Napoléon Robin (NR 1/2)

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Salut à tous,
Bah, moi, c'est Napoléon Robin. Enfin, c'était... Ouais, parce que je suis mort!
Bon, allez, asseyez-vous, que je vous raconte ma vie un peu!

Tout d'abord, je suis né en France, dans un hopital de Nice plus exactement, un 31 mars. Ne me demandez pas en quelle année, je n'en sais rien du tout. Ouais, je sais, c'est bizarre! Enfin bref, mon daron était un pompier, ma daronne, agent immobilier! Ils m'ont eu assez jeunes tous les deux.

Mon enfance? Ça va! Pas trop mal. Normal quoi! Par contre, je n'ai jamais aimé l'école! À 6 ans déjà, je voulais arrêter, mais bon, vous savez, l'école était gratuite, laïque et obligatoire jusqu'à 16 ans... Gniagniagnia! Qu'est-ce qu'ils faisaient chier, ces cons!

À l'âge de 9 ans, un petit caïd des bacs à sables avait pris pour habitude de me cogner et de me voler mon goûter. Personne ne me prenait au sérieux, jusqu'au jour où je l'ai éclaté! Je peux vous dire qu'il faisait moins le malin avec sa gorge ensanglantée et son nez cassé!

Je me souviens aussi, 1 an plus tard, quand je m'étais mis à faire de la danse. Qui l'eût cru! Et pourtant, c'est vrai! Bon, je vais être honnête avec vous, j'y allais surtout pour la petite Ines. J'étais fou amoureux d'elle à l'époque. Mais un jour, je l'ai vu embrasser un petit footeux du stade d'à côté. Ce fût ma première déception sentimentale. De toute façon, des années plus tard, je l'avais recroisé cette fille là, en petite culotte, se trémoussant sur le podium d'un club de strip-tease miteux. J'en rigole encore!

Sur mon adolescence et mes années de collège, je n'ai pas grand chose d'intéressant à raconter. Je découvrais mon attirance pour les filles comme pour les garçons, sans pour autant avoir d'expériences sexuelles. À part ça, les sorties entre pote, les cours à dormir debout, à foutre le bordel... Classique quoi!

C'est à 16 ans que je mis définitivement un terme à ma scolarité pour embrasser une carrière de videur en boîte de nuit, après maintes et maintes recherches de boulot. Je me tapais des sales horaires nocturnes à être payé pour attendre, planté là comme un couillon, et filtrer les entrées. J'avais tenté le stripclub, mais ils m'avaient dit que j'avais trop une sale gueule et que je ne ferais même pas mouiller leurs grands-mères... Quels enfoirés!

Les 18 ans, parlons en... Déjà, je ratai mon permis, pour le réussir qu'un an plus tard. Puis je commençais à mettre les pieds au casino, à parier, à jouer à la loterie. Après avoir perdu 5000 euros en l'espace d'une même année, je me suis calmé. J'ai essayé de changer de boulots aussi, des tonnes de fois, sans résultats! Quoi d'autre aussi? J'en ai eu marre de ma gueule de con, alors je me suis offert un lifting du visage, de quoi me ravaler la façade à un prix exorbitant! Mais au moins, les gens commençaient à me complimenter sur mon physique, chose qui ne m'arrivait jamais avant, avec ma peau qui pendouillait à un si jeune âge, ma calvitie précoce et ma petite taille. Puis sur mes pommettes et mon front, on aurait dit une zone volcanique prête à rentrer en irruption à tout moment. J'avais beau m'habiller ultra stylé, comme un dandy, mais rien n'y faisait!

2 ans plus tard, je laissais tomber ce look de hypster ridicule pour une apparence un peu gangstah bad boy. Je crois que le patron, il n'avait pas trop adhéré à ce changement... Il m'a viré ce bâtard! Apparemment, j'étais pas assez performant? À part une dizaines de mecs que je laissais passer pour quelques billets, et qui dealaient dans la boîte toutes les semaines, je faisais bien mon taff! Quelle injustice! Raclure! Il avait qu'à me payer mieux, voilà! Où peut-être, c'est aussi parce que j'ai volé une smart Forts dans le parking de la boîte? Va savoir! En tout cas, c'était super facile, vu que le mec avait laissé ses clés sur le contact. Quel couillon! Encore un gars bourré!

