chapitre 1(réécris)

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Certains élèves de l’établissement sont collés au tableau d'affichage, comme des moules à leurs rocher. Il est huit heure et les résultats viennent de tomber. J'entends des filles crier de joie, des garçons entamer des danses de la victoire mais aussi plusieurs personne pleurer au téléphone. Tous ces bruits décuplent mon stress. Je passe une mèche de mes cheveux blond-cendré derrière mon oreille pour me donner du courage, une vieille habitude qui n'a pas perdu en vivacité. Je dois désespérément jouer des coudes pour accéder à la feuille sur laquelle sont écrit mes résultat. Mon rythme cardiaque accélère à l'instant où je repère mon nom sur la liste. C'est bon ! J'ai mon baccalauréat ! À cet instant je n'ai qu'une envie, crier à gorge déployé à quel point je suis heureuse de ne plus remettre les pieds dans ce bâtiment. Mais je me suis déjà assez remarquer par le passé. Je m’efface donc en silence. Personne n'a vu le sourire que j'ai jusque aux oreilles et personne ne remarquera mon absence pendant le discours de la directrice. C'est donc en catimini que je me rend dans ma chambre d'internat pour récupérer mes affaires.

Les murs nus de la pièce me donne l’impression de pénétrer dans une chambre d’hôtel. Le lit sans draps et les étagères vides donnent un coté lugubre à la pièce. Je pense que je ne pourrait jamais assez remercier mes parents de m'avoir toujours pris une chambre pour moi seule. J'aurais étais malheureuse si j'avais dû être avec la même personne vingt-quatre heurs sur vingt-quatre.

C'est bizarre de ce dire que toute ma vie tient dans une valise et dans un sac à dos. Bien sûr j'ai d'autres affaires à la maison mais cela fait des mois que je me contente de peu et que je n'ai pas besoin de plus. Je pose la clef de la chambre sur le bureau avant de claquer la porte.

Sur le chemin pour me rendre au parking, qui ne dure pas plus de cinq minutes, je réfléchis à toutes les grasses matinées qui m'attendent. Lorsque je vois la berline noire garée je suis prise d'un soupir de soulagement. Il s'est souvenue que je lui avait dis que j'espérais partir dès que les résultats aurait été affiché.

À mon arrivée, Logan sort de la voiture et me salue :

-Bonjour Thalie, me dit-il en prenant ma valise afin de la mettre dans le coffre. Ça fait longtemps que je ne t'ai pas vu. Comment vas tu?

-Bien, je répond. Mais ça ira encore mieux quand on sera loin d'ici.

-J'imagine à ton envie pressente de partir que ces dernières semaines n'ont pas été les plus heureuses de ton existence.

Il ne croit pas si bien dire. J'espère ne plus jamais croiser cette pimbêche de Malorie Legrand et sa horde de copines gloussantes comme des oies. Elles m'ont rendue la vie compliqué pendant bien trop longtemps.

- On part aujourd'hui ou on attend qu'une météorite nous tombe dessus ? Je demande à Logan avec un ton presque condescendant pour lui montrer que je n'ai pas l'intention de coucher ici.

-Très bien, très bien. Mais je te prévient que si tu parles comme ça à tes parents ils seront beaucoup moins amusé que moi, annonce-t-il en m'ouvrant la portière pour que je m'installe à l'arrière du véhicule.

Lorsque l'odeur des sièges en cuir se pose sur mes sinus, je réalise à quel point ces discutions simple avec Logan m'avait manqué.

- Excuse moi, dis-je en attachant ma ceinture de sécurité. C'est juste que cet endroit me tape sur les nerfs. Une fois partis d'ici, je devrais me comporter convenablement. Je suis désolé que ce sois toi qui en fasse les frais mais tu es là et il n'y a personne d'autre alors...

- D'accord, d'accord, réplique-t-il. J'ai compris. Je vais donc supporter tes jérémiades pendant plus de trois heures ?

- C'est à peut près ça, je plaisante. Mais ne t'inquiète pas, je me serais fatigué toute seule avant la deuxième heure.

- Je croise les doigts pour que cela arrive le plus rapidement possible, dit-il avant de rire.

Je me met à rire avec lui. Maintenant que j'y pense, je ne l'ai jamais beaucoup entendue rire. Logan a toujours été un employé sérieux, droit et loyal lorsqu'il est avec mes parents mais avec moi c'est différents. Il a rapidement compris que les faux sourires n'étaient pas ma tasse de thé, que les compliments préparé me répugnaient et que les discussions froide et sans saveur me rebutaient.

- Logan ? Je reprend d'une voix plus sérieuse, une fois le fou rire passé. S'est-il passé des événements important pendant mon absence ?

Il se racle la gorge, puis m'annonce :

- Ta grand mère Sophie est décédée le mois dernier. Comme vous n'avait jamais été proche d'elle, votre mère a trouver inutile de vous en avertir plus tôt.

Je dois avouer que je ne suis pas très émue à l'écoute de cette nouvelle. Le nombre de fois où je l'ai vu lorsque j'étais enfant doit se compter sur les doigts d'une main. Mon seul souvenir d'elle est celui d'une femme portant toujours de longes robes rouges.

- Le nouveau jardinier a planter des tulipes, m'explique mon chauffeur pour changer de sujet. Elles étaient magnifiques lors de leurs floraison. La terrasse sud a finie d'être rénové. Votre père a fini d'écrire un nouveau roman.

- Son écriture est-elle toujours aussi imbuvable ? Je demande en connaissais déjà la réponse.

Mon père a toujours aimé écrire des polars. Étant l'héritier d'une richissime famille ayant fais fortune dans la fabrication de vin et de champagne, il avait eu du temps à tuer et s'était donc lancer dans l'écriture de roman plus sombre que n'importe quel café. Malheureusement pour lui, ces enquêtes sont tellement tarabiscoté qu'elle en deviennent presque impossible à suivre.

- Ne soit pas trop exigeant avec lui, s'il te plaît, me demande Logan de sa voix d'homme sage. Un de ses amis de son club d'écriture est devenue paraplégique suite à un accident de voiture. Je crois que cette nouvelle lui à fait un plus grand choque que prévue. Je pense qu'il s'est rendue compte que certaines choses ne s’achètent pas dans la vie mais que tout a un coût.

- Il était peut être temps, je m'exclame à voix basse.

- Les choses les plus évidentes pour certains sont les plus compliqué pour d'autres, reprend-t-il sans avoir repris ma remarque.

Un silence s'installe dans l'habitacle. Mon regard passe par la fenêtre. Des champs s'étirent à perte de vue à travers le vallon.

- Un jeune homme est venue passer quelque jours à la demeure en ton absence, m'annonce-t-il pour briser le silence.

- Que venait-il y faire ? je demande intriguée.

- Je ne sais pas. Peut être ta mère te l'expliquera.

Son ton est fermé. Sa réponse est rapide. Je ne sais pas si il est gêné mais il a tout l'aire de mentir. Je sais déjà que le questionner ne servira qu'a le rendre encore plus muet. Il allume la radio, comme pour clore la conversation.

Le vallon s'efface laissant place à une forêt tandis qu'un air de musique rock sort des hauts-parleurs.

Un Été RoyalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant