J'ai froid.

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     Bonjour ! Bienvenue sur ce livre un peu spécial ! Pour vous donner un exemple concret de ce qu'on peut faire, je vais publier ici le défi que m'a lancé Driss98.

     En une semaine je devais écrire une "mini-histoire" (= nouvelle). Cette histoire devait être une comédie romantique tragique (ça c'est la règle de forme) et être à la foi "drôle et émouvante" (= règle de fond)  

De son côté, Driss devait écrire une histoire autour de thèmes "geek" avec pour obligation de faire plus de descriptions et de narrations que de dialogues. Vous pouvez aller voir son histoire en vous rendant sur son profil et en cliquant sur l'histoire intitulée "Zéphira Vermillon"

J'en appelle à la communauté de lecteur pour désigner un vainqueur. Manifestez-vous dans les commentaires. En attendant, bonne lecture.

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      Je l'aime. C'est un gamin, bordélique et obsédé mais je l'aime. Comme tous les matins, il vient de partir au boulot après avoir pris le petit-déjeuner avec moi, sur le balcon de notre petit appartement. Encore une chaude journée ensoleillée. Heureusement, je sais que son entreprise n'est qu'au bout de la rue et que son bureau est climatisé, alors je ne m'en fais pas trop pour lui. Je sais que parfois, je le surprotège. Il me fait savoir quand je vais trop loin en me répondant «oui maman» de son ton le plus ironique.

     Mon homme, c'est le meilleur. Il a des défauts, c'est vrai, mais qui n'en a pas ? Et puis, je l'aime un peu pour ça aussi. C'est un obsédé qui adore mes fesses, mes seins et se balader tout nu dans l'appart quand vient le soir. Moi, j'adore le sexe avec lui. Il est bordélique, ne range jamais rien, mais s'il le faisait, je ne pourrais pas le couvrir de petites attentions en entretenant notre nid d'amour pour le soulager dans sa vie de tous les jours. Je ne pourrais pas non plus l'embêter.

      Sachant pertinemment où il met toutes ses affaires, je l'observe parfois s'énerver à chercher ses clefs ou ses chaussures pour finalement consentir à l'aider. Je ne sais pas s'il a conscience que j'attends exprès pour qu'il reste un peu plus longtemps près de moi. Il n'oublie jamais de m'embrasser quand il part le matin et rentre le soir. En bref, il m'aime de la manière dont j'aime être aimé et je l'aime comme lui, aime être aimé. Enfin je crois... Pas besoin de discuter pendant des heures pour arriver à cet état de couple stable. Cela c'est fait naturellement. Je suis sa première copine et pourtant, il me traite comme sa femme, sa fleur délicate, sa princesse, depuis presque trois ans maintenant.

      Maintenant que je suis seule dans l'appartement, je débarrasse la table de notre petit déjeuner. Je fais mon brin de vaisselle, je rentre mon linge et je finis toujours par passer un petit coup d'aspirateur. Oui, j'ai un chéri poilu qui aime bien semer sa pilosité un peu partout dans l'appart. Je sais bien qu'il ne le fait pas exprès, mais ça me fait rire. Un jour je lui ai carrément dis qu'on pouvait prendre un chien ou un chat parce que ça ne changerai pas grand chose à ma routine.

     Une fois ma grotte toute propre, je prends une douche express et je lis mes romans et mes mangas jusqu'à onze heure et demi. Ensuite, je prépare le déjeuner. Il rentre tous les midis sauf le mercredi. Le mercredi, c'est burger avec ses collègues et c'est sacré. Alors, le reste de la semaine, j'essaie de lui faire des trucs équilibrés. Aujourd'hui, c'est salade de riz. Il rentre lorsque je finis de mettre les morceaux de tomates dans le saladier. J'ai encore le droit à un baiser et un câlin comme je les aime.

      On mange pendant qu'il me raconte sa matinée et que je lui raconte la mienne. « Et là, j'apprends qu'un des personnages secondaires, tu sais la sorcière ? Et ben c'est sa mère !» Il m'écoute en s'intéressant sincèrement alors j'essaie de rendre la conversation agréable. De mon côté, je fais de même, même si je ne comprends pas grand chose au fait qu'il ne soit pas content parce que «Java c'est de la merde.» et « Les requêtes SQL sont mal foutues.» mais heureusement, il «ne fait pas de PHP, parce que ça c'est le diable personnifié, crois moi». Oui, je te crois mon chéri. Je te fais totalement confiance et tu me le rends bien. Après avoir mangé et débarrassé à deux, je lui fait un «câlin de l'extrême». Celui où je le sers tellement fort contre moi qu'il a du mal à respirer. Pour se venger, il me fait pareil et je capitule.

Lorsqu'il dessert son étreinte, il me regarde avec ses yeux malicieux d'amoureux et me demande :

« Ce soir je t'emmène au Virgil, ça te plairait ?

