Trop stressée

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On faisait la terminale S2 mes copines et moi.A l'approche de ce redoutable examen le stress prenait place.Un aprem (après midi) alors que mes cocottes et moi révisions dans ma chambre mon papa adoré a senti qu'on était beaucoup trop stressée du coup comme à son habitude il décida de venir nous réconforter .Il nous dit, le sourire aux lèvres que nous allions toutes décrocher le bac haut la main.Et comme pour rendre l'atmosphère moins tendu il joue au voyant en nous disant ce que chacun de nous allait devenir.Ces mots nous ont soulagés et il sortit rapidement de ma chambre.
Ni une ni deux aita la grande "griotte" (elle est trop rakadiou) mit une chanson de ouzin beureung barigot et hope gash, zap, diatou, aita et moi nous mimes à danser telles des fofolles (Ah non je n'exagère pas c'est vrai hein😀).Aprés une bonne quinzaine de minutes de danse on était toutes FATIGUEES.On rangea nos affaires et on commença à se raconter les potins de la semaine tout en rigolant.C'est vers 19h que mes 4 copines daignent enfin à rentrer chez elles.
Le lendemain on avait cours de maths avec le prof le plus ...(je me tais). A 7h45, plus de la moitié des élèves était déjà en classe et le cours démarra même si tous les élèves n'étaient pas encore arrivés. Mon binôme arrivait toujours en retard et venait s'assoir direct à coté de moi aprés avoir salué timidement notre trés cher Dasylva (lol sacré Das, avec lui ça ne rigole pas).
*Dans la peau de Dasylva (alias Das)*
Les examens approchent à grand pas donc aujord'hui on va faire Statistiques
On était tous beaucoup trop concentrés car comme je l'ai dit avec Dasylva ça ne rigole pas ça bosse vite et bien. D'autant plus que les maths sont une dominante en S2
Les jours, les semaines, les mois, passèrent tellement vite qu'on aurait cru un éclair. Et nous voilà à quelques jours des épreuves du baccalauréat. L'adrénaline montait et les nerfs étaient tendus. Avec ma team, on se faisait des révisions régulières en groupe afin de bien nous préparer surtout en math, pc et Svt.
*******VEILLE DU BACCALAURÉAT ******
On a décidé avec les filles d'aller à la plage pour évacuer le stress qui commençait à gagner du terrain. C'était aussi l'occasion de prendre un bol d'air, de respirer, de contempler la nature et surtout de se ressourcer afin de pouvoir affronter les épreuves du lendemain.
Il y'avait mariéme (zap), gane djiguène (gash), aita ndiaye et diatou boye.
Après nous être baignées, on s'est posé sur le sable parlant de tout et rien et surtout essayant d'oublier la journée qui nous attendait. Il faut avouer que folles que nous sommes on s'en sortait pas mal.
On est resté là-bas pendant des heures et ne sommes rentrés que vers 15h. On se quittait en se souhaitant une bonne chance et chacun prit le chemin qui lui menait à son domicile.
Arrivée chez moi, je trouvais mon papa assis sur le fauteuil du salon regardant un match avec mes 2 frères sur bein Sport. Ah cette chaîne, elle pouvait me frustrer lorque mes séries passaient sur Novelas. Et avec mon frère cadet c'était tout le temps la guerre des télé-commandes😂. Mais je finissais toujours par m'y faire et je trouvais les matchs de plus en plus intéressants. Et finalement j'adorais le foot comme pas possible.
Je les trouvais très concentré puisque c'est leur cher Réal de Madrid de leur bien aimé Christiano Ronaldo (Cr7) qui jouait.
Imaginez les 3 hommes de la maison qui supporte Réal et moi la fille qui n'a d'yeux que pour le Barça de mon Neymar et de mon Messi🙈❤️. C'était tout le temps les blagues entre eux et moi et défois ça virait même vers des disputes avec mes 2 frères.
Je les saluais mais ils répondèrent (wa'alleykum salam ) sans même daigner me regarder, toujours ayant les yeux rivés sur le petit écran. Je restais une à 2 minutes histoire de regarder le score avant d'aller trouver maman qui s'activait à préparer le dîner. Je la saluais rapidement et me dirigeai vers ma chambre l'entendant me répondre et me dire si on s'était bien amusée.
De ma chambre je criais fort lui répondant que oui. Ensuite je courais me baigner afin de m'enlever tout le sable que j'avais sur le corps.
Une fois sortie de la douche, je me dirigeai vers la cuisine où je trouvais toujours ma maman.
