CARELESS

03•Welcome

˚⊱ Être un puceron égarer sur l'épine acérée d'une vielle rose. ⊰˚

IFE.

La rentrée est déjà là.

Les jours ont filé sans que je m'en rende compte.

En même tant, j'ai passée la majorité de mon temps enfermée dans ma chambre, enveloppée par l'illusion d'une existence idéale que je consignais méticuleusement dans les pages de mon intime journal.

Une vie parallèle où ma mère m'aimait et mon père prenait conscience que j'étais sa fille , au lieu de me percevoir comme un simple locataire à qui il louait une chambre.

Quel intérêt de me faire me déplacer si c'est pour me faire contempler la présence de son absence ? Je ne vois vraiment pas l'intérêt !

Tout en soufflant je me glisse dans un collant noir, que je superpose avec la jupe grise de notre uniforme. Mon t-shirt à manches courtes blanc est dissimulé sous un col roulé noir. Mes pieds se rentrent dans des moccasins plateforme noires.

— Here We Go  !!! S'exclame une voix derrière moi.

À travers le miroir de mon armoire, je vois la silhouette de Solveig adossée à la porte.

Cinq jours après l'événement du Market, Solveig a frappé à ma porte et m'a supplié de rester chez moi car elle ne supportait plus son père, évoquant des tensions entre eux.

J'ai naturellement accepté car je ne voulais pas la laisser à la rue. Mais en échange de mon aide, je lui ai simplement demandé de prévenir David pour qu'il ne s'inquiète pas.

— Allez on y va, sinon on va être en retard et aussi nul que soit cette école, elle ne plaisante pas avec les retards. Dit elle en me montrer ses clés.

Elle revêt également cet uniforme hideux, qu'elle a enfilé par-dessus un collant effilé laissant entrevoir les traces de bronzage de ses vacances à Hawaï. Ses longs cheveux blonds légèrement ondulés cascading sur ses épaules.

J'opine de la tête en saisissant aussitôt mon sac que je balance vulgairement sur mon dos avant de la suivre dans les couloirs.

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Nous sommes arrivés avec un peu en retard car Solveig voulait absolument s'arrêter pour acheter un petit déjeuner en chemin.

Le surveillant a d'abord refusé de nous laisser entrer, même après de multiples suppliques. À bout de souffle Solveig a fini par le menacé en lui rappelant le métier de son père.

« Je suis certain que si l'on explore ton ordinateur, on découvrira de nombreuses photos de mineures  que tu partages sur un site encore plus répugnant que toi, n'est-ce pas mon gros cochon.»

Suite à ses accusations de pédophilie, elle a été envoyée dans le bureau du directeur.

Dire qu'on avait même pas besoin d'en arriver à là, étant donné que je suis nouvelle, il n'avait pas le droit de me laisser dehors, puisque je n'ai pas encore eu l'occasion de me familiariser avec le règlement intérieur.

Résultat des courses me voilà seule dans cet immense établissement que je n'ai pas encore visité faute de motivation.

Mes joues se gonflent alors que je fixe tous ces élèves qui entrent et sortent de l'établissement en rigolant et en se racontant avec enthousiasme les détails de leurs vacances.