Il faut toujours un début

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J'ai lu quelque part dans un livre de conseil qu'il fallait d'abord parler de l'action et ensuite faire la description.

Le fait est que je n'aime pas trop suivre ce genre de conseils, alors attachons-nous d'abord à situer le contexte. Non pas que j'insinue que vous en ayez besoin, mais il y a toujours ceux du fond qui suivent pas trop, ou alors qui ont mauvaise mémoire (comme moi), ou bien ceux qui se sont perdus sur cette histoire (vous pouvez rester mais ça va sans doute vous paraitre encore plus bizarre que cela ne l'est déjà).

La scène se situe donc dans un entrepôt. La personne chargée de le décrire à la base préférait parler d'elle, mais pour une fois je suis d'accord : on sait tous à quoi cela ressemble.

Seul fait extravagant : la présence de l'affiche à moitié décollée "Riens Anonymes".

Si on s'aventure à l'intérieur, on arrive dans une grande salle, sans doute pas assez chauffée ni éclairée pour qu'elle puisse être qualifiée d'agréable. Pourtant, des gens s'y trouvent. Ils sont assis sur des chaises dépareillées disposées en un grand cercle.

Et au centre, un ananas.

Pourquoi ? Parce que c'est bon les ananas.


Une femme aux cheveux blancs et à l'air très (voire trop) serein, est assise en tailleur sur sa chaise. Son nez fin supporte avec peine le poids de ses lourdes lunettes, ce qui l'oblige à les remonter régulièrement. Ses vêtements sont assez banaux, mais plutôt colorés, et pour ainsi dire moches.

Mais ce n'est pas son sens de la mode qui nous intéresse.

Bérangère, puisqu'il s'agit d'elle, tient dans ses mains le bâton de parole. Nous le nommerons Permanganate par commodité. Et qui a Permanganate en sa possession est celui qui parle.

Or, Bérangère ne parle pas, car elle est bizarre.

Sur les autres chaises, les personnages s'agitent, impatients, ou bien restent totalement stoïque (comme Patrick par exemple). Tous semblent attendre que j'explique ce qui se passe ici.

Mais je ne le ferai pas, parce que c'est mon histoire et que je fais ce que je veux.

À la place, je vais demander à Bérangère de donner Permanganate à Tibulle, car il a quelque chose à nous raconter.

Comme chacun ici.

Les Riens AnonymesWhere stories live. Discover now