Chapitre 1 : Une affaire inespérée

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          3h00 -  "Monsieur, réveillez vous, on ferme." Dit le patron du bar agacé tout en secouant l'homme allongé sur son comptoir. Le type lève sa tête, fusille du regard le patron et se lève difficilement de son tabouret. L'homme fouille les poches de son manteau et balance un billet de 20$ en direction du barman puis il attrape son chapeau et quitte le bar en titubant. Il marche dans les rues de Greenpoint en pleine nuit, tout en s'appuyant aux murs des immeubles, au bout de quelques centaines de mètres il finit par se stopper et monter des escaliers. En haut des escaliers il pousse la porte et rentre chez lui. 

        "Drrriiinngg Drrriiinngg" l'homme se réveille avec la gueule de bois. Voilà 5 minutes que son téléphone sonne en continue et pour stopper le supplice du résonnement de la sonnerie dans sa tête il est obligé de décrocher le combiné. Avant même qu'il ne puisse prononcer un mot son correspondant se mit à parler. "Enfin tu réponds ! Benjamin, c'est John, j'ai une affaire qui pourrait bien t'intéresser. Sois prêt à partir dans 10 minutes je passe te chercher chez toi. Tuuut tuuut." John avait raccroché sans même que Benjamin puisse dire quoi que ce soit. Il fila alors dans sa salle de bain afin de prendre des comprimés pour essayer de faire passer cette gueule de bois, puis il se prépara.                                                                                                                               

 Une dizaine de minutes plus tard, John frappa à la porte en criant "Magnes-toi ! Je vais t'attendre dans la caisse". Benjamin se mit alors à courir vers sa porte et continua sa course jusqu'à la voiture de John. Ce dernier l'accueillit dans sa voiture en hurlant "Une vraie gonzesse Eckford ! T'as toujours mis des plombes à te préparer, même à l'armée. Bon je sais que t'es plus flic mais je me suis dit qu'une petite affaire digne du détective privée que tu es pourrait te plaire." Benjamin sans trop grande conviction demanda "C'est quoi ton affaire ? ". John répondit "Le mari de ma voisine a disparu depuis un moment et elle s'inquiète mais elle ne veut pas alerter la police pour je ne sais quelle raison." . 

Benjamin Eckford ne répondit pas. Il imaginait déjà le résultat de son enquête : le mari s'est enfui avec son amante rien de plus. Le détective n'éprouvait aucun plaisir à faire son travail. En effet depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale Benjamin avait été démis de ses fonctions de lieutenant du NYPD à cause d'une blessure à l'épaule qui l'empêchait de courir. Il avait donc dû se réduire à un job de détective privée qui n'avait que pour missions de prouver l'adultère d'un membre d'un couple ou bien retrouver un adolescent qui avait décidé de faire le mur. Il se sentait insulter par cette nouvelle profession, lui qui était proche de devenir le plus jeune inspecteur de l'histoire du NYPD avant la guerre n'est plus aujourd'hui qu'un fouille-merde dans les ménages des gens plus ou moins fortunés. Benjamin était perdu dans ses pensées, fatigué par sa nuit trop courte il somnolait dans le siège de la voiture de John. Ce dernier regarda tomber son ami dans les bras de Morphée progressivement tout en soupirant. John arrêta la voiture brusquement devant son immeuble. Benjamin se réveilla. Ils sortirent tout les deux de la voiture et au pied de l'immeuble Benjamin dit à John "Et bien le retour de la guerre t'a mieux réussi qu'à moi". John vivait dans un bel immeuble, récent et en plein cœur de Manhattan du côté de Greenwich Village. John ne releva pas la remarque de son ami, il lui fit seulement un signe de tête lui indiquant de le suivre. Les deux hommes s'arrêtèrent au 5ème étage. John s'approcha d'une porte et sonna. Quelques instants après une femme ouvrit la porte et fit rentrer les deux hommes dans son appartement. La femme regarda Eckford elle n'était pas rassurée car ce dernier ressemblait plus à un vagabond qu'à un détective privé. Elle chuchota à John "Vous êtes sûr que je peux lui faire confiance ?". Ce dernier rétorqua "Bien sûr il n'y a pas plus compétent que lui de toute la cote Est. Je lui ai confié ma vie sur les plages normandes il n'y a pas plus digne de confiance que lui.".  Convaincue par la réponse et l'air assuré de son voisin la femme s'approcha de Benjamin et se présenta "Je suis Camillia Castle et comme John a dû vous le dire mon mari, Jordan, a disparu depuis 3 jours." Le détective était non-chaland et se contenta de décocher un simple "Benjamin Eckford, détective privé, je vais faire mon possible". 

