DREAMERS.

47 3 14
                                    


Alex dort toujours paisiblement, le drap recouvrant uniquement le bas de son dos et le visage écrasé dans son oreiller. Même après toutes ces années, je le trouve adorable lorsqu'il dort. Faire la moue ou se contorsionner dans des postures étranges, il fait ça depuis que je le connais.

Je dois avouer qu'au début, j'ai trouvé ça bizarre de me réveiller avec un pied sous le menton... Je n'ai pas osé le réveiller parce qu'il avait l'air si paisible, si tranquille. Par contre, j'avais sacrément envie de pisser, alors au bout d'un moment, j'ai décidé de m'extirper du lit et de me barrer.

Sauf qu'il m'a retenu par le caleçon, en me disant d'une voix éraillée « Tu vas où mon lapin ? » et j'ai éclaté de rire devant ce surnom ridicule mais ô combien mignon. Et j'ai été attendri quand il a redressé sa tête avec ses yeux à demi clos.

Maintenant, s'il commence à me réveiller avec une partie de son corps, je n'hésite plus. Je le pousse pour qu'il se remette correctement dans le lit. J'ai même réussi à le faire tomber deux fois.

La première fois, il a hurlé comme si on venait de lui péter le fémur et moi j'étais mort de rire dans mon coin. La deuxième fois, il n'était pas totalement endormi alors il a capté que c'était moi et ça s'est terminé à coups d'oreiller en pleine poire.

« Tu vas où mon lapin ? »

Rien n'a changé en six ans, il m'appelle toujours « mon lapin » mais maintenant ça ne me dérange plus. Ça me ramène dans mes souvenirs et ça m'envoie en pleine face l'erreur que j'ai failli faire ce jour-là.

Pour moi, Alex n'était qu'un coup d'un soir parce que je me remettais doucement de mon ex qui avait été odieux envers moi, ma famille et mes amis. Alors je ne voulais plus m'attacher. J'avais dit merde aux relations de couple.

Alex, il était prêt à se caser, il ne supportait pas trop le célibat, mais il avait foi en l'avenir. L'espoir qu'un jour, il tombe sur quelqu'un qui voudrait bien faire un bout de chemin avec lui. Et contre tout attente, il s'est avéré que le quelqu'un était moi-même. J'ai été le premier surpris quand j'ai reçu un sms de sa part dans la journée qui faisait suite à notre première nuit ensemble. Mon cœur s'est affolé et mes joues se sont colorées.

Au début, on a appris à se connaître, à devenir amis. Puis à force d'être amis, on a fini par craquer et s'élancer ensemble pour un p'tit bout de chemin, comme il disait.

« Je vais préparer le café et je reviens. »

« J'espère bien ! Parce qu'on est dimanche et que j'ai l'intention de grave procrastiner touuuuute la journée ! »

Un petit sourire aux lèvres, j'attrape son visage encore tout endormi et je dépose un doux baiser dans son cou. Ses yeux se ferment, laissant penser que quelque chose d'autre va arriver, je le connais par cœur. Mais pas cette fois. Je le plante là, et je dévale les escaliers.

« C'est pas juste Sam, t'as pas le droit de venir frotter ton joli visage contre le mien et de te barrer en suite ! »

Je ricane encore alors que j'atteins la cuisine. J'allume la radio et mets la cafetière en route. Tartines beurrées avec de la confiture pour monsieur, tartines à la pâte à tartiner pour moi et un petit jus d'orange fait maison. Alors que je commence à poser le petit déjeuner sur un plateau, j'entends les premières notes d'une musique. Le son est si bas que je l'entends à peine, mais si, c'est bien elle !

« Like the flame that burns the candle »

« ALEXXXX ! Y'a notre chanson qui passe ! »

DREAMERS.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant