Le Pub( Frayeur en Ecosse)

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      Il faisait froid dehors, il faisait nuit , était l'hiver et Vaël était bien heureux d'avoir trouvé cette petite chambre dans une chambre d'hôtes aux bords de mer.  Elle n'était pas trop cher. Il était arrivé en fin d'après midi à Thurso, au nord de l'écosse, après de longues heures de voyage, d'avion... Et de train. Il ne pouvait pas dire  que le temps écossais lui convenait, non vraiment pas. 

Il était là pour recevoir l'héritage d'un grand oncle point finale. Une fois la succession faite, il s'envolerait de nouveau direction sa Californie natale. Il était seul dans la ville, aucune connaissance, aucun membre de sa famille. Il ne lui restait personne. Non l'oncle Ross était le seul simulacre de parent qu'il restait dans son arbre généalogique.

Il avait besoin d'un verre et la ville ne manquait certainement pas de quelque bars pittoresques. Grelottant dans sa petite veste en coton, il traînait sa petite valise à roulette derrière lui, traçant deux sillons parallèles dans la neige. Il enrageai contre la météo locale, la neige recouvrait ses épaules et ses cheveux habituellement blonds semblaient saupoudrés de sucre glace.

Vaël entra dans le premier qu'il trouvât, à quelques mètres de la gare.C'était un soir de semaine, et pourtant, il fut étonné de trouver tant de monde dans le bar, accoudé au comptoir (c'était jour de match, du socker, le football des européens, et tous les visages étaient tournés vers l'écran, tel des moustiques attirés par la lumière), il se glissa entre les tables pour l'atteindre lui même. 

Grâce, ou à cause de l'écart de température avec l'extérieur, toute la neige qui s'était accumulé sur lui se mit à fondre, il ruisselait jusqu'au point où des flaques d'eau se formaient après son passage. La barmaid qui se trouvait là était d'un calme olympien presque indifférente à l'électricité provoquée par le match sur tout ses spectateurs... Et aux regards concupiscents de quelques clients lubriques. Et il devait bien l'avouer, elle n'était pas laide, avec ses longs cheveux noir de geais retenus en une queue de cheval lâche et son de porcelaine. Elle ressortait entourés de tous ces mâles quinquagénaire, rougeauds.

- Et vous? Qu'est-ce que je vous sert? Demanda-t-elle en levant des yeux étonnamment bleus vers lui.

- Hum, une pinte s'il vous plais.

- Vous, vous n'êtes pas d'ici. Constata-t-elle en sortant une choppe de dessous le comptoir. Elle actionna la tireuse à bière  d'où le liquide ambré et mousseux s'échappât. 

Quand elle la lui tendit, il lui sourit et lui indiqua qu'il allait s'installer à une table qu'il avait repéré en entrant au fond de la salle. Il la sentit l'observer alors qu'il s'éloignait, un regard moqueur sur les lèvres, lui le blondinet étranger ruisselant de neige sur le carrelage de son bar. Ah! Non mais quelle idée de partir en écosse en plein hivers comme ça! Avec une simple veste en coton! Il devait avoir l'air ridicule à ses yeux.

Une heure passât, une heure et demis peut-être et le lot de salves appréciatives et de huées des supporter laissât vite place au silence glacial des perdants déçus que leur équipe n'accédât pas à la quelconque demie finale d'un quelconque championnat. Lentement, la salle s'était vidée et tout ce temps Vaël l'avait passé à fixer la serveuse à l'autre bout de la salle. Mais d'elle pas un seul coup d'œil. Pas qu'il aie remarqué en tout cas. 

Bientôt il n'y eu plus que lui, la serveuse, le tintement des verres que l'on range et le chuchotement de la télé réglée au minimum. Il s'était mis à rêvasser les yeux figés sur le fond de sa choppe vide depuis près d'une heure. Il ne l'entendit pas sortir de derrière le comptoirs, ni s'approcher en zigzaguant entre les tables et les chaises. Ce ne fut que lorsqu'elle se mit à lui parler qu'il sortit de sa rêverie pour relever les yeux.

- Un dernier verre?

Elle roulait des R rauques charmant, typique de la région pensa-t-il. Sans répondre, il hochat la tête. Elle sourit de toutes ces dents, s'asseyant en face de lui. 