Le détective se mit à fouiller l'appartement. Au bout d'une vingtaine de minutes il trouva une carte d'un bar. Ce bar Ben ne le connaissait que trop bien car de nombreuses affaires d'adultère c'étaient résolues dans ce lieu parce que cet endroit servait de façade à une maison close pour les hommes fortunés et importants. Eckford pensait déjà avoir trouvé la solution et que celle-ci était tout simplement celle qu'il avait prédit dans son esprit au moment où John lui avait annoncé l'affaire.  L'enquêteur prit son ami à part et lui montra la carte tout en expliquant à voix basse la nature de ce bar. Puis Benjamin décida de questionner rapidement la femme du disparu pour voir si ce dernier correspondait bien au profil type du client de ce "bar". Madame Castle retraça alors le parcours de son mari : Harvard puis avocat d'affaires à Wall Street. Pour Eckford cela ne faisait plus aucun doute cette affaire était comme toutes les autres. Il expliqua à Camillia Castle qu'il avait une piste et qu'il la recontacterait dans 24H au plus tard. Les deux amis saluèrent la femme et retournèrent à la voiture.

 Le détective Eckford indiqua la route du bar à John afin de s'y rendre immédiatement pour clôturer cette affaire au plus vite. Une fois au bar Benjamin s'approcha du comptoir et prononça en chuchotant au barman "idest carnalem delectationem". Le barman appela un homme dans le fond du bar. L'homme se leva et demanda aux deux amis de le suivre. Les trois hommes marchèrent jusqu'à une porte située dans le fond du bar. L'homme les regarda et leur demanda "Vous avez de quoi payer ?". Eckford rétorqua d'un air assuré "On est pas là pour se taper des putes. On cherche quelqu'un. Jordan Castle tu connais ? Et t'inquiètes pas on est pas des poulets.". L'homme répondit de manière agressive tout en attrapant le détective par le col de son impair "Poulet ou pas, pas de question ici ! Dégagez !". Benjamin donna un grand coup de genou dans les cotes de son agresseur puis en une fraction de seconde il attrapa sa main et la cassa contre le mur. Benjamin s'approcha du type et lui chuchota "J'aime pas répéter alors réponds maintenant ou je te brise la deuxième". L'homme la voix pleine de peur et de douleur déclara que Monsieur Castle était bien là et que ce dernier n'avait pas quitté la chambre depuis 2 jours mais qu'il était tellement riche qu'il payait toujours pour une semaine même si il ne restait que quelques heures.  L'homme acheva son aveu par un "Je vais vous y conduire.". Les trois hommes montèrent les escaliers puis s'arrêtèrent devant une porte. Eckford frappa à la porte personne ne répondit. Il demanda alors à ce que la porte soit ouverte. L'homme plein de peur sortit un trousseau de clé en vitesse et ouvrit la porte. 

L'odeur était répugnante à l'intérieur de la chambre. Les trois hommes découvrirent avec stupéfaction les cadavres nus de 2 prostitués et de Monsieur Castle. John et le gardien quittèrent la pièce en vitesse par peur de vomir. Benjamin resta à l'intérieur avec un grand sourire sur le visage, lui qui n'avait plus une seule enquête sérieuse depuis son retour de la guerre allait enfin avoir une vraie affaire. Il sortit de la pièce, se tourna vers John et lui dit "Tu avais raison c'est une affaire qui m'intéresse.". 


Fin du Chapitre 1 

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⏰ Last updated: Jul 11, 2019 ⏰

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