IL M'A EU.

01/09 : Chapitre 1

La rentrée des classes. Je l'attend depuis deux mois, pourtant je ne parviens pas à sortir la tête de l'oreiller. Allez courage 'Lia tu peux le faire! Je sors finalement la tête du lit en poussant un grognement très peu gracieux. Cela me demande un effort tellement important que je souris presque en apercevant mon visage , déformé par ma grimace , dans le miroir juste en face de mon lit. J'enfile en peignoir et attache mes cheveux en chignon avant de descendre prendre le petit-déjeuner. Une légère odeur de toasts brûlés et de pâte à tartiner me parviens au nez, rien de très désagréable mais j'en déduis automatiquement que ma mère ne sera pas là avant un bon moment et que Margueritte est là. Margueritte, c'était ma nourrice , elle avait été engagée par mon père lorsque je suis née, à sa mort elle n'avait plus aucune raison de rester car c'était lui qui lui versait son salaire mensuel, pourtant elle est toujours présente "pour garder un œil sur moi et que je ne fasse pas de bêtises avec les garçons" comme elle dit. Ma mère travaille pour la seule grosse entreprise de Bayfield , l'entreprise de textile Carter , c'est pourquoi elle est rarement à la maison , l'entreprise se trouve à plusieurs heures de voiture et elle ne peut pas se permettre de rater des jours de travail. Même si elle n'a pas un poste très important , ses revenues nous permettent d'entetenir la maison de papa et de subvenir à nos besoins. La maison de papa... J'ai toujours dis "la maison de papa" et ce, depuis enfant . Cette maison c'était son rêve, son but, le fruit de son labeur. Lorsqu'il a rencontrer ma mère , ils étaient encore au lycée mais ils étaient très amoureux. Plus tard ils se sont mariés, puis j'ai débarquer dans leurs vies . Alors, mon père a fait construire la maison, au milieu de nulle part, à 30 min de la ville pour que je puisse " jouer au ballon ou bon me semble sans prendre le risque de me faire écraser par une voiture" , ce sont les mots que mon père a dit à ma mère et qu'elle m'a répéter. Je souris toujours en y pensant.
-"AMALIAA! Descend manger veux-tu ?"
L'appel de Margueritte me tire alors de ma rêverie.
-"Oui ! J'arrive tout de suite!"
Je descends les marchés d'escalier en lâchant un bâillement avant de poser un baiser sur la joue de Marguerite puis de m'assoir devant mon assiette.
-« Enfin la rentrée des cours, finis les grasses matinées maintenant le travail reprend mamzelle. »
Je lâche un soupir puis enfourne un toast dans ma bouche pour monter me préparer.
-« Moui... gngngngn... Je suis au courant ! Merci »
-« Bah de rien ma belle, c'est avec plaisir. Oh et 'lia n'oublie pas que tu as la vaisselle à ranger avant de partir»
Je remonte les escaliers quatre à quatre, mon toast en bouche, pour échapper à Marguerite et ses corvées. Le simple fait de mentionner tout ce que j'ai oublier d'accomplir la veille me donne soudainement envie de quitter un peu plus vite cette maison pour retrouver les bancs des classes. Je m'habille en vitesse, attrape mon sac de cours au passage, puis les clés de ma voiture, lâche un « à plus! » et m'éclipse.