- Bon alors, dit moi... qu'est ce qui a pris à un petit californien dans ton genre à venir s'enterrer ici?

- Oh, hum des affaires de famille...

- Je parie que ça a à voir avec le vieux Ross.

- Comment...?

- Oh, ne vas pas t'imaginer des trucs, le vieux Ross était mon voisin.

- Ah hum,   et comment tu t'appelles?

- Appelles moi Tissem.

- Enchanté, moi c'est Vaël.

- Hé bien Vaël on peut pas dire que tu soit très malin. Trainer dans les rues avec une si petite veste c'est du suicide.

Piqué à vif, il remercia la jeune femme et fit mine de partir, attrapant sa veste sur le dos de sa chaise au passage.

- Hey attends! Tu comptes partir nippé comme ça dans la rue ? Tu vas crever de froid avant d'arriver . Où tu crèches d'ailleurs?

- Sur Orlig Street,  pourquoi ça t'intéresses?

-C'est que ça fait une trotte à pied, et il ne faut pas compter sur un bus. Je peux te ramener si tu veux, le bar ferme dans cinq minutes.

- Ah, heu, je veux bien merci.

- Alors attends moi là et finis ton verre.

Il ne se fit pas prier, se laissât tomber sur sa  chaise pendant que la serveuse disparaissait derrière le bar. Ca l'arrangeait bien de ne pas rentrer à pied, et puis... Une jolie fille se proposait de le raccompagner. Il n'allait certainement pas refuser. Toute agaçante qu'elle pouvait être...

- Tu viens?

Il s'approchât de la porte, la passât et la reteint pour elle. Il l'attendit alors qu'elle enfonça sa clef dans la serrure et la tourna. Elle était dos à lui, mais il était assez proche d'elle pour sentir l'odeur florale qu'exhalait ses cheveux. Et enfin, il la suivit dans la rue.

La neige s'était arrêtée, ne restait plus qu'une couche d'une quinzaine de centimètres de poudreuse et de verglas sur le sol. Très vite il sentit ses extrémités se geler, de la buée sortait de sa bouche. Son accompagnatrice en revanche ne semblait pas en souffrir. Peut-être était-ce dû à l'habitude, peut-être à l'épais manteau qu'elle portait... Elle le guidât à une petite voiture garée sur le trottoir en face du pub.

- Installes toi, dit-elle en ouvrant la porte. Elle retira la neige qui s'était déposée sur le pare-brise grattant avec ses mains gantées avant de le rejoindre. Vaël s'était installé à gauche sur le siégé passager, il trouvait ça étrange, les britanniques et leur façon... Une fois attachés, ils démarrèrent . Ils sillonnèrent les rues de la ville qu'il ne connaissait pas. Il était étonné de constater  les détours que prenait Tissem pour se rendre à Olrig street, à cinq minutes de la gare en voiture selon son GPS.

- Où on va? 

- Chez moi. Répondit-elle d'une voix douce en tournant juste un instant ses yeux bleus luisant à la lumière des réverbères vers lui.

Vaël sourit intérieurement, tout se passait comme il le souhaitait, elle l'emmenait chez elle. Ils s'arrêtèrent finalement au milieux de la route dans un champs. Tissem tournât le contact, se tournât vers lui et défit sa ceinture. Il passât humidifiât ses lèvres en attente. Elle s'avançait vers lui, cinquante centimètres, trente centimètres, vingts... Impatience anticipatoire. Il sentait son souffle sur sa joue, ses cheveux parfumés chatouillaient son nez. Sa respiration s'accéléra, l'odeur de fleurs l'entêtât. Bientôt il n'en put plus et s'emparât de ses lèvres. Il était comme hypnotisé. Son cœur s'était emballé.  Il sentit les lèvres de Tissem se diriger vers son cou... Ses yeux s'écarquillèrent.

Était-elle en train de le mordre? La jeune femme était fougueuse pensât-il... Jusqu'à ce qu'il baisse les yeux. Il constatât une luisance noir qui se coulait sur sa veste, il tentât de s'éloigner mais son énergie l'avait quitté, elle s'agrippait à lui avec une telle force. Bientôt sa vision devint trouble, son audition troublée par les battements de son cœur contre ses oreilles, et puis...


Plus rien.

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⏰ Last updated: Oct 21, 2016 ⏰

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