La mélancolie du vilon

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    Je ne pensais que la vie n'était faite que de noir, une vie dépourvue de toutes couleurs, de tous sentiments. On m'avait dit que toute ma vie, je ne serai rien de plus qu'un problème dans cette société, une nuisance. Je me suis souvent dis que si je n'avais pas existé le monde aurait tourné de la même manière ou peut-être un peu mieux.

C'était une enfant orpheline de seulement 15 ans, une jeune fille dont la vue était quasiment inexistante depuis sa naissance dûe à la maladie de Stargardt, elle ne voyait que des ombres bougé sans pouvoir en définir leurs contours ni leurs couleurs ,qui ne valait rien dans cette ville ni dans ce monde. Elle ne savait même pas d'où elle venait ni où elle allait.

Elle pouvait sentir le doux souffle du vent sur sa peau, l'air la caressait doucement, elle pouvait entendre le bruissement des feuilles mortes voler autour d'elle. Les pavés sur le sol semblaient, eux aussi, danser avec elle et elle se mît à siffler un air qui lui venait à l'esprit. Elle avait l'habitude de se laisser porter par cette ambiance de l'automne puis celle de l'hiver, ensuite celle du printemps et pour finir celle de l'été. La plupart des gens ne faisait pas attention à elle, beaucoup trop occupé à filer droit comme le vent. De rare fois, les personnes qui la croisait lui demandaient de se pousser de leur passage, elle leur répondait que ce n'était pas le leur mais le sien parce qu'elle y vivait depuis toujours. D'autres la questionnaient sur sa présence ici,aux-quelles elle répondait qu'elle était une enfant de la rue, née ici et certainement mourrait au même endroit, enfin ça c'est qu'elle pensait.

Un très vieil homme grommelait à chaque fois qu'elle se mettait à siffler son air, il disait qu'elle le gênait, qu'elle perdait son temps à rester là. Il n'avait pas compris qu'elle n'avait nulle qu'ici, elle était seule et n'avait rien. Mais pourtant il passait tous les jours à côté d'elle. On avait l'impression que l'air qu'elle sifflait l'attirait comme le chant des sirènes, il lui avait même donnée un manteau parce qu'il faisait de plus en plus froid. Un jour, après l'avoir écoutée, siffler son air habituel, il lui demanda pourquoi elle ne bougeait jamais d'ici et elle lui répondit tout simplement :

- Parce que je n'ai nulle part où aller.

- Alors viens chez moi, pour l'instant, il va faire de plus en plus froid.

Elle accepta de le suivre car de toute façon elle ne faisait rien, il l'emmena chez lui mais à peine était-elle rentrée qu'elle se prit les pieds dans quelque chose de mou certainement, un tapis, là, le vieil homme se retourna et lui demanda :

- Depuis combien de temps ne peux-tu pratiquement plus voir ?

- Depuis toujours monsieur, j'ai été abandonné quand j'étais toute jeune, laissée pour morte dans cette rue, vous êtes la première personne à m'avoir parlée.

- Dans ce cas, reste avec moi, je commence à être vieux et je ne peux plus faire grand-chose avec mon vieux dos, si tu acceptes de m'aider dans certaines tâches, je t'hébergerais et te nourrirais mais à une condition, chante ton air de musique, il me rappelle de bons souvenirs.

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⏰ Last updated: Jan 28, 2018 ⏰

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La mélancolie du violonWhere stories live. Discover now