Chapitre 1 et final

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Ma voisine est belge. Enfin, c'est ce que je crois. Pas parce qu'il y a une forte odeur de frites dans le lotissement mais parce qu'elle a un drôle d'accent. Je ne saurai déterminer sa provenance. Elle possède un chien, qui défèque d'ailleurs régulièrement dans mon jardin. Un chien n'a pas la notion de propriété je pense. Il n'est pas en mesure de déterminer quoi est à qui etc. Ce qui le rend totalement excusable après de telles choses. Les animaux n'ont pas non plus, du moins je le pense, la notion du temps. Après tout, une conscience du temps qui passe, soulignerait une conscience de la mort.

Cependant, les animaux n'ont pas conscience qu'ils vont mourir un jour ou l'autre, sinon ils ne feraient pas des trucs débiles commese mordre la queue. L'Homme lui oui, il a conscience de la mort, c'est d'ailleurs ce qui le pousse à faire des choix. Et ce sont ces choix qui détermineront sa vie. En résumé, la mort dicte la vie. C'est-à-dire qu'en pensant à notre fin, on se dit « tiens, faudrait peut-être que je me lève de ce foutu fauteuil ». Une chose triste et décevante, que l'Homme possédant un cerveau très bien développé il me semble, soit obliger d'avoir conscience de la mort pour vivre. Ce qui résume d'ailleurs très bien l'Humain aujourd'hui, il est totalement motivé intrinsèquement. Les causes humanitaires, les recherches médicales, plus rien ne l'intéresse. Lui ce qu'il veut, c'est survivre. Survivre dans un monde dangereux où la loi de la jungle est en vigueur.

On ne va pas se mentir, de nos jours, c'est chacun pour soi. L'Humain aujourd'hui est en quête d'argent, de bénéfice, de capital économique.

La seule chose qui persiste encore maintenant, c'est la quête du bonheur. Je parle bien de quête, et non d'obtention du bonheur car elle est minime. La recherche du bonheur est aussi vieille que celle de l'or. Dans tous les cas, nous sommes toujours en recherche de quelque chose, même si celui-ci est inaccessible. On cherche, c'est tout.

Je vois pas pourquoi je m'embête à vous parler de ma voisine qui est belge, enfin c'est ce que je croyais. Parce qu'elle l'est plus actuellement. Je suis devant ma fenêtre entrain d'écrire ce que vous êtes entrain de lire. Il y a des flashs lumineux, je comprends pas. Je l'ai vu sortir sa poubelle il y a 10 minutes seulement. Et maintenant c'est les pompiers qui l'a sorte à cet instant. Elle pourtant qui avait la notion de la mort, la conscience qu'un jour, sa vie allait se terminer. Avait-elle assez vécu ? Et dans ce cas-là, peut-on assez vivre ? Trop vivre ?

Son chien était toujours là lui, il la fixait, immobile, pendant qu'elle se faisait embarquer. Comme si, d'un coup, face à ce phénomène, il le savait. Il en avait conscience lui aussi.

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⏰ Last updated: Jun 17, 2018 ⏰

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