Elle: le déjeuner est posé sur la table de la cuisine, chauffe le et mange
Moi: (d'un air un peu triste) non peut être après maman parce que là j'ai pas faim
Elle: comment ça, est-ce à cause de l'examen? Es-tu stressé? Tu as bien appris non? Tu as fait tout ce qu'il fallait n'est-ce pas?
Moi: si mais...
Elle ne me laissait même pas le temps de répondre
Elle: lékal ba sour ndiaye diatta def ngeu lileu war yeup lici dess tekk ko ci lokho sunu borom ( manges bien car tu as fait tout ce que tu avais à faire ma fille pour le reste remets tout dans les mains de DIEU)
Moi: d'accord maman mais j'ai quand même pas faim
Elle: ok donc vas te reposer un peu mon bb
Moi: d'accord maman chèrie tu es la meilleure .
Je la vis sourire et ça me faisait un bien fou. Ma maman est tout pour moi. Je suis l'unique fille que DIEU lui a donné et entre elle et moi il y'a toujours eu une alchimie de dingue. On sait se comprendre au simple regard. On se partage nos secrets. Elle cède souvent à mes caprices même si elle sait se montrer ferme quand il le faut. Ma mère est une maman poule qui met toujours ses enfants au coeur de tout. C'est ma complice, ma moitié, ma meilleure amie et mes frères sont défois jaloux de nous mais ils ne comprennent pas que nous ne sommes que deux femmes à la maison donc cette situation c'est obligé.
Je me couchais dans mon lit pensant à toutes ces années d'étude. Je me disais que demain serait le début d'un nouveau chapitre de ma vie et j'appréhendais ce que l'avenir me réservait.Mon niveau de stress était au maximum et bien que je fermais les yeux je ne trouvais toujours pas sommeil. Mais je me reposais quand même. Je me levais du lit dès que j'entendis l'appel à la prière pour me préparer à prier. Oui! La prière fait parti de la vie quotidienne de tout musulman qui se respecte. C'est le moment privilégié de tout bon musulman. C'est en ce moment qu'on a l'opportunité d'être le plus proche possible d'ALLAH, de LUI parler, le remercier de nous laisser en vie et de toute sa grâce qu'IL nous accorde🙏.
Ensuite je rouvris mes cahiers afin de jeter un dernier coup d'œil à tous mes cours sans trop m'y attarder. C'est vers le crépuscule que je décidais de tout fermer.
D'un coup j'entendis une voix m'appelait. C'était celle de mon papou.
Moi: name (oui)
Papa: ndèye fatou viens
Moi: mangui niew (j'arrive)
Papa: c'est demain ton examen, pas trop stressée j'espère?
Moi: un peu rek papa
Papa: c'est normal mais l'essentiel c'est qu'on sait que tu as été travailleuse jusqu'au bout donc vas y avec sérénité et quelque soit ce que DIEU aura décidé pour toi tu l'acceptes
Moi: d'accord papa
Papa: t'inquiète pas ma fille chèrie tout va aller pour le mieux
Moi: inchalah papa
Je retournais dans ma chambre quand je sentis quelqu'un m'attrapait la main, je me retournais et je vis mon grand frère Abdourahmane qui me regardait avec une tête qui ne m'était pas familier. Alors là c'est pas du tout le rakhou (surnom de mon frère) que je connais. Celui qui est toujours taquin.
Moi toute étonnée: wa rakhou lou khew (qu'est ce qu'il se passe)
Lui: non rien ma petite sœur a tellement grandi au point de passer son bac demain et la voir aussi stressée me rend trop triste. Mais t'inquiète pas dangakoy dag (tu vas décrocher ton bac)
Moi: (avec un fou rire) oh c'est meugnon (mignon)
Lui: daga conne nak (tu es conne )
Moi: lol merci
Lui: bonne chance petite sœur d'amour yalla nala ya'ALLAH diapalé (que DIEU t'assiste)
Moi: merci brodah mio t'es un ange quand tu le souhaites lol
Lui: (en me tapant) topal neulei (vas).
Je me rendis dans ma chambre toute pensive.
J'étais certes stressée mais j'étais heureuse au fond de moi car je me sentais soutenue, aimée et protégée et ces deux sentiments combinés me faisaient me sentir toute bizarre.
Vers 20h, j'entendais depuis le salon, le générique qui annonçait le journal de 20h sur RTS1. Comme pour le foot je commençais à prendre plaisir aux programmes favoris de mon papa. Je sursautais allant direct m'asseoir près de lui regardant le sommaire d'abord ensuite tout le journal. Je n'étais pas comme ces jeunes qui ne regardaient pas les infos. Au contraire, entre les journaux qu'amenaient régulièrement mon papa (sutout l'observateur du GFM), les journaux télévisés de la RTS et celui de TF1, j'étais toujours informée de tout ce qui ce passait dans le pays et à l'international. En ce moment je n'étais pas accro au cellulaire avec les réseaux sociaux.
