Kjörin

Chapitre 1 : Einar

 Le continent de Pohjoiseen n'a pas toujours été le continent uni et prospère tel que ses habitants le connaissent aujourd'hui. Il était autrefois, victime de guerres et de luttes de pouvoirs incessantes entre les seigneurs des différentes provinces. Cette époque sombre et sanglante se termina lorsque le Roi Kjörin guidé par les Esprits et les quatre sorcières ancestrales fit cesser les combats, et devint le roi du continent.                                                                 

Kjörin n'était pas son vrai nom, seuls ceux en qui il avait le plus confiance connaissaient sa véritable identité. Avant d'être le nom de l'actuel monarque, Kjörin était le nom du héros légendaire qui fut le premier à rallier les Esprits à sa cause pour libérer sa province natale du mal. C'était un nom qui inspirait et galvanisait quiconque l'entendait. Moult artistes, contaient les exploits de cet illustre personnage. Il était le héros que tous les petits garçons rêvaient de devenir. On raconte que le roi était originaire du Royaume de Krabet, la province la plus au nord du continent. 

Krabet était isolée du reste du continent par la chaîne de montagne Fjallið dont le plus haut sommet Huippukokous disait-on abritait la nécropole des Deux Dragons Originels, l'immense forêt qui se trouvait à l'est quant à elle était connu pour abriter les trésors de Lumi, l'esprit de la sagesse et de la neige. Krabet était connu dans le continent comme étant le royaume des neiges rouges, du fait du grand nombre de batailles que ces terres avaient connues.

 Le roi de cette province, Hallvard était connu pour son esprit belliqueux et son ambition guerrière, sa redoutable armée pouvait survivre à des conditions climatiques extrêmes. Beaucoup de seigneurs voulaient voir le roi tyrannique tomber de son trône, cependant le gigantesque rempart de pierres tenaient éloignés même les plus téméraires des seigneurs. C'est pourquoi ils ne s'en prenaient pas directement à la capitale imprenable mais aux autres provinces que le souverain avait mises sous son joug, Grâce à sa formidable armée qui était mené par les treize Ritarit, des chevaliers surpuissants que l'on disait possédé par les démons, ces chevaliers pouvaient détruire un château en une poignée d'heures sans une égratignure. Ils étaient un symbole de force et de courage pour tous les habitants de Krabet. 

 Un jeune garçon vivait dans une maison modeste en bois, à l'extérieur du rempart, il se prénommait Einar Viitanen, comme tous les petits garçons de son âge il aimait jouer au chevalier, il s'était fabriqué une épée avec deux morceaux de bois morts qu'il avait trouvé dans la forêt et d'un morceau de corde fort usé. Lorsqu'il voulait échapper à la morosité il se réfugiait dans le quartier général qu'il avait construit lui-même avec tout ce qu'il pouvait récupérer dans la forêt, ainsi que tous de tous les objets dont les habitants de la ville se débarrassait. Il était parvenu à se fabriquer une petite hutte dans laquelle il se reposait après avoir imaginé des campagnes contre de puissants adversaires, des cibles au corps fait de tissu et à la tête faites en sac de farine qu'il avait réussi à chiper au boulanger sur lesquels il avait dessiné des visages aux traits méchants à l'aide d'une pierre de graphite noir. Sous ses cheveux noirs mal peignés, il s'était couvert le visage de saleté pour se faire des peintures de guerre, lorsqu'il rentrerait chez lui, il était sûr que sa mère le gronderait. C'est pourquoi, il essayait toujours de rentrer le plus discrètement possible. Cependant sa mère, réussissait à chaque fois, à le prendre sur le fait comme si elle était dotée d'un sixième sens.

 En plus d'être imaginatif Einar, était un petit garçon courageux, d'ailleurs il n'était pas rare de le voir défendre ses amis et les personnes qui lui étaient chers même si la situation n'était pas à son avantage. Bon nombre de fois sa mère avait dû traiter et panser ses blessures avec des onguents parfois à l'odeur insupportable qui embaumait la maison pendant des jours. Son visage tellement tuméfié qu'on ne parvenait pas à distinguer ses yeux noisette. Sa mère lui demandait sans cesse comment il pouvait se mettre dans des états pareils à chaque fois, il lui répondait toujours la même chose : « C'est comme ça qu'agisse les hommes. » disait-il en gonflant la poitrine avec assurance.