Chapitre 1

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PDV de Victorine:

Je n'arrive pas à m'endormir. Il fait froid et sombre. Dans le dortoir, nous sommes une trentaine de filles à être entassées dans cette pièce sombre et malodorante.

J'allume ma lampe de poche et la pointe vers l'immense horloge qui recouvre une partie du mur.

Cinq heures cinquante quatre. Dans six minutes, l'asperge hurlante va venir nous réveiller. L'asperge hurlante, c'est la surveillante de l'orphelinat. D'ailleurs puisque je suis réveillée, je vais vous expliquer le peu de choses que je sais sur moi, avant mon entrée dans ce lieu sordide.

L'endroit où je suis est un orphelinat militaire. C'est une grande bâtisse qui ressemble à un manoir. En gros, c'est un orphelinat, mais très strict. Nous avons des entrainements militaires tout l'après-midi. Le but de cet orphelinat est de nous initier aux meilleures techniques  de combat pour que nous soyons prêtes un jour à défendre notre pays: les États-Unis.

Si vous trouvez tout ça un peu trop patriotique à votre goût, je vous arrête tout de suite: c'est exactement mon avis.

Donc, je reprends: nous sommes ici car nos parents ne veulent plus de nous, ou sont morts. Je sais, c'est un peu (beaucoup) déprimant. Nous avons toutes étés placées ici avant l'âge de cinq ans. Car oui, c'est un orphelinat de filles. A part le vieux cuisinier, aucun homme ne loge ici.

Bref. Moi, j'ai été accueillie (si on peut parler réellement d'un accueil) dans cet orphelinat à un an je crois. Nous arrivons ici bébés, et nous repartons à l'âge de 18 ans. Soit notre pays est en guerre et nous devenons militaires, soit la paix règne et nous sommes relâchées avec une bourse et des vêtements dans l'espoir de nous trouver un travail convenable. Personnellement, j'espère que ce sera plutôt la deuxième option.

Nous avons donc reçues en plus de nos entraînements sportifs, un enseignement régulier, ce qui fait de nous des jeunes filles capables de survivre sans toit. Nous avons cinq heures de cours le matin, suivit de cinq heures d'entraînement l'après-midi. Nous sommes donc très entrainées.

Elizabeth (alias l'asperge hurlante) débarqua dans le dortoir en criant (ou en beuglant, j'hésite encore):

- Debout les guimauves! Et plus vite que ça! Si dans trois minutes vous n'êtes pas descendues, vous n'aurez pas de petit déjeuner!

- Oui madame! répondirent toutes les filles d'une même voix.

- Madame qui? s'écria-t-elle.

- Oui madame Elizabeth!

- Je préfère! Et rappelez vous, dans trois minutes!

Elle se retourna et s'apprêtait à partir, lorsque toutes ensembles, submergées par la fatigue et par ses cris, nous nous mîmes à soupirer. Elizabeth se retourna avec un sourire au coin des lèvres qui n'augurait rien de bas et ajouta:

- Je vois que vous n'êtes pas contentes. Je rajouterai donc 100 pompes pour le lot. Bonnes chance mesdemoiselles, continua -t-elle en sortant du dortoir contente d'elle même.

Et elle partit en claquant la porte.

Je m'habillais rapidement et regardai l'horloge. Plus que deux minutes. Je pris le miroir de poche que ma mère m'a laissé à la naissance, avant de me déposer devant la porte de l'orphelinat. C'est le seul objet qu'il me reste d'elle. C'est un petit miroir rose pâle, tout simple et pourtant chargé de tant de moments d'espérances pour moi! Un petit message est inscrit sur le dos, en minuscule:

     "Ma chère Victorine,

Je suis désolée de t'avoir abandonnée comme ça, mais je t'assure que je n'avais pas le choix. J'espère que tu me pardonnera un jour. Je t'aime très fort. Ne t'inquiète pas, je sais qu'on se reverra.

Ta maman qui pense à toi."

Ce  miroir est toute ma vie. Quand je me sens seule, il m'arrive de lui parler et d'espérer que ma mère m'entende, comme si c'était un téléphone, qu'il m'aidait à communiquer avec elle. Je suis persuadée qu'elle m'a abandonnée pour me protéger, et je ne lui en veut absolument pas.

Je reviens à la réalité et regarde l'horloge. Une minute. Je me regarde dans le miroir et prends mon peigne afin d'être présentable. Du haut de mes seize ans, je ne me considère ni comme un laideron ni comme un top-model.

Mes cheveux sont longs et bruns, légèrement ondulés et totalement frisés lorsqu'ils sont mouillés. mes yeux sont d'un marron banal, souvent noyés dans des flots de tristesse  lorsque je repense trop à ce que j'aurai put être avec mes parents. J'espère pouvoir les retrouver un jour.

Je regarde l'horloge. Vingt secondes.

Je dévale les escaliers en même temps que tout le monde. Je regarde devant moi en voyant la fille de devant ralentir pendant que les autres nous dépassent. Je ne comprends pas pourquoi, et me demande si elle est blessée. je me décale donc un peu pour vérifier, lorsque une jambe se tend juste devant pour moi pour me faire trébucher. Je n'arrive pas à l'éviter et tombe la tête la première dans l'escalier.  Elle continue à descendre les marche comme si de rien n'était, avec un petit rire.

J'entends assourdie la surveillante qui aboie, espérant pouvoir punir d'éventuelles retardataires:

- Cinq secondes , quatre secondes, trois secondes...

J'ai le nez en sang et l'impression d'avoir le bras cassé. Toutes les filles sont déjà descendues et courent se regrouper autour d'Elizabeth, telles de petits chiens qui attendent les ordres de leur maîtresse.

- Deux secondes, une seconde, stop! Que personne ne bouge! cria-t-elle. Je vais vous compter.

Elle parcourut le rassemblement des yeux.

- Vingt-cinq, vingt-six, vingt-sept, vingt-huit! Il en manque une! Mesdemoiselles, savez vous qui manque-t-il? demanda-t-elle, un sourire aux lèvres devant la punition que j'allais devoir subir.


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Coucou tout le monde!

Je me suis remise sur Wattpad et j'ai décidé de continuer mon histoire que j'avais arrêté par manque de motivation. Mais je crois que finalement, l'écriture va redevenir un passe temps!

J'espère que cette première partie vous aura plu! N'hésitez pas à me le dire!!

Bisous à tout le monde et bonne fin de vacances! (désolée, je n'ai rien trouvé de mieux : P)


D'orpheline à espionneWhere stories live. Discover now