, mais l'effet fut garanti.

David m'avait fait comprendre que ça lui plaisait beaucoup, mais que pour être à l'aise, je serai quand même mieux sans. Et il avait osé ajouter qu'il regrettait de ne pas être là pour profiter des avantages de la grossesse. J'étais restée coite face à ses propos, mais après tout c'était David et venant de lui rien ne me choquait. Il m'aimait et malgré son humour douteux parfois, je savais qu'il était fou de moi comme je l'étais moi aussi.

La vie rêvée d'Elisa, ou presque Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant