Tous les jours dans notre monde, nous faisons une chasse à l'inconnu. Chaque chose étrangère de près ou de loin, tout le monde veut l'expliquer clairement, lui donner une raison naturelle et logique. Pourtant, parmi nous se cachent des individus bie...
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« Je ne peux vivre sans toi, et pourtant, tu es l'une des choses les plus dangereuses de ma vie. » — Neva.
Sa peau de porcelaine brillait dans la nuit tel un joyau étincelant. Ses cheveux longs et blancs dansaient dans le vent telles les vagues sinueuses de l'océan. Ses yeux bleus étaient clos et elle demeurait silencieuse, tout comme cette nuit sans lune.
Elle flottait sur l'eau comme un messie, un élu de Dieu. Elle dansait avec grâce sur ce fluide, sans une seule fois faillir. Ses longues et fines jambes étaient à nues dans cette courte robe blanche qu'elle portait. Ô, comme Neva aimait ces nuits sans crainte. Ces nuits où elle pouvait être libre de ses mouvements, loin du soleil sulfureux qui l'emprisonnait dans un tas de vêtements. Ô, combien avait-elle rêvé de s'évader au loin, dans un monde sans cet astre qui pouvait être à toute heure son meurtrier.
Et l'enfant de feu, lui, ne pouvait que la regarder de loin depuis sa chambre. La maison était perchée sur une falaise, et depuis sa fenêtre s'offrait à lui l'océan, celui sur laquelle sa sœur pleine de grâce s'évadait dans une danse. Ô, comme Tan aimerait la rejoindre dans cette nuit, s'approcher de l'eau, son ennemi. Mais il oubliait le second, le vent qui, aujourd'hui, battait des records de vitesse, jusqu'à en courber les arbres. Ô, comme Tan était triste de ne demeurer qu'un simple enfant cloitré dans son cocon, tel une chenille dans sa chrysalide, en pleine transformation.
Ô, s'il savait, si seulement il savait le nombre de larmes que sa jolie sœur pouvait verser. Elle était comme cette lune solitaire que tous fuyaient, et pourtant, elle savait qu'elle n'était pas la plus à plaindre. Sur la joue de Tan roula ce qui semblait être une goutte de lave qu'il se pressa d'essuyer. Il ne devait pas pleurer, c'était bien trop dangereux.
Neva s'arrêta de danser pour contempler le ciel empli d'étoiles. C'était tout aussi magnifique qu'effrayant. Tant de contradictions en un seul être. Ô, que diable pouvait-elle faire face au destin ? Elle ne pouvait rien. Elle ne pouvait qu'accepter cette fatalité : Tan et elle, au grand jamais, ne se verraient. Elle ne pouvait savoir à quoi ressemblait son grand frère, son corps bien trop brillant pour sa rétine fragile. Ô, qu'est-ce qu'elle paierait cher pour le voir, ce somptueux visage, et lui de même.
Pourquoi le destin faisait tout pour les séparer, et cela depuis leur naissance ? Eux-même se questionnaient ardemment. Mais Neva le savait, Neva en était sûre : un jour, ils se verraient. Mais peut-être que cela était seulement un rêve. Lointain et inaccessible.
