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Face à moi, tu te tenais. Objet de destruction en main, une bouffée de nicotine s'ingurgitait en ton corps. Tes sombres orbes, qui au commencement étaient rivés vers l'horizon, ne quittaient désormais plus ma personne. Elles s'empreignaient de mon âme, l'anéantissant doucereusement.
Un souffle d'apaisement s'échappait de tes commissures, certainement dû au bien-être que te procurait cet incolore liquide, coulant désormais dans ton organisme.
J'aurais désiré, moi aussi, pouvoir un jour songer à te faire ressentir cette euphorie. Tu riais dorénavant. Le liquide attaquait mon corps également, ton rire devint alors communicatif.
Nous étions là, assis, face à la vue de la haute marée, que seule Busan était capable d'offrir. L'idée de me révéler tes nouvelles aventures avec elles t'effleurait l'esprit, les mots vinrent s'y ajouter.
Ces dernières semaines, ce genre de conversations étaient assez fréquentes, provoquant chez moi un vide. Chaque fois que le sujet faisait surface, j'étais dépourvue de sentiments face à toi, qui jamais ne parlerait autrement de moi qu'en empruntant les mots "amie d'enfance", ou bien au mieux "confidente".
Je me dégrade mentalement à petit feu, et quand il ne reste rien d'autre qu'une petite enveloppe charnelle, je décide de la supprimer, elle aussi.