Plus tard, à nouveau après de longs mois de galères et de pôle emploi, je me suis reconverti, et c'est ainsi que je commençais une nouvelle vie en temps qu'apprenti chauffeur routier. J'étais bien, sur la route avec Roger, à bord de notre camion imposant! On allait de villes en villes, c'était la vie quoi! Tous les deux, on était devenus très proches, si vous voyez ce que je veux dire... Ce qui ne m'a pas empêché, un soir au nightclub Begonia disco, petite boîte pourave d'une petite ville tout aussi bidon, de me ramener une nenette dans le camion. Son nom? Attendez... Je ne sais plus! Anna? Anaïs? Andrea? Bah! Peu importe, on s'en fout! Par contre, je sais que j'étais con, et pas qu'à moitié, mais bien sur on s'était protégés!

Puis vient une bonne grosse année de merde. À 22 ans, voilà que je devenais progressivement une grosse loque, mal dans sa peau, enfermé dans son camion. Je ne comprenais pas pourquoi, soudainement, je n'avais plus le goût de rien faire, apathique comme pas possible à me taper des séries TV à deux balles. Aussi, le Dr m'avait diagnostiqué une dépression doublée d'anxiété. Du coup, j'en avais bouffé du stressam et de l'escitalopram! Mais fort heureusement, après, je m'en suis sorti! J'étais même devenu officiellement un routier à part entière, et pouvait rouler de mes propres ailes... Enfin, dans mon propre camion!

Mais partout, les routes et autoroutes se ressemblent et je commençais vraiment à m'emmerder dans la vie. Alors j'ai recommencé à faire le voyou à mes heures perdues, pour m'occuper. Et voilà que je volai une autre bagnole pour remplacer l'autre qui commençait à deconner, puis je réalisais quelques cambriolages de temps à autre. Une fois, je me suis fait 17 000 balles, vous imaginez? Avec le fric, je m'étais payé un voyage à Helsinki, en Finlande, en classe éco, faut pas abuser non plus. Bon, j'étais un peu déçu, on se serait cru au pôle nord tellement il faisait trop froid. Mais bon, c'était sympa quand même.

Voilà, ça c'était ma vie pendant des années, jusqu'à troquer mes activités illégales contre des sorties en boîte à répétition, histoire de tromper l'ennui. J'avais 28 ans, et je décidai qu'il était temps de devenir un adulte responsable. Ça ne m'empêcha pas cependant d'essayer le Vicodin dans les 9 mois qui suivèrent. Je pense que le trip que je me suis tapé était tellement perché qu'il y aurait de quoi le psychologiser. Ah, ce n'est pas français? On dit comment alors? Ah, psychanalyser! D'accord. Bon je ne vais pas m'étaler là dessus, il reste encore une trentaine d'années à raconter. Et puis bon, j'ai eu de la chance, je ne suis pas devenu accro.

Vous savez comment j'ai rencontré mon ex femme? Cette salope! Mon unique amour... Un soir comme les autres, 4h du matin. Je m'apprêtais à rentrer chez moi, quand au détour d'une ruelle, j'apperçus une jeune femme marcher à toute allure. Je contemplais ces belles fesses rebondis et sa longue chevelure blonde. J'avais trop envie de l'interpeller. Mais au lieu de ça, je restais là, comme un con, à baver sur le trottoir. J'avais envie de me toucher la nouille aussi, mais je n'étais pas assez déchiré pour le faire. Je remarque un truc qui scintille. Oh merci! Elle venait de faire tomber ses clés. En plus, elle s'arrêtait à l'instant devant sa porte d'entrée. Je n'avais plus qu'à arriver sur mes grands chevaux, tel un héros des soirs de picole, et lui donner le sésame pour dormir dans son lit. En lui rendant son trousseau, je lui demandai si il y avait la clé de son coeur dans mes mains. C'était vraiment tout claqué comme approche, mais elle ria. Croyez-le où non, elle me fit grimper au lit et moi je lui payai un allée simple, directement au 7eme ciel, avec ma baguette magique. C'est ainsi que je rencontrai Natalie Nicolas et que, plus fou encore, je lui demandai sa main 4 ans après... Ah non, c'était elle qui fit la demande, autant pour moi.

Bon, vous savez quoi, je vais faire une petite pause. Je boufferais bien un truc, mais ça sert à rien quand on est un fantôme de Bitlife. Les gens verraient une part de pizza volante s'écraser au sol, leur cerveau feraient un court circuit à coup sûr! Ça laisse aux vivants le temps de fumer une clope. Moi aussi je vais m'en griller une, tiens! Mais vous savez quoi, on se retrouve dans une demi-heure, hein? Revenez après! J'ai encore beaucoup, beaucoup de choses à vous raconter.

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