Fossé(s)

La bête en moi

9a

Perdre pieds

Vertige de l'animal traqué

Chercher l'équilibre

Sur l'arête d'un tableau noirci

L'espace d'un instant,

suspendu

essoufflé

cramé.

Espérer encore sentir le fil se tendre.

Mine

La saignée fait son oeuvre,

goût de verre dans la bouche.

Au dessus du mont irisé par l'automne

J'explore les cavités, désertes.

ô raison funèbre

Autodafé du coeur,

ramasser les brisures,

renaître peut être

vif, écorché.

Egrainer alors en une litanie

un chapelet de douleurs,

lire comme dans un missel

une prière, un fragment

de ce coeur.

ski grand nord

120 kms

4000m D+

-20° à +15°

+100 kms/h de vent

1,5 kg de chocolat

120 kgs

2 pulkas

Presque

Se projeter sur l'horizon et

amorcer une tangente,

Le froid réveille les passions assoupies.

On n'est rien ici bas,

juste une fibule grelottante

agitée par le vent.

On se rêve alors dans ce lointain,

renaître au sentiment nouveau,

et atteindre, épuisé, une île.

On l'appelait...

C'était juste au crépuscule.

Il fut saisi par l'odeur étouffante et

il eut l'envie de s'enfuir,

vite.

Il savait dès lors à quoi s'attendre.

Elle, comme dans un habit de communiante,

lui, il passa une main sur son visage.

Ils se connaissaient depuis longtemps mais

qu'importe aujourd'hui

ils se voyaient pour la dernière fois.

Elle s'appelait Clara.

Il s'appelait Henri.

On l'appelait ...croque.

Glisser-déposer

Toujours connecté

j'ai publié, posté,

commenté.

J'ai cherché, comparé,

réservé.

J'ai écouté, shazamé,

piraté.

J'ai tchaté, invité,

rencontré.

J'ai tweeté, re-tweeté,

over-booké .

Je t'ai oublié ...

tu m'as éjecté.

Quelle aventure, quelle aventure...

à poser sur son corps sur sa peau sur ses courbes

un regard, une caresse, un désir.

Se laisser envahir, donner, s'offrir

se sentir alors matière, atome, particule...

s'évanouir au plaisir  d'être goûté(e), d'un parfum, d'une volute de baiser.