Désir.

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Nous oscillons sans cesse, tel un pendule, entre le désir et la satisfaction

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Nous oscillons sans cesse, tel un pendule, entre le désir et la satisfaction. Quand l'écart entre les deux est grand, nous souffrons de l'attente et de l'effort pour parvenir à la satisfaction. Quand au contraire nous sommes trop rapidement satisfaits, comme un enfant gâté, par exemple, c'est la lassitude, le dégoût et l'ennui qui s'installent. Celui qui a trop vite ce qu'il désire n'est pas plus heureux que celui qui attend longtemps. Dans les deux cas, je serai déçu, et comprendrai que l'objet de mon désir n'était pas si satisfaisant, bref, qu'il n'était pas en mesure de m'apporter le bonheur. La vie la plus heureuse est celle ou l'écart entre les deux rives est moyen, raisonnable, pas trop grand pour ne pas souffrir à désirer, pas trop petit pour ne pas être lassé par l'ennui, le manque de désir.


Autrement dit, certes, le désir est souffrance, mais désirer est nécessaire : on ne peut échapper au désir sous peine de tomber dans la plus grande lassitude. Telle est la tragique condition humaine : l'être humain est condamné à désirer, donc à souffrir. Ce serait un contresens que de parler de vie heureuse dans ce cas : il évoque non pas la vie heureuse, mais la vie « la plus heureuse », sous-entendu, la vie la plus heureuse possible, celle où l'on souffre le moins. Mais quoi qu'il en soit, il est impossible de ne pas souffrir. On peut donc déjà comprendre qu'il est impossible d'être heureux si l'on définit clairement le bonheur comme un état de satisfaction durable,conformément à la tradition. Il n'est pas de satisfaction durable, donc le bonheur n'existe pas.

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