Le Monsieur qui présentait le journal parlait un français académique taillé sur mesure, il savait manier la langue de Molière à sa guise, faisant attention au grammaire passant par le vocabulaire sans oublier les figures de style les moins connus. Il roulait les * R* tel un poète, son accoutrement était d'une élégance démesurée, sa prestance était elle aussi très remarquable.Et c'est normal vue que les journalistes de la RTS sortent généralement de CESTI.
Il a d'abord fait le point sur le sommaire, ensuite détaillant chaque partie avec toujours un français très soutenu et j'en étais trop ravie. Il a parlé du baccalauréat, du nombre de candidats, des centres et de tout ce qui faisait pensé à cette épreuve. Ils ont montré dans un reportage fait dans des lycées à Dakar, des élèves disant être prêts à affronter cette épreuve et espérer disent-ils que les épreuves allaient être abordables. J'étais à fond que je n'entendais même pas ma maman qui m'appelait. Il a fallu que mon papa me tapote pour me dire que le repas était servi. Je me mis à faire un sourire forcé histoire de faire comme si de rien était.
Pendant que nous étions tous réunis entrain de dîner, tout le monde a dû remarquer que je n'avais pas l'air dans mon assiette. Et c'est mon chiant de petit frère (Mouhamed) qui me fit la remarque:
Mouha: ohh bac dey yar xalei (bac ça éduque hein)
Moi: lol balnaleu (je te pardonne)
Et tout le monde se mit à rire.
Je n'étais pas le seul à être stressée. Je sentais que toute la famille ressentait de la compassion pour moi. Elle avait peur pour moi. Elle avait pitié de moi. Mes parents et mes frères me surprotégeaient en un point où ça me gênait même. Ils se faisaient tous du souci pour moi. On aurait cru que j'allais à une guerre. Même si, je reste convaincu que le bac c'est une guerre très redoutable.
Après avoir fini de manger, j'allais prier puis souhaiter une très bonne nuit à tout le monde. Je me couchais tôt pour me réveiller à l'aube. Je fus réveillé le lendemain par l'alarme que j'avais réglé la veille. Je pris une bonne douche puis prie pour demander à ALLAH de m'aider à faire cette épreuve comme il le fallait afin de réussir.
Je me dirigeai vers la cuisine pour prendre mon petit déjeuner et j'apercevrai mon papa qui avait son chapelet à la main. Je le saluais en faisant une génuflexion et il me répondit tout en affichant un sourire qui cachait une certaine anxiété. Il me demandait de tendre mes mains et il se mit à faire des douas pour moi. Il récita des versets aussi du coran puis finit par un Amine (Amen) très accentué qui en disait long sur son désir de me voir réussir. Je répétais moi aussi des Amine sur un ton très triste. Il me souhaita enfin une bonne chance. Je fonçais dans la cuisine pour prendre mon petit déj. Après avoir bien mangé, je me dirigeai vers la chambre de maman et dès que je la vis, mes larmes commençaient à me monter aux yeux. Je faisais tout pour les stopper afin que maman ne les vois pas. Elle me salua et j'en fis de même puis elle se mit à prier pour moi. Et encore une fois je répétais des Amine à en plus finir puis elle aussi me souhaitait une bonne chance. Mes frères en firent de même et je leur remerciais aussi.
Je restais dans le salon à jeter un dernier coup d'œil à la télévision pour voir les dernières news. Dès que j'entendis quelqu'un toquer à la porte je dis au revoir à tout le monde sachant que c'était Mariéme qui venait me cherchait pour qu'on y aille.
En effet, mariéme, aita et moi étions dans le même centre et même dans la même classe. Tandis que Gane et diatou était dans un autre centre, le lycée Moderne de Rufisque.
Elle me salua en affichant un sourire forcé elle aussi. J'avais compris qu'elle aussi tout autant que moi était angoissée de ouf. Je lui rendis le sourire forcé et on ne se parlait presque pas. On s'est arrêté à quelques mètres de chez nous pour prendre les autres. Sur le chemin on se parlait de temps à autre mais c'était pas la belle ambiance.

Partie pas trop longue, c'est ma première fois alors votre impression? Je continue ou pas?

De papa à Ange gardien 😭❤️Where stories live. Discover now