Mon arrivée sur le campus est attendu par Vany, ma meilleure amie depuis l'enfance. Nous sommes inséparables, à tel point que le surnom ''Tic et Tac'' s'est petit à petit installé pour nous désigner. Pour moi Vany est comme ma sœur, ma sœur jumelle cachée. Pourtant, elle est mon parfait opposée, je suis fine, aux cheveux brun légèrement frisés par temps humide, elle est grande, et bien portante, avec un carré platine qui encadre à la perfection son visage sans aucune marque laissé par la puberté. Lorsque nous étions jeune, je ne comprenais pas ce que les garçons lui trouvaient, elle ne ressemblait absolument pas à Jessica Alba, elle n'avait pas le corps de Nina Ricchi. Mais avec le temps je me suis mise à comprendre, elle avait une force d'esprit incroyable, une joie de vivre communicative , une beauté intérieure rarissime. Et merde,cette fille est juste une putain de bombe atomique.
-« 'LIAAA!!!!! »
Le simple fait de réentendre sa voix me procure une joie immense et je cours dans sa direction en poussant des cris stridents, ce qui m'apporte quelques regards en biais de la part des autres élèves mais je suis tellement heureuse que je ne les vois même pas et me blottis contre mon amie.
-« Merde ! Si tu savais comme tu m'a manquer,3 mois c'est trop long purée », m'exclamais-je.
-« Le calvaire touche à sa fin ma belle, tic et tac are back babe ! »
Nous bavardons de longues minutes en nous dirigeant vers les bâtiments, impatientes de connaître nos classes.
-« Ouf, on est encore ensemble, ça c'est une bonne nouvelles », s'exclame Vany.
-« Oui bah laisse moi plomber l'ambiance, on commence avec 2heures de sciences. », dit-je.
-« T'était vraiment obligée ? », lâcha-t-elle à demi-mots.
-« Ça aurait pas été marrant sinon », répliquais-je.
-« De toute façon, je suis la reine des sciences.Le premier chapitre porte sur la reproduction n'est-ce-pas ? Et bah tout ça, ça m'connais. Si on me laissait donner un cours je suis certaine que la classe ne mettrais que 30min pour tout comprendre au chapitre. » Elle passa son pouce sur son nez comme un boxeur avant un combat. « Parce que tu vois une fille avec autant d'expérience dans le domai... »
-« Mmmmhhh... Rappelle moi un truc, Vany ça commence bien par un ''V'' ? Comme ''Vierge''? », l'interrompait-je.
-« Chuuuutt! Pas si fort! Tu me décrédibilise d'entrée là... », dit-elle en tirant une moue boudeuse. J'éclate de rire un lui tapant sur l'épaule.
-« Oups, ça sera pour une autre fois Kim K. »
Nous entrons en classe le sourire aux lèvres, en nous dirigeant vers les places que nous occupions l'année précédente.
D'abord vide, l'espace ne mit que quelques secondes à se remplir dès que la sonnerie retenti. Le professeur ferma la marche, des dossiers sous le bras, ses lunettes sur le nez et une mèche de cheveux qui barrait son front en sueur. Et bien...l'année s'annonçait sacrément longue.
Le cours avait commencé depuis déjà 10 bonnes minutes lorsque quelqu'un frappa à la porte de la salle. Instinctivement, nous levâmes nos têtes de nos copies, et il entra...
Il était grand. Ses cheveux brun foncé, quasiment noir encadraient son visage, ses traits étaient fins, sa peau blanche légèrement rosée, laissait deviner qu'il rentrait du dehors, il était entièrement vêtu de noir, il n'avait qu'un sweat et un jean malgré le froid que la météo avait annoncé. Sa démarche était assurée et confiante. Ce garçon inspirait automatiquement le respect, et la crainte. Clairement, nous avions tous rapidement compris que c'était le genre de type à qui il ne fallait pas chercher de noises.
-« Ah ! Monsieur Nocks nous vous attendions. Je vous présente, Aedhan Nocks, il est nouveau ici et nous viens tout droit du Michiggan. Je vous demanderai donc de l'intégrer rapidement dans la classe et de l'aider pour qu'il puisse se faire une place au sein de notre établissement. Aedhan , je t'en prie assieds-toi... » Il marqua une pause afin de trouver une place à lui attribuer. «  Et bien tiens, place toi près de Amalia. Amalia lève la main, qu'il sache qui tu es. »
Je me sentais toute engourdie, je levais alors le bras et ses yeux  se posèrent sur moi. Un regard profond, il semblait m'analyser sous toutes les coutures sans que je ne puisse rien y faire. Devant un tel personnage je me sentais mise à nue.
-« Heeee! Mais c'est pas juste, la place près d'amalia est déjà prise et par qui? Oh! oui c'est vrai ! Par moi. Monsieur vous savez pertinemment que je ne peux que travailler bien qu'avec elle. Si vous me changez de place vous aurez mes mauvaises notes sur la conscience... », elle leva les yeux vers notre professeur, les yeux implorant et la lèvre inférieure tremblotante. Qu'elle comédienne celle la, elle était vraiment douée.
-« Sincèrement désolé Vany, mais Amalia est la meilleure élève de cette classe et je suis certain qu'elle apportera tout le soutien nécessaire à votre nouveau compagnon. »
Vany tenta une dernière fois d'amadouer le prof sans succès, poussa un grommèlement et changea alors de place en me laissant à la merci de ce type qui me faisait totalement perdre mes moyens. 
Il s'installa près de moi, tout en continuant de m'examiner de la tête au pieds.
-«Arrête de faire ça, veux-tu ! » , m'exclamais-je.
-« Arrêter de faire quoi ? »
-« De m'examiner comme ça, comme si tu allait me manger. »
Il éclata de rire.
-« Ça, ça ne risque pas tu n'es pas du tout mon style, tu n'a aucune forme et t'a pas l'air intéressante du tout. »
Je tombais des nues. Ça m'apprendra à tomber sous le charme d'un type aussi étrange que celui la et qui ne manque pas de m'insulter dès nos premiers échanges.
-« Je te demande pardon ? »
-« Tu m'a très bien entendu », dit-il. Cette situation semblait l'amusé. Ma gêne semblait énormément le divertir.
-« Écoute moi bien mon tout beau, je ne sais pas pour qui tu te prend mais si tu pense vraiment que je vais te laisser m'insulter sans rien dire alors tu te met vraiment le doigt dans l'œil et je... »
-« Oula oula oula... Tout doux Eminem. Je ne t'insultais pas je te faisait part de mes pensées. » , m'interrompt-t-il.
-« Et bien tes pensées tu peux te les foutre ou je pense. » marmonnais-je, plus du tout encline à le trouver mignon ou quelque autres choses de la sorte.
-« Amalia c'est ça? »
-« Tu vois c'est par ce genre de question que tu aurait dû entamer une discussion plutôt que de me tailler sur mon physique. »
-« Ouais, peut-être. Mais ce qui est fait est fait et puis écoute on va devoir travailler toute l'année ensemble donc essaye de t'y faire. »
Je restais bouche bée.
« -J'hallucine clairement là. Tu me demande de me faire a l'idée de me faire insulter à chaque heure de cours passer avec toi ? »
-« Baaaahh... » Il hausse les épaules.
C'en était trop.
La sonnerie retentit annonçant la fin des cours, Je ramassais mes affaires vitesse grand V et sorti en trombe de la salle de cours, un « À plus skinny girl » me parvint pourtant aux oreilles avant que je ne passe le pas de la porte. C'était decidé. La guerre était déclaré. JE NE POUVAIS PAS SENTIR CE TYPE.