Le miracle de la vie

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On y pensait plus, dans la famille. On s'y était même résolus : Dudley Dursley n'aurait pas d'enfant. C'était physiologiquement impossible. Plusieurs médecins l'avaient affirmé à Pétunia et Vernon.

— Votre fils est stérile, avait dit le premier à la clinique Londonienne.

— Ce sont les voies excrétrices qui sont atteintes, avait ensuite expliqué un second dans le nord de Manchester.

— Nous ne pouvons plus rien faire pour lui, avait conclu le dernier du centre hospitalier d'Oxford.

Alors, résigné mais refusant de se renfermer sur lui-même, Dudley avait décidé qu'il vivrait sa vie exactement comme il l'avait prévue, et c'est ce qu'il fit.

À l'âge de vingt-trois ans, le jeune homme épousa Cathy Duncan, une jolie demoiselle qu'il avait eu le plaisir de côtoyer depuis sa première rentrée au collège Smeltings. Ensemble, ils achetèrent une charmante maison au cœur de la capitale, près du quartier des affaires.

Vernon avait insisté pour que son fils reprenne les commandes de la Grunnings, son entreprise de perceuses, mais celui-ci avait poliment décliné l'offre. Ce qu'il aimait faire, lui, c'était travailler sur le terrain.

Il se fraya un chemin dans le domaine de la construction, franchit les échelons comme on abaisse une lignée de dominos. Dudley Dursley était un homme tant redoutable que redouté, et il ne lui fallut qu'une brève période pour se faire un nom. Cependant, les bureaux, très peu pour lui. Il avait préféré rester chef de chantier, là où il pourrait diriger ses employés et même ses employeurs : on ne contredisait pas Mr Dursley.

Ce ne fut pourtant que trois années plus tard que sa vie commença réellement.

Son histoire débuta un lundi matin, au milieu d'un mois d'août particulièrement ensoleillé. Dudley aurait voulu se rendre au travail, comme il l'avait fait chaque jour depuis trois ans, qu'il pleuve, qu'il neige ou qu'il vente. Seulement, c'était impossible ce matin. Le gouvernement avait été très clair : aucun constructeur ou travailleur manuel ne devait travailler sous cette chaleur.

— C'est inadmissible, s'égosilla-t-il sous le regard réprobateur de Cathy. Priver de braves gens comme moi d'accomplir leur devoir ! Ce n'est pas une légère intempérie qui va m'empêcher d'être un homme de parole !

— C'est normal darling, tenta de le rassurer sa femme, on n'a jamais vu de telle chaleur ici, tu risques une insolation si tu sors.

— Une insolation ? Jamais un coup de soleil n'a arrêté un Dursley ! rétorqua l'autre.

La tension montait en flèche dans le séjour de la nouvelle génération des Dursleys. Cathy n'avait jamais apprécié les sautes d'humeurs de son mari, et particulièrement si elles étaient injustifiées. Dudley, lui, n'aimait pas non plus que sa femme ne le soutienne pas. C'était ce qu'on faisait lorsque l'on était mariés, non ? Se soutenir l'un, l'autre. Se trouver des excuses, même dans les moments les plus fastidieux. Pour le meilleur et pour le pire, ils se l'étaient promis.

Ne tenant plus l'ambiance qui s'était installée entre eux, Cathy décida de quitter la pièce et laisser son époux se calmer seul. Après tout, il n'y avait pas de raison qu'elle prenne le blâme de quelque chose dont elle n'était pas responsable.

Mais alors qu'elle se leva du fauteuil sur lequel elle était assise, une soudaine nausée envahit son corps frêle.

Car Cathy avait beaucoup maigri, ces derniers mois. Elle avait mis ça sur le compte du stress de son nouvel emploi, puisqu'elle était devenue maîtresse d'une classe de maternels dans l'école du coin.

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⏰ Last updated: Jul 25, 2017 ⏰

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Marie Dursley : Sur les traces de PoudlardWhere stories live. Discover now