Partie 1

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Mercredi 14 juillet 2016

Aéroport de Roissy Charles de Gaulle

8 heures 14 minutes 20 secondes

Du haut de mes douze ans, moi, April, j'entreprends le voyage de ma vie : l'Islande ! J'en rêvais déjà. Avec ses phoques, ses glaciers et son unique autoroute, ses elfes, ses lutins et ses trolls, l'Islande me fascinait.

《Vol AF6690 à destination de Reykjavík, embarquement immédiat porte C !》

Mon cœur rata un battement.

《Au revoir papa ! Au revoir maman ! Oui, je vous appelle dès mon arrivée. Oui, je fais attention a moi. Oui, j'embrasse les elfes pour vous.》

Je tendis mon billet à l'hôtesse et j'embarquai dans ces couloirs interminables qui mènent à l'avion.

Je me réveillai la tête douloureuse et le corps glacé. J'étais allongée sur une plage de sable noir. Mon sac et mes vêtements étais calcinés et en loques. Que s'était-il passé ? Des images revenaient à ma mémoire : l'aéroport, la salle d'embarquement, l'avion, le décollage, le réveil en sursaut, les cris, les pleurs, le moteur en feu et enfin la chute. Je restai allongée encore quelques minutes pour me remettre du choc. Ma premier pensée fut pour mes parents, leur choc en apprenant la nouvelle. Puis je pensai à ma sœur en fin d'étude à Amsterdam qui n'en savait rien. Puis, à mon oncle qui m'attendait là-bas en Islande. C'est juste à ce moment-là que je m'aperçus que je n'étais pas seule. Deux yeux verts comme l'émeraude me fixaient à travers deux trous percés dans la pierre. Je me relevai rapidement, un peu trop car je sentis le monde tourner autour de moi et je sombrai encore une fois dans l'inconscience.

Quant je rouvris les yeux, un visage était penché sur moi. C'était un garçon, quatorze ans à peine, grand, mince, et musclé à en juger par la forme de ses épaules. Il avait les cheveux roux et bouclés, le teint pâle et de minuscules tâches de rousseur lui couvraient les pommettes. Le nez et la bouche étaient harmonieux dans l'ovale de son visages.

《Salut, moi c'est Charles, Charles Kingston. Viens ! Le chef voudrait te voir.》

J'attrapai la main qu'il me tendit et me relevai doucement cette fois-ci. Nous marchâmes au moins trois heures jusqu'à atteindre le sommet du volcan de l'Hekla. À 1488 mètres d'altitude le paysage était magnifique. Les roches volcaniques projetées par le volcan s'étendaient à perte de vue. Çà et là de petit fjord apparaissaient à flanc de montagne juste avant de disparaître derrière une colline.

《Tu viens ? Ils nous attendent.

- Où ça ?

- Dans le volcan.

- Dans le volcan ? Pas possible, il est encore en activité !

- Mais non, il s'est arrêté en 2039 juste après sa dernière éruption, il y a de ça dix ans au moins.

- Sa dernière éruption, c'était le 26 février 2000 ! Ça fait combien de temps que tu n'as pas ouvert le journal ?》

Je m'assis deux minutes pour essayer de former une pensée cohérente.

《Mais quel jour sommes-nous ? lui demandai-je.

- Le 14 juillet 2049.》

Je m'évanouis.

2049Where stories live. Discover now