- Depuis le temps que tu me parles de ce restau, il serai temps qu'on y aille !, répondis-je enthousiaste.

- Alors on fait ça, me confirma-t-il, soit sûre d'être prête pour 19H. Je rentrerai peut-être un peu plus tard ce soir, j'ai encore une réunion avec les mecs du projet.

- 19H c'est noté.»

      Je l'embrasse et il repart au boulot après s'être détendu devant un épisode d'animé. Je suis enthousiaste mais pas surprise. Ça lui arrive régulièrement de m'emmener au restaurant ou de commander un repas pour le soir. On peut se le permettre et je crois qu'il fait plus ça pour moi que pour sa gourmandise. Cette après-midi, je pourrais me concentrer sur mon métier sans me prendre la tête avec la fameuse question : «Qu'est-ce que je vais faire à dîner ?» et ça me soulage.

      Mon métier ? Écrivaine. Bien que je ne sois pas encore publiée, il croit en moi et en mes histoires. Ça me donne des ailes alors, toute l'après-midi, j'écris. Je ne m'arrête qu'à dix-huit heures quand j'ai le cerveau en compote. Je me fais un thé et commence à me préparer pour ce soir. Je m'épile les jambes et j'enfile la robe qu'il aime bien.

     Il n'est pas très maquillage alors je me contente d'un fard à paupière clair et d'un trait de crayon khôl sur mes yeux : «Tu es déjà jolie comme tu es.» n'a-t-il de cesse de me répéter. Je finis mon look en détachant mes longs cheveux blonds qui descendent jusqu'à mes hanches. Je sais qu'il adore ma tignasse qui se décoiffe au moindre coup de vent. Il ne tarde pas à rentrer, accompagné de mon bisou du soir. Ses yeux ne me mentent pas, je sais qu'il me trouve à tomber.

      On arrive rapidement au Virgil. Je sens qu'il est tendu alors je ne fais aucune remarque. Je lui demande s'il a eu des problèmes au boulot cette après-midi. Il me répond que, comme d'habitude, il travail avec une bande de branquignoles qui n'ont aucun sens de l'organisation. On s'installe à table et on commande. Le restaurant a un décor très chaleureux et si j'en crois les louanges de mon homme, la bouffe est à damner.

     Je dévore ma salade de gésier puis mon rumsteak pendant qu'il continu de se plaindre et me demande ce que j'ai écrit cette aprèm. Plus le repas avance, plus il est nerveux. J'ai du mal à passer une bonne soirée en le voyant comme ça. Ce n'est que lorsque le dessert arrive que je comprends enfin toute cette mascarade.

      Je suis bien en train de savourer mes fraises au chocolat lorsqu'il se lève en sortant un petit objet de la poche de son jean. Il se met à genou devant moi et je m'arrête en le fixant de mes yeux ronds. Plein d'émotions se bouscule alors dans ma tête. J'ai envie de crier, de sauter de joie, de pleurer, de m'évanouir mais tout ce que j'arrive à faire, c'est rester tétanisée pendant qu'il me parle : « Ma chérie, je t'aime et j'aimerai que tu acceptes de regarder les cinquantes prochaines saisons de Doctor Who avec moi.»

     Il sourit et je ne peux m'empêcher de rire nerveusement avec mon chocolat plein les dents. Bonus de sexytude +1000. Sérieusement ? C'est comme ça que tu fais ta demande ? Je décide alors de prendre mon courage à deux mains comme lui l'a fait. Je m'essuie les lèvres, me lève très sérieusement et je vois son visage se tendre. Je m'amuse quelques secondes.

      Ce n'est pas tous les jours qu'on a un homme à ses pieds ! Ses yeux brillent, plein d'espoir. Il est beau mon homme : «Oui, j'accepte de rester avec toi jusqu'aux Sims12 » lui répondis-je avec malice. J'ai l'impression que je vais défaillir. Le temps qu'il réalise ma réponse et que les autres comprennent est infiniment long. Ce n'est que lorsqu'il se relève pour me passer une très jolie bague au doigt et m'embrasser fougueusement que je commence à entendre les applaudissements de la foule du restaurant.

                                                                *

      J'ai froid. J'ai tellement froid. Chéri, pourquoi pleures-tu ? On vient de se fiancer alors pourquoi tu es si triste ? Ce n'est pas ta faute. Tu ne pouvais pas deviner qu'un mec bourré allait conduire et dévier de la route. Chéri, fait attention. Tu es blessé. Tu as mal ? C'est pour ça que tu pleures ? C'est dommage, on était presque à la maison. Chéri, sers moi fort dans tes bras chauds. Je crois... Je crois que je vais aller là où les gens qui ont connu le véritable amour finissent. Je ne veux pas finir, je viens de commencer. Pourtant, j'ai froid. J'ai tellement froid. Mon amour. J'ai mal. Je t'aime.


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⏰ Última actualización: Jun 18, 2018 ⏰

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